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Mgr Jean Michaël Durhône, évêque de Port-Louis : « Un des défis de notre société est la lutte pour une véritable méritocratie »

L’évêque de Port-Louis évoque les défis d’un « nouveau départ » pour Maurice en 2025. Il invite les citoyens à renforcer leur rôle dans la société, en valorisant solidarité, responsabilité et engagement pour bâtir un avenir commun et prospère.

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Votre rencontre avec le Premier ministre Navin Ramgoolam a-t-elle débouché sur des engagements concrets ?

Nous avons évoqué des priorités, comme la question de l’éducation, et avons eu une réunion avec le ministre de l’Éducation, Mahend Gungapersad. C’est un défi majeur, car, comme le disait mon prédécesseur, le cardinal Maurice Piat : « Un système éducatif ne peut produire 30 % d’échecs à la fin du cycle primaire. »

Le fait que des enfants ne sachent ni lire ni écrire à la fin du cycle primaire est une préoccupation grave. Nous avons exploré les pistes pour améliorer la situation en travaillant en collaboration. L’éducation et l’autonomie des institutions sont au cœur de nos préoccupations. En démocratie, le bon fonctionnement des institutions est essentiel. 

Nous avons également abordé les fléaux sociaux, tels que la drogue, et la manière dont l’Église peut être un partenaire responsable face à ces défis sociétaux, dans le cadre d’un dialogue avec l’État mauricien.

Les dernières élections générales ont montré que les Mauriciens rejettent toute tentative d’imposer le communalisme comme système"

Le ministre de l’Éducation a exprimé son appréciation pour la manière dont les écoles catholiques instaurent les valeurs et favorisent le vivre-ensemble. Ce sujet a-t-il été abordé lors de vos discussions ? 

Tout à fait. Le ministre a exprimé son appréciation pour les efforts de l’éducation catholique, bien que nous sachions que notre système n’est pas parfait. Notre système valorise les intelligences multiples et cherche à intégrer tous les élèves. Cette approche semble résonner avec le ministre Gungapersad, qui partage notre conviction qu’un système éducatif doit reconnaître et valoriser toutes les formes d’intelligence. Atteindre cet objectif représenterait une avancée significative.

Quelle place accorder à l’éducation pour favoriser une île Maurice plus unie ?

Depuis 2016, l’Église a travaillé sur le projet Cléopas, qui ne se limite pas à l’annonce de Jésus-Christ dans les paroisses, mais vise également à renforcer le vivre-ensemble dans la société mauricienne. L’école a un rôle clé à jouer pour enseigner aux enfants, dès leur plus jeune âge, le respect des différences culturelles, religieuses et historiques. Cela contribue à construire une société mauricienne unie et résiliente face au communalisme.

Les dernières élections générales ont montré que les Mauriciens rejettent toute tentative d’imposer le communalisme comme système. Si nous pouvons contribuer, à travers l’éducation, à forger une génération qui valorise la diversité et rejette l’exclusion, nous serions heureux d’apporter notre pierre à cet édifice.

Le changement se fait lorsque nous sentons que nous pouvons faire confiance à ceux qui nous aident à aller dans cette direction"

À quoi, selon vous, ressemblerait une école idéale pour l’île Maurice en 2025 ?

Premièrement, il faudrait prendre le temps de reconnaître les intelligences multiples des enfants. Tous ne sont pas doués pour les matières académiques. Notre système éducatif pourra-t-il faire plus de place, même si cela a déjà commencé, à une éducation holistique qui vise un développement intégral de la personne ? 

C’est intéressant d’avoir une éducation qui valorise les différents talents des individus et qui leur permet de devenir des adultes debout. Ce serait dommage qu’un enfant moins doué académiquement, mais qui excelle dans des disciplines techniques comme l’agriculture, la musique ou le sport, soit considéré comme moins performant. Il est important de faire tomber ces préjugés.

Deuxièmement, il faudrait un système qui, à chaque étape, veille à ce que chaque enfant mauricien acquière les bases essentielles, notamment en lecture et en écriture. La promotion automatique au primaire est l’une des principales causes de l’échec à la fin du cycle primaire, un échec qui, malheureusement, se perpétue au secondaire. Il faut avoir le courage d’aborder ce problème. 

