Le tribunal de Port-Louis a rayé, ce mardi, les quatre charges provisoires contre le parlementaire. Le Directeur des poursuites publiques n’a pas objecté à une motion en ce sens de son avocat, Me Gavin Glover.
Shakeel Mohamed a tenu une conférence de presse à son étude à Port-Louis, à la mi-journée, ce mardi. « Je salue l’indépendance de notre système judiciaire, sans quoi nous nous retrouverions dans une situation de chaos. Je remercie les Mauriciens et Mauriciennes qui ont soutenu ma famille et moi dans ces moments difficiles », a déclaré le parlementaire travailliste, qui déplore les attaques lancées contre sa personne alors que cette affaire traîne depuis 19 ans.
Il trouve « regrettable » que des politiciens aient tenté de prendre avantage de la situation et de surfer sur cette vague. « Je souhaitais que cette affaire vienne devant la justice. Aujourd’hui, la justice m’a blanchi. Zordi la popilasion bizin zize si bann menas piblik ki mo finn gagne-la, eski sa ankor enn fwa enn badinaz ? » a-t-il lancé.
Shakeel Mohamed, chef de file du Parti travailliste (PTr) au Parlement, avait été arrêté le lundi 23 novembre par le Central Criminal Investigation Department dans le cadre de la nouvelle enquête sur la fusillade à la rue Gorah-Issac. Cet attentat avait fait trois morts, le 26 octobre 1996.
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Armes à feu
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La magistrate Shefali Ganoo du tribunal de Port-Louis a abandonné les accusations provisoires dont faisait l’objet Shakeel Mohamed, vu que le Directeur des poursuites publiques (DPP) n’a pas objecté à la motion de Me Gavin Glover, qui réclamait la radiation des charges provisoires contre son client.
Le CCID avait indiqué en cour qu’il détenait des preuves indiquant que Shakeel Mohamed était impliqué dans l’affaire Gorah-Issac. Des preuves communiquées dans une déposition faite le 9 novembre 2015 par Swaleha Joomun, veuve de Babal Joomun, l’une des trois victimes de la fusillade, les deux autres étant Zulfikar Bheeky et Yousouf Mourad.
Le CCID s’était aussi basé sur une déposition de Khadafi Oozer en 2000. Il avait allégué que Shakeel Mohamed lui aurait donné un sac avec des armes à feu pour les dissimuler.
L’avocat de la défense avait réclamé la radiation des quatre charges provisoires retenues contre son client pour abus de procédure. Il soulignait que la police n’a aucune preuve tangible pour incriminer Shakeel Mohamed. La motion a été présentée par Me Gavin Glover, assisté par Me Nadeem Hyderkhan.
L’élu du PTr faisait l’objet de quatre accusations devant le tribunal de Port-Louis : « conspiracy to commit murder », « procuring revolver used in the commission of murder », « possession of revolver carried off, abstracted and obtained by means of crime », « giving instructions to commit larceny of van whilst being armed with offensive weapon ».
Swaleha Joomun contestera la décision du DPP
[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"5367","attributes":{"class":"media-image aligncenter size-full wp-image-10626","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"800","height":"960","alt":"Swaleha Joomun"}}]]Swaleha Joomun ne compte pas accepter la position du Directeur des poursuites publiques sur l’affaire Mohamed sans broncher. Dans une déclaration au Défi Quotidien, elle dit son intention de contester cette décision en Cour suprême. Swaleha Joomun se dit « choquée ». Si elle dit féliciter la police pour son action, elle se pose des questions sur le judiciaire mauricien. « C’est un combat que je mène depuis 20 ans et j’ai des preuves qui a tiré et qui a tué. Parce que ce qui s’est passé à la rue Gorah-Issac était prémédité. Je ne compte pas baisser les bras », ajoute-t-elle. <Publicité
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