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Affaire Gorah-Issac: Intégralité de la rencontre Jokhoo et Bissessur

À l’époque des faits, en octobre 1997, Dev Jokhoo était inspecteur de police.
Le Central CID s’intéressera bientôt à des hauts gradés de la police, dont certains sont à la retraite. Parmi, l’ancien patron des services de renseignements, le DCP Dev Jokhoo. Les enquêteurs veulent savoir la teneur de sa conversation avec feu Toorab Bissessur lors de leur rencontre à Madagascar en octobre 1997. Récit de cette rencontre… Les enquêteurs veulent savoir de quoi Dev Jokhoo et Toorab Bissessur ont discuté à l’hôtel Hilton à Madagascar, en octobre 1997. Le DCP Dev Jokhoo, interdit de ses fonctions, dans le cadre de l’enquête sur le vol perpétré au campement de Navin Ramgoolam à Roches-Noires, était à l’époque inspecteur de police. C’est le National Security Advisor, le ressortissant indien Nandi, qui avait, un jour, convoqué l’inspecteur Dev Jokhoo pour lui dire qu’il venait de parler à Navin Ramgoolam, alors Premier ministre, et qu’il avait été désigné pour se rendre à Madagascar afin d’y rencontrer quelqu’un. Arrivé à Antananarivo, Dev Jokhoo s’est  rendu à l’hôtel Hilton où quelqu’un aurait dû réserver une chambre à son nom. Mais de réservation il n’y a point eue. Dev Jokhoo en informe le NSA qui lui demande de se rendre à l’hôtel Colbert, situé également dans la capitale de la Grande île.

Gardes du corps

Une fois installé dans cet hôtel, Dev Jokhoo reçoit un appel téléphonique et son interlocuteur se présente comme la personne qu’il doit rencontrer. Il lui annonce qu’un de ses gardes du corps passera le prendre pour l’emmener le voir. Plus tard, à l’hôtel Hilton, Dev Jokhoo apprend que l’homme qu’il a pour mission de rencontrer était le Mauricien Toorab Bissessur. À l’hôtel Colbert, il avait simplement reçu un fax signé Toorab. Dev Jokhoo n’a pas tardé à lui demander ce qu’il avait comme renseignements dans l’affaire Gorah Issac à fournir au gouvernement. Sans perdre de temps, Toorab Bissessur devait lui donner un numéro de compte bancaire et lui demande d’y verser la somme de Rs 2 millions avant qu’il ne se mette à table. L’inspecteur Jokhoo lui dit qu’il devait fournir les informations d’abord et consigner une déposition en bonne et due forme sur le formulaire qu’il avait en sa possession. Furieux, Toorab Bissessur lui lance : « Statement, mo pa pou donné ! » Mais ce que Toorab Bissessur ignorait, c’est que Dev Jokhoo avait sur lui un dictaphone qui enregistrait déjà leur conversation, conformément aux instructions reçues. Mais au bout de 60 minutes, l’engin  cessa d’enregistrer. Pour ne pas éveiller de soupçon, Dev Jokhoo a prétendu qu’il avait besoin de se rendre aux toilettes. Il en profita pour relancer le dictaphone et revint écouter ce que Toorab Bissessur avait à ajouter.  Celui-ci explique que sa vie est en danger et qu’il doit se déplacer avec des gardes du corps. Dev Jokhoo lui a alors proposé de se rendre à l’ambassade et il lui fera avoir une « diplomatic protection ».  La conversation entre les deux hommes est ensuite arrivée  à une impasse. Toorab Bissesur a placé un homme à l’hôtel pour surveiller les faits et gestes de Dev Jokhoo. Il a ensuite préféré raccom-pagner l'inspecteur à l’aéroport pour s’assurer qu’il n’entre en contact avec personne d’autre à Tana.

Ambassade américaine

Une fois à Maurice, Jokhoo a rédigé un rapport de sa mission. C’est le No 2 du National Security Service, Ramanoj Gopalsing qui en a fait un résumé en anglais pour être remis au National Security Advisor Nandi. Dev Jokhoo a ensuite remis les enregistrements du dictaphone à ses supérieurs. Par ailleurs, Toorab Bissessur avait formulé des menaces à l’encontre de l’ambassade américaine à Madagascar. Les responsables de l’ambassade avaient appelé Maurice pour demander ce qu’ils devaient faire du remuant personnage. Le Prime Minister’s Office (PMO) avait fait comprendre à l’ambassade que « he should be dealt with according to the laws of Madagascar ». C’est alors que Toorab Bissessur est rentré à Maurice. Il a aussitôt fait une déclaration à l’aéroport pour dire que sa vie était en danger. Ce dossier se trouve actuellement au PMO. On apprend que Dev Jokhoo aurait conservé en sa possession une copie de cet enregistrement.
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