Chaque Mauricien a sa responsabilité envers l’avenir de notre pays"

Le ministre de l’Éducation montre des signes qu’il souhaite aussi avancer dans ce sens. Par exemple, comme nous l’avons discuté avec Gilberte Cheung, directrice du SeDEC, il serait utile d’avoir une évaluation après les Grades 1 et 2 pour vérifier si l’enfant a acquis les bases. Et une autre en Grades 3 et 4, afin de s’assurer que les apprentissages progressent. Ne pas laisser un enfant passer d’une classe à l’autre sans ces vérifications serait bénéfique. Cela permettrait à Maurice de devenir une référence mondiale en matière de système éducatif.

Troisièmement, ce système doit promouvoir le vivre-ensemble. Je ne peux concevoir un système éducatif à Maurice où les élèves seraient encouragés à utiliser un langage empreint de violence communale. Nous avons besoin d’un système d’éducation véritablement « mauricien », qui forge une identité nationale : « As one people, as one nation, in peace, justice and liberty », comme le dit notre hymne national. Il faut cultiver ce sens du mauricianisme et cette fierté d’être Mauricien.

Enfin, il faut reconnaître la valeur de nos langues ancestrales, ainsi que celle du kreol morisien, à tous les niveaux, du primaire à la fin du secondaire. La culture créole, tout comme les autres, doit être considérée comme partie intégrante de notre « mauricianité ».

Le fléau de la drogue, la montée de la criminalité… Comment expliquer cette crise sociale ?

Les informations ne sont-elles pas tout simplement plus médiatisées aujourd’hui ? Y avait-il réellement moins de violence au siècle dernier ? La violence a toujours existé à grande échelle, mais les informations circulaient difficilement. Aujourd’hui, avec les téléphones portables, il est possible de filmer une scène de violence et de la diffuser en direct sur les réseaux sociaux. Cette accessibilité rapide donne l’impression qu’il y a une explosion des violences : humaines, physiques ou verbales. 

Il est important de montrer l’ampleur de ces problèmes, mais il faut aussi être vigilant, car une surexposition peut avoir des effets néfastes.

Est-ce que la surmédiatisation nuit justement ?

Parfois, c’est possible. J’ai été très choqué de voir la vidéo où des jeunes ont été brûlés vifs après que leur kanwar a touché un câble électrique lors d’un pèlerinage. Il y a aussi eu des accidents de la route montrant des victimes dans des états très graves. Cette violence des images peut être traumatisante, d’autant plus que, parfois, les familles ne sont même pas encore informées. On passe alors de l’information au voyeurisme. Cela peut causer beaucoup de tort aux familles.

Il y a également le risque que la violence engendre plus de violence. Lors de la campagne électorale, nous avons évité des débordements grâce à la sagesse du peuple mauricien et à l’intervention de personnes de bonne volonté. Toutefois, nous ne sommes jamais à l’abri de situations où des informations ou images diffusées pourraient attiser les tensions.

Quel appel faites-vous aux journalistes-citoyens par rapport aux images qu’ils diffusent sur les réseaux sociaux ?

Chacun devrait agir avec une responsabilité morale. Il est important de dénoncer les injustices, mais cela ne doit jamais se faire au détriment du bien commun. Dire non à la violence est essentiel, tout comme éviter de partager des images ou des propos susceptibles de promouvoir une haine raciale, communale ou culturelle. Cela peut être extrêmement dangereux pour un petit pays comme Maurice. Nous avons vu les ravages que cela a causés dans d’autres pays.

La promotion automatique au primaire est l’une des principales causes de l’échec à la fin du cycle primaire. Il faut avoir le courage d’aborder ce problème"

Ne va-t-on pas vers une banalisation des choses ?

Si, en effet. Ce genre d’images es tellement passé en boucle qu’on peut devenir indifférent. Lorsque les personnes deviennent indifférentes à la violence dans une société, cela débouche sur une « normalisation ». Ce n’est pas normal. 

Comment y répondez-vous en tant que figure morale dans la société ?

Il faut répondre au problème en profondeur. Il y a une éducation à faire par rapport à la non-violence, qui doit commencer dès le plus jeune âge. Il y avait un programme initié dans les écoles primaires par le SeDEC avec le Dr Émilie Duval, appelé « Zippy », qui travaille sur la gestion des émotions. Aujourd’hui, ce programme est également répandu dans les écoles publiques. 

