- Drogue, armes et téléphones saisis après des fouilles
- La police, la NHRC et l’IPCC enquêtent
Le commissaire des prisons, Dev Jokhoo, n’y est pas allé de main morte. Une série de mesures musclées ont été prises dans la foulée des récents incidents à l’Eastern High Security Prison de Melrose. Une soixantaine de détenus ont été transférés vers d’autres établissements pénitentiaires à travers l’île. Ces transferts ont été réalisés selon la formule dite « in & outs » : certains détenus ont quitté Melrose, tandis que d’autres, précédemment incarcérés à la New Wing Prison de Beau-Bassin et à la prison de Grand-Rivière-Nord-Ouest (GRNO), y ont été envoyés.
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Selon des sources proches de l’administration pénitentiaire, ces transferts n’auraient pas de lien direct avec les récents affrontements. La démarche aurait été amorcée bien avant les incidents de Melrose, à l’initiative du nouveau commissaire Jokhoo. La direction précise qu’il s’agit d’une pratique courante : à Melrose, la majorité des détenus sont des condamnés. Les plus dangereux sont incarcérés à La Bastille, à Phœnix. Quant aux prévenus — (on remand)— ils sont généralement placés à GRNO, à la New Wing Prison ou encore à l’Open Prison de Richelieu.
Les faits récents restent toutefois préoccupants. Le jeudi 17 juillet, de violents heurts ont éclaté entre codétenus à Melrose, faisant plusieurs blessés.
L’intervention des commandos de la prison a été nécessaire pour rétablir le calme. Ces altercations seraient liées à un conflit entre deux groupes de détenus, chacun soupçonnant l’autre d’avoir dénoncé la présence d’objets prohibés dans les cellules.
Des images de détenus blessés ont rapidement circulé sur les réseaux sociaux. Des proches de prisonniers ont dénoncé un manque de soins médicaux adéquats. Plusieurs plaintes ont été enregistrées auprès de la National Human Rights Commission (NHRC) ainsi qu’à la police de Montagne-Blanche. À ce jour, la Commission aurait reçu une trentaine de plaintes.
En réaction, plusieurs opérations de « nettoyage » ont été menées dans différentes prisons à travers le pays. Elles visaient à récupérer des produits interdits, notamment de la drogue, des téléphones portables, des objets tranchants ou encore des chargeurs — certains de ces objets ayant été utilisés comme armes au sein des établissements.
Pas moins de quatre enquêtes sont en cours. En sus des investigations enclenchées par le département des prisons, la police de Montagne-Blanche enquête, de son côté, sur de possibles cas de brutalité policière. La Commission nationale des droits humains (NHRC), elle, compile des données et a déjà remis un premier rapport, alors que l’Independent Police Complaints Commission (IPCC) a ouvert une enquête à partir des plaintes déposées par des familles de détenus.
Il revient que la NHRC a commencé à analyser les images des caméras de surveillance, alors que les enquêteurs de l’IPCC auraient déjà visionné la moitié des séquences ciblées.
Le détenu Ross a reçu des soins
L’avocat du détenu Ross, Me Kaviraj Bokhoree, confirme que son client, blessé au bras lors des échauffourées, a bien reçu les soins nécessaires. Il salue la décision du tribunal ayant ordonné sa prise en charge médicale. « L’officier en charge de la prison a confirmé que le détenu a été soigné jeudi et vendredi à l’hôpital », a déclaré l’avocat, précisant avoir retiré sa plainte après cette confirmation.
Le PM au Parlement : Sept plaintes recensées
Au Parlement, mardi, le Premier ministre a affirmé que la Commission des droits de l’homme a reçu sept plaintes. Il a assuré que le rapport final sera rendu public.
Répondant à une PNQ sur les incidents de Melrose, Navin Ramgoolam a évoqué la visite de Touria Prayag, qui s’est rendue sur les lieux, guidée par son instinct. Elle a rencontré plusieurs détenus et soumis un rapport.
Un gardien : « Les bagarres entre détenus sont courantes »
Des sources internes rappellent que les affrontements entre détenus ne sont pas rares. « Merkredi mem tiena lager dan prizon Melrose ankor. Inn ena kas, lapolis ti la », a confié un agent.
Une mère de 65 ans affirme avoir visité ses deux fils incarcérés à Melrose le lundi 21 juillet. L’un d’eux, âgé de 37 ans, lui aurait rapporté avoir été agressé par des policiers. Il présentait, selon elle, des blessures visibles. Elle a porté plainte à la police le mercredi suivant.
Remue-ménage dans le milieu carceral : 63 agents redéployés
Un important mouvement de personnel touche le milieu pénitentiaire depuis le jeudi 24 juillet. Pas moins de 63 gardiens de prison, tous grades confondus, ont été réaffectés à travers les différents centres de détention de l’île. Parmi eux, 14 agents quittent l’Eastern High Security Prison de Melrose pour rejoindre d’autres établissements. À l’inverse, huit gardiens venus d'autres prisons prennent désormais leurs fonctions à Melrose. Cette décision s’inscrit dans une démarche de réorganisation interne menée par la haute direction de la prison.
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