Live News

L’amour, ma plus belle aventure : Marcel Lindsay Noë, 80 ans, quatre mariages et une vie riche de passion

À 80 ans, Marcel Lindsay Noë, marié quatre fois et père de cinq enfants, vit à Blue-Bay avec sa jeune épouse. Entre Maurice, Melbourne et ses histoires d’amour, il regarde son passé sans regret et sourit au présent.

Publicité
Marcel Lindsay

Il y a des hommes qui traversent la vie comme on tourne les pages d’un livre : avec attention, curiosité, et sans peur d’en entamer un nouveau chapitre. Marcel Lindsay Noë est de ceux-là. À 80 ans, il parle encore d’amour comme à 20 ans, avec cette étincelle dans les yeux que seuls les vrais romantiques conservent.

Dans sa maison de Blue-Bay, face au souffle régulier de la mer, il évoque ses quatre mariages, ses enfants, ses espoirs, ses ruptures et sa quête d’un bonheur simple, mais sincère.

Né à Port-Louis en 1945, Marcel Lindsay Noë, que tout le monde appelle simplement Marcel, a grandi dans une époque où l’amour rimait avec promesse, mais aussi devoir. « À 20 ans, on se mariait sans trop réfléchir. C’était la norme, mais moi, j’étais amoureux », dit-il. C’est en 1966, dans la salle de réception du Vatel (depuis devenu les Arcades Currimjee), qu’il se marie pour la première fois. De cette union naîtront deux fils, dont l’un réside à Maurice.

Marcel, étant ambitieux, quitte le pays quelques années plus tard pour l’Australie, où il prend de l’emploi dans l’industrie pharmaceutique, tout en poursuivant ses études. « Je voulais offrir le meilleur à mes enfants. J’ai étudié le marketing à l’Institut de Marketing de Melbourne », relate-t-il. Le temps passe, et il devient père pour la troisième fois. Il est promu ensuite Directeur des Ventes de sa firme, mais décide de retourner à Maurice pour lui apporter ses connaissances. On est en 1974.

Une nouvelle page

Très vite, il décroche un emploi comme directeur du marketing de Scott & Co., la branche alimentaire du Groupe Rogers nouvellement formée. Il est le premier à retourner au pays avec un degré en Marketing, science encore peu reconnue localement. Il repart ensuite en Australie pour des études de Master en Marketing.

Si la vie professionnelle de Marcel semble être une réussite, en revanche, sur le plan personnel, la situation est plus compliquée. En effet, la relation avec sa première épouse s’érode. Avec les années et la distance, les priorités ont raison de leur mariage qui prend fin. Toutefois, Marcel n’est pas homme à jeter l’amour aux oubliettes, car pour lui, c’est un sentiment noble, qui ne mérite ni haine ni amertume. « Quand une relation ne marche plus, il faut le reconnaître. On peut se séparer avec dignité », fait-il ressortir.

Un père modèle

Et c’est ainsi qu’il poursuit son chemin. Il élève ses trois fils, alors âgés de 8, 10 et 12 ans, dans une grande maison qu’il prend en location. Il confie : « Je faisais la cuisine, je les aidai pour les devoirs, je les emmenai à l’école. C’était difficile, mais aussi l’une des périodes les plus riches de ma vie ».

En 1980, il fait la connaissance de Jane à Melbourne, lors d’une réception dans une demeure historique. Comme lui, elle est passionnée par le patrimoine architectural. Très vite, l’alchimie opère et ils se marient un an plus tard. « Elle était douce et cultivée et avait une belle âme. Malheureusement, parfois, deux belles personnes ne font pas un couple solide », relate-t-il. Quelques années plus tard, après son divorce avec Jane, cette dernière décède. Aujourd’hui encore, Marcel garde d’elle un souvenir tendre et intact.

Des amours sans amertume

Ce nouvel échec ne décourage pas Marcel. Dans les années 80, il fait la connaissance de Linda, une Anglaise établie en Australie. Ils vivent en couple.

