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Affaire ‘Reward Money’ - Ashik Jagai avant son arrestation : «Mo pou lager, mo pann gagn oken kass ‘reward’»

Ashik Jagai devra s’expliquer sur des recommandations faites pour le paiement du ‘reward money’.

C’est sur un ton combatif que le surintendant de police (SP) Ashik Jagai s’est exprimé au Défi Plus, quelques heures avant son arrestation par la Financial Crimes Commission (FCC) pour le délit de « public official using office for gratification » dans le cadre de l’affaire ‘Reward Money’. « Mo pou lager, mo pann gagn oken kass ‘reward’ », affirme-t-il d’emblée. L’ancien patron de la Police Head Quarters Special Striking Team (PHQ SST) martèle qu’il n’a rien à se reprocher dans cette affaire et se dit mentalement prêt à affronter tout procès en justice. « Lakour ki pou deside, mwa mo pu lager pou konfirm mo inosans », insiste-t-il.

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Cette arrestation, qu’il semblait anticiper après celle du sergent Hossen Mose en début de semaine, s’inscrit dans une enquête qui secoue les Casernes centrales. Le SP Jagai est en effet visé pour ses recommandations dans des paiements jugés non conformes par la FCC, à la suite de l’application d’une CP Circular émise fin 2021 par le commissaire de police (CP) d’alors, Anil Kumar Dip. Ce document fixait les modalités d’attribution du ‘Reward to Police Officers’.

La CP Circular et ses amendements

Selon l’enquête de la FCC, les montants réclamés par la PHQ SST, dirigée par Ashik Jagai, ne respectaient pas les critères définis par cette CP Circular. Créée en août 2022 et dissoute en novembre 2024, l’unité a perçu au total Rs 107 millions de ‘reward money’ en deux ans.

L’un des points les plus controversés concerne la réception par le « handler » de la PHQ SST de Rs 17 M de primes sur recommandation du SP Jagai. Or, la FCC estime que seul un montant de Rs 292 300 était justifiable, établissant ainsi la thèse d’un surpaiement. Sous l’ère Dip, des amendements à la CP Circular ont introduit de nouveaux critères d’éligibilité. Alors qu’auparavant seules les sources d’information externes (informateurs) étaient récompensées, il est devenu possible de verser des primes à des policiers directement impliqués dans les opérations. Pour la FCC, ces modifications figurent parmi les éléments à charge contre l’administration de l’époque.

Comment se calcule la prime

  • Le montant de la prime dépend de plusieurs facteurs :
  • la nature et les circonstances de l’opération ou de l’enquête ;
  • le nombre de suspects arrêtés ;
  • la quantité et la valeur marchande des drogues saisies ;
  • le niveau de risque encouru par les policiers.

La procédure veut que le Manager Financial Operations (MFO) reçoive une copie de la demande. Le paiement est ensuite effectué sur le salaire du ‘handler’, avec enregistrement de toutes les transactions à des fins administratives et de traçabilité.

Internal Control Unit : le garde-fou présumé

L’Internal Control Unit, rattachée au bureau du CP, est chargée de vérifier que chaque demande de prime respecte la procédure. Les documents précisent si la prime concerne un policier ou un informateur, et une copie est conservée par le MFO. Un rapport est ensuite envoyé au Deputy Commissioner of Police (Admin), qui tient un registre de toutes les demandes.

Ces documents sont conservés en stricte confidentialité conformément à la National Archives Act et détruits en temps voulu pour protéger l’identité des informateurs. La FCC a déjà interrogé des responsables de cette unité ainsi que le DCP Admin, appelé à expliquer comment il traitait les demandes provenant notamment de la PHQ SST.

Les demandes d’autres unités, comme la Force Crime Intelligence Unit (FCIU) et la Divisional Crime Intelligence Unit (DCIU), passaient également par le DCP Admin avant approbation finale par le CP. Interrogé par la télévision nationale, Anil Kumar Dip avait assumé : « Si mo pa aprouve kisana pou aprouve ».

Une série d’inculpations

Avec l’inculpation provisoire d’Ashik Jagai, ce sont désormais six policiers qui sont officiellement dans le viseur de la justice. Les ACP Lilram Deal et Dunraz Gangadin, déjà poursuivis pour blanchiment, sont en liberté conditionnelle. L’ASP Faraaz Moniaruth, ex-patron de la FCIU, et le sergent Yeshdeo Seeboruth, de la Police Research & Development Unit, sont accusés d’avoir réclamé Rs 3 millions de ‘reward money’. Selon la FCC, Faraaz Moniaruth aurait recommandé ce paiement à Yeshdeo Seeboruth, chargé de récupérer la prime et de la remettre discrètement aux informateurs.

Le sergent Seeboruth est soupçonné d’avoir encaissé Rs 19,3 millions du Reward Money Fund sur son compte personnel. Quant au sergent Yusuf Ali Hamud Hossen, de la PHQ SST, il est accusé d’avoir perçu pas moins de Rs 83 millions du même fonds.

L’affaire ‘Reward Money’, qui a déjà impliqué plusieurs hauts gradés de la police, révèle au grand jour les dérives d’un système initialement conçu pour récompenser la lutte contre la criminalité. Des développements sont attendus.
 

 

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