
La flambée continue des prix des matériaux freine l’activité et pèse sur les ventes.
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Ce n’est pas Hemraz Ramphul, directeur de la Quincaillerie H. Ramphul, qui dira le contraire. « Les prix augmentent tous les mois. Le fret et les fluctuations des taux de change ont un impact direct. » La situation se reflète aussi dans les ventes. « La demande a chuté d’environ 40 %. Les prix élevés découragent les clients », indique Hemraz Ramphul.
Même constat dans d’autres quincailleries. « Les prix ne baissent pas. Même un petit article coûte plus cher », confie un quincaillier. Anil Rambarun, directeur commercial d’Eastern Stone Crusher et Eastern Mix, note également une tendance haussière. « Récemment, les prix ont encore grimpé. C’est une tendance généralisée. L’activité est au ralenti, les gros projets se font rares. Les deux prochaines années s’annoncent difficiles », prévient-il.
À Port-Louis, à la Quincaillerie Populaire, on signale une baisse des ventes de 30 à 40 % depuis le début de l’année. « Nous faisons aussi face à des retards dans l’obtention de devises. Nous devons attendre vingt jours pour obtenir 5 000 dollars. Du coup, plus on tarde, plus nous payons plus cher les produits à l’importation. Par ailleurs, au niveau local, il y a un manque de certains matériaux qui s’explique par ces difficultés d’approvisionnement en devises, nécessaires pour acheter les matières premières », explique la Quincaillerie Populaire.
À Petite-Rivière, une quincaillerie indique que les prix de certains matériaux se sont momentanément stabilisés, mais avec le fret qui augmente, de nouvelles hausses sont attendues d’ici un à deux mois.
Baisse des ventes pour les commerçants et promotions pour séduire la clientèle
Les commerçants constatent une baisse généralisée des ventes. Parlen Rengen, gérant du Magasin Royal à Plaine-Magnien, rapporte une chute d’environ 30 %. Il explique cette situation par la hausse des prix des aliments, l’augmentation d’autres charges comme les déclarations, ainsi que la réduction des allocations CSG. Prakash Permala, gérant d’un autre magasin, partage ce constat. « Les ventes ont diminué, car le pouvoir d’achat des Mauriciens s’est affaibli. Nous subissons aussi la concurrence des marchands ambulants. Ce qui nous préoccupe particulièrement, c’est la mesure budgétaire sur la TVA (Ndlr : À partir du 1er octobre 2025, le seuil d’enregistrement obligatoire à la TVA passera de Rs 6 millions à Rs 3 millions de chiffre d’affaires annuel), qui risque d’alourdir encore davantage nos charges. »
Parlen Rengen ajoute que l’activité a ralenti après le Budget. « Les fournisseurs ont beaucoup de stocks et reçoivent moins de commandes. Par conséquent, les prix stagnent, voire baissent grâce à des promotions visant à écouler les articles », précise-t-il.
Cependant, certains commerçants parviennent à tirer leur épingle du jeu. Rajah Bhageerutty, directeur de Bhageerutty Commercial Centre, note que la clientèle continue d’acheter. « Les prix des Smart TV ont baissé et des promotions sont en cours. La période de Raksha Bandhan devrait également stimuler la consommation, tout comme la sortie de nouveaux modèles d’électroménagers », conclut-il.


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