Il y a aussi cette nécessité de découvrir l’autre comme une richesse et non comme une menace. Cela s’apprend. Il faut également appliquer et renforcer les lois contre la violence domestique. Les lois sont dissuasives et peuvent aider si elles sont appliquées avec rigueur.

Une société moderne ne peut pas se dire « in peace and justice » si la violence est perçue comme quelque chose de normal. Il y a une sensibilisation à faire. 

Pendant la dernière campagne électorale, nous avons été témoins de discours communautaires de la part de certains candidats. Le recours à de tels propos témoignerait-il de la fragilité de notre vivre-ensemble ?

Le Mauricien, dès sa naissance, côtoie des personnes très diverses. Cet échange se vit partout : à l’école, à l’hôpital, ou ailleurs. Nos amis, nos soignants, ne sont pas forcément de la même communauté. Ce dialogue interculturel fait partie de notre quotidien.

Cependant, des formes d’injustice peuvent aussi se manifester, notamment à travers des langages haineux ou communautaires, surtout lorsque la méritocratie n’est pas respectée. Il y avait un séga qui disait : « Garson premie lo, tifi deziem lo. Lespwar finn tom dan dilo. Kouler ek nom ki divan. » Que voulait dire l’auteur ? Que la méritocratie n’existait pas, que les compétences n’étaient pas prises en compte.

Aujourd’hui, un des défis de notre société est la lutte pour une véritable méritocratie. Est-ce que les personnes occupent des postes en fonction de leurs compétences ou de leur appartenance communautaire ? Une démocratie doit évoluer vers une méritocratie pour éviter de générer des violences.

Une société qui veut avancer doit affronter ces questions et être consciente de ces réalités. Le pape François, dans son appel aux « pèlerins d’espérance », évoque un monde plus juste, avec une justice sociale et une paix véritable fondées sur la méritocratie, l’autonomie des institutions et un meilleur vivre-ensemble.

La notion du vivre-ensemble est-elle suffisamment présente dans les discours ?

Le vivre-ensemble que nous promouvons repose sur la perception de l’autre, non pas comme une menace, mais dans son humanité. Lors du Concile Vatican II, une parole forte a été prononcée : « Il n’y a rien de plus humain qui ne trouve écho dans le cœur des disciples du Christ. »

J’ai été très heureux de voir, lors de la Mega Blood Donation, autant de personnes donner leur sang. On ne sait pas si, un jour, le sang qu’on recevra viendra d’un hindou, d’un sino-mauricien, ou d’un créole. Ce sont des personnes de la même humanité, avec le même sang. Dans ces moments d’épreuves, nos différences et préjugés tombent. Mais souvent, en temps normal, ces différences érigent des murs.

Après un cyclone, un bel élan de solidarité se forme. Notre défi est de maintenir cette solidarité au quotidien, sans attendre les épreuves. Lors de mes visites à l’hôpital, les catholiques ne sont pas les seuls à demander à me rencontrer, mais aussi des personnes d’autres religions ou sans religion. Cela illustre une humanité partagée. Pourquoi attendre d’être sur un lit d’hôpital ou de mort pour vivre cette solidarité ? Pourquoi ne pas l’incarner dès aujourd’hui, tant que nous sommes bien portants ?

Comment maintenir cette cohésion ?

Il faut qu’il y ait ce que j’appelle des prophètes qui se lèvent, ceux qui portent un message dans leur manière d’être. J’ai beaucoup d’espérance dans mon pays et dans la société. 

Différents prophètes se sont levés à différents moments, comme le cardinal Jean Margéot (alors prêtre), qui, au lendemain des élections générales de 1967, a célébré une grande messe à la cathédrale, le Te Deum, et a dit que l’Église s’engageait dans cette nouvelle ère de l’indépendance du pays. C’était un acte fort, car certains avaient voté contre l’indépendance.

Lorsqu’il a posé cet acte, cela a eu tout son retentissement. Il a montré comment il avait ouvert la porte au dialogue et comment l’Église allait se situer comme partenaire. 

Le cardinal Piat, lors de ce que l’on appelle le « malaise créole » en 1993, a essayé de prendre ce sujet à bras-le-corps et a assumé tout ce que l’esclavage a pu être comme un poids de souffrance dans notre culture, que ce soit dans l’Église ou la société mauricienne. Il a proposé un possible vivre-ensemble. 

Mais il peut aussi y avoir des prophètes dans les autres religions. L’ancien président de la République Cassam Uteem en a fait de même à un moment. Ce sont des personnes qui, voyant que le pays est en danger, avertissent que, si nous ne réagissons pas, notre paix sociale peut être menacée. Ils ont une parole forte, et cela a engendré des actions.

Les jeunes d’aujourd’hui ont cette même réflexion. Le pourcentage de jeunes qui ont voté lors des dernières élections générales semble avoir été plus important que lors des précédentes législatives.

Quelle place voyez-vous pour les jeunes dans la construction d’une société mauricienne où le vivre-ensemble est une réalité et non un idéal ?

Je ne pense pas que les jeunes soient des doux rêveurs rêvant d’un monde inaccessible. Nous leur donnons la possibilité d’être présents dans des instances de décision. Je pense notamment au Student Council dans les collèges, par exemple. Ils participent à des sessions du modèle du Parlement. 

C’est intéressant de les empower pour savoir argumenter, réfléchir sur la démocratie. Le nombre de jeunes qui font des études en droit me frappe beaucoup. La lutte pour une meilleure justice demande également de bien connaître notre Constitution et les droits de notre pays. Les jeunes peuvent apporter leur contribution en nous alertant et en nous sensibilisant sur ces droits.

Les jeunes s’engagent dans certains combats tels que l’écologie, la lutte contre la discrimination, la violence communale, etc. Il y a une espérance qui se lève.

Les fêtes de fin d’année sont un moment de réflexion et de renouveau. Que pensez-vous du symbolisme d’un « nouveau départ » pour Maurice en 2025 ?

Cette question de « nouveau départ » peut insuffler un nouveau souffle. Je sens que ce sera un grand défi de relancer l’économie mauricienne, de trouver des moyens de produire de la richesse et de garantir une vie digne pour les Mauriciens. Cela exigera peut-être certaines rigueurs, sans doute importantes, et quelques sacrifices.

Il peut également y avoir un « nouveau départ » dans notre système éducatif. Un renouveau serait également nécessaire dans nos institutions, dans la manière dont nous vivons les débats parlementaires et les actions entreprises par les différents ministères. Il semble qu’il y ait une volonté de ce nouveau départ au sein de ces instances.

Pour chaque famille mauricienne, l’espérance serait de vivre dans une société où il fait bon vivre, dans la paix et la prospérité.

Nous ne pouvons oublier nos frères et sœurs d’Agaléga, durement frappés par le cyclone tropical intense Chido. Ils ont démontré une grande résilience et une capacité à rebondir, avec l’aide solidaire de l’Église et d’autres instances pour les soutenir dans leur avancée.

Si vous deviez définir en trois mots votre vision de Maurice en 2025, quels seraient-ils ? Pourquoi ?

Justice sociale pour plus d’équité ; respect des institutions et des personnes ; et le travail. Un pays ne peut avancer que si ses citoyens mettent « la main à la pâte », s’investissent et travaillent pour lui, afin de produire suffisamment de richesses pour que tous puissent en bénéficier.

Mon souhait est que tous les Mauriciens compétents qui se trouvent ailleurs puissent, un jour, revenir pour servir le pays que nous aimons. Le travail doit être un lieu où ces compétences peuvent se déployer et être accueillies.

Il est important de dénoncer les injustices, mais cela ne doit jamais se faire au détriment du bien commun"

Le nouveau gouverne-ment a fait campagne sur le thème du changement. Mais le changement est parfois perçu avec crainte…

Tout changement peut aller dans la bonne direction, si nous en comprenons les bienfaits. Le Mauricien n’est pas opposé à un changement qui améliore son bien-être matériel. Toutefois, ce changement implique un renouvellement des institutions, afin que les Mauriciens retrouvent la confiance qu’ils avaient dans des institutions clés telles que la force policière, le système judiciaire, le législatif et les décideurs politiques.

