«Ton Fleuriot», 72 ans, fauché mortellement sur sa bicyclette : «Partou kot li aller, li lor so bisiklet, so la vi sa», confie sa fille Presica

Fleuriot Charlot - appelé Ton Fleuriot affectueusement par ses proches – était très actif. À 72 ans, il s’occupait de sa plantation et faisait de la bicyclette.

Discret, mais débrouillard, ce père de famille, qui jouissait d’une santé de fer, a connu une fin tragique. Le dimanche 20 juillet dernier, alors qu’il rentrait chez lui à bicyclette, il a été victime d’un grave accident. Une voiture l’a violemment percuté, sur la route à Camp Ithier, le projetant plusieurs mètres plus loin.

Gravement blessé, il a été admis aux soins intensifs de l’hôpital SAJ, à Constance, Flacq, mais le lendemain, il a poussé son dernier soupir.

« Partou kot li aller, li lor so bisiklet, li kontan, so lavi sa », confie sa fille, Presica. Elle est toujours sous le choc et n’arrive pas à croire qu’elle ne verra plus son père sortir de la maison, ou apparaître sur sa bicyclette qu’il ne quittait jamais.

Elle ajoute que son père a longtemps travaillé comme laboureur pour la propriété Constance, avant de prendre sa retraite il y a quelques années. Depuis, il n’a jamais cessé de s’occuper. « Trant an linn fer environ laba. Li kontan nouri zanimo ek so ti plantation », dit-elle. Des activités auxquelles il s’adonnait avec amour et patience. 

Son dernier dimanche à vélo

D’ailleurs, étant en mouvement constamment, il était rarement malade, souligne sa fille. Cette dernière explique : « Il ne suivait aucun traitement pour des maladies chroniques. Il était bien, sauf que tout dernièrement, il était anémique, mais ça allait ».

« Il était de nature discret, mais malgré cela, il était apprécié par tous. Ena so dimoun kot li kav koze pandan dezer », dit-elle. Chaque dimanche, il avait pour habitude de pédaler jusqu’au marché de Flacq, tôt le matin, pour s’acheter des légumes. « Dimanche, dernier jour de son accident, ma maman lui a déconseillé de se rendre à Flacq pour le ménager. À la place, il s’est rendu à Bramsthan. Li kontan sorti boner pou retourn boner », explique sa fille. Mais nul ne s’attendait à avoir la triste nouvelle. 

Presica ajoute : « Il a eu cet accident sur le chemin du retour aux alentours de 10 heures. Selon le rapport de police, l’accident a impliqué quatre véhicules et le vélo de mon père. Une voiture aurait dérapé avant de percuter d’autres véhicules, provoquant une chaîne de collisions. Mon père a été fauché dans l’impact ». Une vidéo de surveillance mise en circulation sur les réseaux sociaux montre la violence avec laquelle la voiture est venue percuter le septuagénaire.

« C’est un proche, habitant près du lieu de l’accident, qui a reconnu mon père et nous a informés », explique Presica.

Le septuagénaire a été admis à l’unité des soins intensifs. Son état était jugé critique. Il n’a jamais repris connaissance. Fleuriot Charlot a succombé le lendemain.  L’autopsie pratiquée par le médecin légiste, le Dr Monvoisin, a attribué son décès à des blessures crâniennes.

Trois passagers d’un des véhicules ont également été blessés. Deux d’entre eux ont été admis à l’hôpital, tandis que le troisième a pu regagner son domicile après des soins. L’un des conducteurs impliqués dans l’accident, notamment celui ayant percuté la victime, a été arrêté à la suite de la mort tragique de Fleuriot Charlot. Il a comparu en cour de district de Flacq, lundi, sous une charge provisoire d’homicide involontaire, avant d’être libéré sous caution. Les alcootests effectués sur tous les conducteurs impliqués ce jour-là se sont révélés négatifs. 

Une perte tragique et immense pour la famille. « Nous voulons comprendre comment cet accident s’est produit. Sa mort nous attriste terriblement. Ce conducteur nous l’a arraché », conclut Presica, le cœur lourd.