« C’était un amour profond, passionné. On a vécu de belles années ensemble. Elle m’a accompagné lors des festivités du Festival de la Mer en 1987. On s’est séparé amicalement et elle a aujourd’hui construit un ashram en Inde où elle vit paisiblement », indique notre interlocuteur. 

Une fois encore l’amour est au rendez-vous pour Marcel et, cette fois-ci, à travers un barbecue gastronomique sur les bords de la rivière Yarra, à Melbourne. Sur place, il fait la connaissance d’une Britannique, Gillian qui vit en Australie. Elle suit Marcel à Maurice où ils se marient en 1992. Deux filles naissent de cette union, Laura et Charlotte. Leur relation prend fin, car Gillian souhaite retourner vivre définitivement en Australie en 2002, mais Marcel, lui, veut rester dans son pays natal. « Je sentais que ma place était ici. J’avais ma vie, mon travail, mes racines », explique-t-il. Le couple se sépare, mais toujours avec respect. Quant à ses filles, Marcel reste proche d’elles. Il nous avoue les adorer. 

Tout au long de ces années, Marcel jongle entre sa vie sentimentale et sa carrière. Il travaille dans l’industrie du tourisme culturel, secteur qu’il connaît comme sa poche. Il y occupe plusieurs postes à responsabilité, se forge une solide réputation, et continue à se former, à lire, à apprendre.

L’amour n’a pas d’âge

À 77 ans, alors que beaucoup aspirent à une retraite tranquille, Marcel vit un nouvel élan. Il rencontre une jeune femme de plus de 30 ans sa cadette. Ce n’est ni un coup de tête ni un caprice de vieil homme. Il affirme : « C’est un amour vrai, réciproque. On se respecte, on partage, on rit beaucoup ». Ils se marient et s’installent à Blue-Bay, non loin de la mer qu’il aime tant.

Leur quotidien est fait de petits plaisirs simples : cuisiner ensemble, faire le marché, lire sur la terrasse, écouter de la musique, sans oublier leurs chiens, les randonnées et la mer bien entendu. « Ma femme me donne de l’énergie. Elle me rappelle qu’on peut aimer à tout âge. L’amour ne juge pas les années, il juge la sincérité », confie-t-il.

Un romantique assumé

Marcel ne se cache pas : il a toujours été un grand sentimental. Il croit en l’amour sincère, constant, mais aussi en la possibilité que tout ne dure pas éternellement. « On peut aimer plusieurs fois dans une vie et chaque amour est unique. J’ai aimé quatre femmes, de tout mon cœur. Je ne regrette rien », indique-t-il. 

Il reste en contact avec toutes ses anciennes compagnes, et leurs enfants. Grâce à Facebook et aux messages, il garde ce lien doux, pacifique, avec le passé : « Je n’ai jamais quitté une relation dans la colère. La vie est trop courte pour en vouloir aux autres ».

Quand on lui demande ce qu’il retient de ces huit décennies, il répond avec une sagesse sereine : « L’amour, c’est l’aventure la plus noble de la vie. Il m’a fait grandir, pleurer, sourire. J’ai aimé, j’ai perdu, j’ai recommencé et aujourd’hui, je suis heureux ».

Marcel croit que le respect, l’honnêteté et la capacité de pardonner sont les piliers d’une relation. Il encourage les jeunes à ne pas avoir peur d’aimer, même si cela signifie souffrir : « Chaque amour t’apprend quelque chose sur l’autre, sur toi, sur la vie ».

Un dernier chapitre à Blue-Bay

Aujourd’hui, à Blue-Bay, il mène encore une vie active. Il travaille sur la production cinématographique, surtout dans le domaine culturel. Ses enfants viennent parfois lui rendre visite. Il regarde la mer en se disant que le plus beau voyage est celui qu’il a fait dans le cœur des autres. « J’ai toujours cru que l’amour est la seule chose qui mérite d’être vécue pleinement. Et même à 80 ans, je continue d’y croire », conclut-il.

 

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !