Que signifie l’appel des députés britanniques à la reconnaissance d’un État palestinien ?

Environ 220 députés britanniques ont signé une lettre ouverte adressée au Premier ministre, l’exhortant à reconnaître l’État de Palestine.

Ils souhaitent que le Royaume-Uni emboîte le pas à la France – ainsi qu’à la majorité des États membres des Nations unies – en reconnaissant officiellement un État palestinien souverain.

Cet appel traduit, en un sens, une forme de désespoir face à l’ampleur de la catastrophe humanitaire à Gaza, mais aussi un rejet des méthodes implacables employées par Israël.

Au-delà de l’urgence immédiate, cette initiative porte une ambition plus profonde : esquisser une vision d’avenir, donner un sens concret à la solution à deux États – celle d’un État palestinien indépendant coexistant aux côtés d’Israël.

Mais depuis des années, alors qu’Israël poursuit l’expansion de colonies juives illégales dans les territoires palestiniens occupés, cette formule est devenue creuse. Israël s’oppose catégoriquement à cette perspective.

Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, affirme qu’un État palestinien servirait de rampe de lancement à ceux qui veulent détruire Israël. Depuis le 7 octobre, une large part de l’opinion israélienne et de ses soutiens à l’étranger partage cette crainte.

À cela s’oppose un argument central : la racine profonde du conflit réside dans le refus d’Israël de reconnaître le droit des Palestiniens à l’autodétermination.

Ceux qui appellent le Royaume-Uni à reconnaître la Palestine veulent manifestement faire pression sur Israël.

Au sein même du gouvernement israélien, des ultranationalistes radicaux plaident, eux, pour une annexion pure et simple de la Cisjordanie occupée, au nom de la logique sioniste.

Et il ne faut pas oublier que les États-Unis soutiennent presque sans réserve l’ensemble des actions d’Israël, et qu’ils ont, eux aussi, condamné l’initiative française.

Source : BBC