Shakeel Mohamed contre-attaque après que le tribunal de Port-Louis a rayé les charges provisoires dont il faisait l’objet dans l’affaire Gorah-Issac. Son épouse Haccina et lui réclament des dommages de Rs 50 millions à l’État et à des hauts gradés de la police. La réouverture de l’enquête sur le triple assassinat de la rue Gorah-Issac en octobre 1996 avait soulevé la polémique. Cela, d’autant que la police avait procédé à l’arrestation du député du Parti travailliste (Ptr) Shakeel Mohamed, le 23 novembre 2015. Quatre charges provisoires ont été retenues contre ce dernier : « conspiracy to commit murder », « procuring revolver used in the commission of murder », « possession of revolver carried off, abstracted by means of a crime » et « giving instructions to commit larceny of van whilst being armed with offensive weapon ». Il avait retrouvé la liberté conditionnelle le même jour à 19 h 10. Trois activistes de l’alliance Ptr/MMM avaient trouvé la mort lors de cette fusillade : Zulfekar Beekhy, Yousouf Mourade et Babal Joomun.
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Illégale, arbitraire et abusive
Dix-neuf ans après ce drame, le Central Criminal Investigation Department (CCID) a arrêté Shakeel Mohamed en se basant sur les allégations de Khadafee Oozeer et de Swaleha Joomun, la veuve de Babal Joomun. Le 9 décembre 2015, Me Gavin Glover a réclamé la radiation des charges contre son client. Le même jour, le tribunal de Port-Louis a rayé les charges provisoires retenues contre Shakeel Mohamed. Le député du PTr estime que le CCID a fait un abus de ses pouvoirs en l’arrêtant et en logeant des charges provisoires contre lui. Il estime son arrestation illégale, arbitraire et abusive. Shakeel Mohamed soutient que sa demeure à Terre-Rouge a été perquisitionnée, causant un profond traumatisme à son épouse Haccina, à ses enfants et à sa sœur. L’élu précise que sa femme a dû être hospitalisée après que les policiers ont débarqué chez lui le 23 novembre 2015.
Actions légales
Le chef de file du PTr au parlement déplore aussi l’image négative causée à sa personne, d’autant que le CP Mario Nobin et l’ACP Heman Jangi ont publiquement soutenu la décision du CCID de procéder à son arrestation. Il maintient, dans sa mise en demeure, que la police n’avait aucune preuve tangible contre lui. Quant aux allégations faites contre lui par Khadafee Oozeer en 2000, Shakeel Mohamed affirme que ce dernier s’est rétracté par la suite, mais que la police a néanmoins décidé de l’arrêter et d’instruire des charges provisoires contre lui. Shakeel Mohamed et son épouse Haccina réclament ainsi des dommages de Rs 50 millions conjointement à l’État, au Commissaire de police Mario Nobin, à l’ACP Heman Jangi, à l’ASP Suryaduth Ruhoma et au surintendant Seeparsad Manaram. Le député se réserve le droit d’initier des actions légales dans l’éventualité où sa mise en demeure reste sans réponse. Le couple Mohamed a retenu les services de l’avoué Cader Mallam-Hassam.
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