Le changement se fait lorsque nous sentons que nous pouvons faire confiance à ceux qui nous aident à aller dans cette direction. Il est normal qu’un changement suscite une résistance, car certains peuvent redouter ce qu’ils pourraient perdre. Comme on dit en économie : « Quelle est la meilleure alternative ? » C’est pourquoi je crois que nous pouvons accepter certains sacrifices, avec un délai nécessaire pour atteindre cet idéal auquel nous aspirons.

Comment, selon vous, les Mauriciens peuvent-ils repenser leur rôle dans la société ?

La population mauricienne possède une grande sagesse. Les Mauriciens ont un profond attachement à leur pays, qu’ils aiment. Lorsqu’il est question de culture ou de religion, ils sont profondément touchés et blessés par les discours dénigrants à leur égard. Je perçois que les Mauriciens, toutes religions et affiliations politiques confondues, ont eu comme un réveil à la suite de ces situations.

Il est important de continuer à renforcer cette force citoyenne. Le Mauricien ne doit pas se limiter à exercer son droit de vote lors des élections, mais rester vigilant. Il doit maintenir cette dynamique citoyenne en questionnant les décisions prises, en veillant au bien commun et en œuvrant pour une société plus juste. Le Mauricien peut être une force citoyenne active et constante.

Le pouvoir ne se limite pas au Parlement. Il demeure entre les mains du peuple, qui a le droit et le devoir de s’intéresser aux questions politiques, pas seulement de manière partisane, mais aussi dans une perspective de défense du bien commun et de l’intérêt du peuple.

Selon vous, que signifie, aujourd’hui, être un bon citoyen dans une société marquée par l’individualisme et le matérialisme ?

Un bon citoyen est conscient qu’il ne vit pas seul. Être citoyen signifie appartenir à un peuple, à une nation, et à une réalité culturelle qui nous place dans une dynamique de solidarité. La citoyenneté est communautaire, collective et solidaire, en opposition à l’individualisme. 

Le Mauricien peut être une force citoyenne active et constante (…) Le pouvoir ne se limite pas au Parlement. Il demeure entre les mains du peuple"

Ignorer la souffrance des parents dont les enfants sont victimes de la drogue, sous prétexte que ce fléau n’existe pas dans sa propre famille, c’est fermer les yeux. Ce problème concerne tout le monde ; nul ne sait ce que l’avenir réserve à ses propres enfants. Il en va de même pour la souffrance des enfants à la suite de la séparation ou du divorce de leurs parents. Dans quelle famille cela n’existe-t-il pas de nos jours ?

Grandir en citoyenneté, c’est comprendre que le bien-être de l’autre est tout aussi important et qu’on ne devrait pas se concentrer uniquement sur ses avantages personnels. C’est, au contraire, chercher à construire ensemble avec les autres.

Vous avez effectué une visite à Agaléga, dans le cadre du passage du cyclone tropical intense Chido. Comment avez-vous vécu cette rencontre avec la population ?

Cette visite a été très enrichissante pour moi en tant qu’évêque. Rencontrer les habitants était essentiel pour moi. Lors de cette visite, j’ai participé à des échanges simples autour des souffrances causées par le cyclone Chido. 

Malgré les dégâts, j’ai vu un peuple résilient qui ne baisse pas les bras. J’ai également observé les défis auxquels ils font face, notamment dans le domaine éducatif, avec l’accompagnement des jeunes et des enfants pour leur garantir les mêmes opportunités que ceux à Maurice. 

Je compte retourner sur l’île l’année prochaine, pour célébrer les 120 ans de présence de l’Église dans la communauté du sud. 

Quel message souhaiteriez-vous adresser aux Mauriciens à l’aube de 2025 ?

Je souhaite d’abord une grande paix pour toutes les familles, ainsi qu’une prise de conscience de chaque Mauricien de sa responsabilité envers l’avenir de notre pays. À notre niveau, chacun a la capacité d’apporter sa pierre pour faire de cette île un lieu où il fait bon vivre. Cela nécessitera discipline, sacrifices et acceptation de décisions difficiles pour atteindre un plus grand bien demain.

Je souhaite que 2025 soit une année marquée par la solidarité, dont les Mauriciens savent déjà faire preuve, ainsi que par la fraternité. Ensemble, construisons une société mauricienne où chacun est fier d’être Mauricien. Travaillons pour l’avancement du pays, dans les domaines éducatif, culturel et religieux.

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