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Un an au pouvoir: les grandes manœuvres du gouvernement

Le Défi Plus vous fait un état des lieux de l’action gouvernementale en cours. En un an, - (sir Anerood Jugnauth gagne les élections le 11 décembre 2014) - beaucoup d’initiatives ont été prises, beaucoup de chantiers ont été ouverts. Le train du deuxième miracle économique semble être bien parti... En attendant que les projets annoncés prennent forme, que la création d’emploi soit accélérée, que les ‘Smarts Cities’ sortent de la terre ou encore que Dubaï Ports viennent à la rescousse pour la modernisation du port, sir Anerood Jugnauth et son équipe tentent de respecter l’engagement pris il y a un an, pour mettre le pays sur la voie de la prospérité.

Les chantiers

[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"5321","attributes":{"class":"media-image aligncenter size-full wp-image-10204","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"1920","height":"1080","alt":"Le port"}}]] Smart Cities, un port sur sept kilomètres, de nouvelles routes à gogo... Si 2015 a été l’année de la préparation de grands chantiers, celle qui pointe le bout de son nez devrait voir leur démarrage. Le gouvernement compte décidément sur le secteur de la construction pour relancer l’économie. D’où la multitude de chantiers annoncés dans le courant de l’année. Outre les nombreuses ‘Smart Cities’, il y a des développements considérables à prévoir dans le port, ainsi que l’ambitieux Road Decongestion Programme. Les observateurs et acteurs de l’économie insistent sur la nécessité de lancer certains gros chantiers dès 2016 pour donner un coup de fouet à l’économie. Heritage City: D’où l’empressement, notamment de Roshi Bhadain, pour lancer la construction de Heritage City, le nouveau centre administratif, qui occupera 336 arpents des terres de Highlands. Entièrement financé par Dubaï, le ministre des Services financiers a promis que le chantier démarrerait dès 2016 pour être complété dans trois ans. Concernant les autres Smart Cities, Mon-Trésor, du groupe Omnicane à côté de l’aéroport, a déjà été lancé avec le Holiday Inn et le chantier pour le reste du projet est en bonne voie. La deuxième phase d’Azuri ne devrait pas non plus tarder à être complétée. JinFei: Le projet de JinFei devrait également prendre son envol en 2016. Le promoteur Shanxi JinFei Investment Co. Ltd se concentrera essentiellement sur le monde des affaires. Cette Smart City fera partie de la nouvelle zone portuaire, qui connaîtra des développements considérables. Un Memorandum of Understanding (MoU) a déjà été signé avec Dubaï Ports (DP) World, qui devrait y investir Rs 50 milliards. Des travaux ont déjà démarré dans la zone portuaire, notamment pour agrandir le terminal et, en 2017, il devrait être équipé de sept portiques au lieu des cinq actuels, à la suite du financement accordé par l’Agence française de développement. Routes: Les routes seront également un chantier majeur du pays dès l’année prochaine. « La construction d’un Airport Highway démarrera début 2016 », annonce Claude Wong So, président de la Road Development Authority (RDA). Ce projet de Rs 600 millions reliera Mare d’Albert à l’aéroport, en évitant Rose-Belle. Ensuite, place au Road Decongestion Programme. « La priorité est le rond-point de Phoenix et, en deuxième lieu, le pont reliant l’autoroute M1 à la route A1, poursuit Claude Wong So. Si 2015 a été l’année de la préparation, 2016 devrait être celle de la réalisation ».  
 

Nominations politiques: la fausse note

C’est essentiellement au niveau du processus de nomination à la tête des institutions d’État que l’on aura remarqué certains faux pas. En effet, si pendant la campagne électorale de 2014, les dirigeants de l’Alliance Lepep avaient fait part de leurs intentions de rompre avec la politique de nominations de « petits copains-copines », force est de constater que cette pratique reste toujours d’actualité. Les exercices de nominations, qui ont les plus marquées les esprits, demeurent celles de Chan Bhadain, père du ministre de la Bonne gouvernance, comme président du conseil d’administration de la Banque de développement de Maurice (DBM), Vijaya Sumputh, proche du ministre de la Santé Anil Gayan, sur le conseil d’administration de la Mauritius Post Commercial Bank (MPCB) ou encore au Cardiac Centre, sans oublier Avineshwur Dayal, fils du ministre de l’Environnement, à la tête du Conciliation Service au ministère de la Fonction publique. Pour répondre aux critiques, plusieurs dirigeants du gouvernement sont montés au créneau pour expliquer que les nominations politiques se limiteraient uniquement aux chairmen des institutions gouvernementales. Les Chief Executive Officers (CEOs) seront, quant à eux, recrutés à travers des exercices d’appels à candidatures, promettent-ils. Mais là encore, les CEOs de Business Parks of Mauritius Ltd (BPML) et de Mauritius Telecom (MT), respectivement en la personne de Koomaren Chetty et Sherry Singh, se sont néanmoins révélés être des nominés politiques. Pour l’observateur Faizal Jeeroburkhan de Think Mauritius, le gouvernement a réalisé de belles choses au cours de l’année écoulée. Toutefois, dit-il, la politique de nominations fait tâche d’huile au gouvernement de l’Alliance Lepep. « Nous sommes foncièrement contre la politisation des institutions. L’histoire a prouvé que la politique partisane s’est toujours révélée néfaste pour le bon fonctionnent de nos institutions », explique-t-il.  
 

Les terres saisies

[padding-p-1 custom_class=""][/padding-p-1] [[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"5322","attributes":{"class":"media-image alignleft wp-image-9118","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"300","height":"450","alt":"Showkatally Soodhun"}}]]Dans le courant de cette année, la politique du ministère du Logement et des Terres a été marquée par la saisie des terrains qui avaient été allouées aux proches de l’ancien Premier ministre Navin Ramgoolam. Showkutally Soodhun, vice-Premier ministre et ministre du Logement et des Terres, s’était consacré à cette mission au cours des cinq premiers mois et avait d’ailleurs révélé qu’il y a eu au moins 70 personnes qui avaient bénéficié des lopins de terre pour des développements commerciaux ou industriels. Le No 3 du gouvernement avait aussi affirmé qu’environ 1 150 arpents de terres avaient été octroyés en ce sens. Parmi les personnes notoires qui avaient été les plus gâtées, l’on pouvait retenir l’ancien tandem Soornack-Gooljaury, le Pandit Sungkur, ou encore la famille Nundlall, propriétaire du Tarisa Resort. Ces saisies de terres marquaient parallèlement le début de l’opération nettoyage du gouvernement de l’Alliance Lepep. Showkutally Soodhun avait aussi annoncé de nouvelles réglementations autour des terres que le gouvernement allouera aux membres du public. Ces réglementations ont, en effet, été complétées, il y a quelques semaines. Dans un souci de transparence, il a été ainsi décidé que toute demande d’un lopin de terrain devra se faire obligatoirement sur un formulaire qui sera disponible sur le site Internet du ministère du Logement et des Terres. La pratique d’adresser une lettre au ministère ou à un haut fonctionnaire est dorénavant chose du passée. Le président de l’Association pour la protection de l’environnement et des consommateurs (Apec) Suttyhudeo Tengur soutient, pour sa part, que maintenant plusieurs arpents de terres ont été saisis, il faut savoir quoi en faire. « Il nous faut une politique cohérente afin que les terres de l’État soient judicieusement utilisées. Il y a eu, certes, des amendements administratifs autour de la manière dont les terres seront octroyées, mais il est grand temps d’avoir une nouvelle législation », fait comprendre Suttyhudeo Tengur.  
 

Nine-Year Continuous Basic Education: la réforme enclenchée

[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"5323","attributes":{"class":"media-image size-full wp-image-10205","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"1920","height":"1080","alt":"Leela Devi Dookun-Luchoomun"}}]] La réforme proposée par la ministre sera une réalité en 2017

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/div> La réforme éducative des Nine-Year Continuous Basic Education a été présentée et publiée dans le dernier Government Gazette. Cette réforme comprend des changements majeurs qui interviendront à partir de 2017. Parmi, la disparition des examens du Certificate of Primary Education. Le CPE sera remplacé par le Primary School Achievement Certificate. Leela Devi Dookun-Luchoomun, ministre de l’Éducation, n’a cessé d’affirmer que la réforme vise à éliminer la compétition féroce à un jeune âge. Le Primary School Achievement Certificate (PSAC) aura une autre forme d’évaluation, avec l’élimination de A+. Ainsi, la meilleure note passe-t-elle de 90 à 75 sur 100 pour obtenir un A. Autre changement, la conversion de onze collèges régionaux en des Académies, qui accueilleront un système mixte. La mise en œuvre des Nine-Year Continuous Basic Education passe par une révision du cursus scolaire. D’ailleurs, celui du primaire a déjà été approuvé. Il concerne le contenu du programme d’études de Grades 1 à 6, passant par l’introduction de nouvelles matières, comme l’éducation physique, Civic and Values Education, IT Skills, Communcation Skills et les arts (musique, danse, peinture et théâtre). Au niveau du secondaire, les discussions entre le Mauritius Institute of Education (MIE) et les enseignants regroupés autour des syndicats ont commencé depuis septembre dernier, notamment pour les grades 7 à 9 (Forms I à III, actuellement). Dans le cadre de la réforme, l’éducation inclusive occupera une place de choix. Le ministère de l’Éducation, avec la collaboration de celui de la Sécurité sociale, met en place un registre pour identifier les enfants vivant en situation de handicap. Cet exercice permettra de cibler les besoins et apporter des mesures appropriées et adaptées. Dans le cadre de la réforme, plusieurs centres spécialisés seront construits et les instituteurs auront une formation poussée pour permettre aux élèves de développer leurs aptitudes. Il y a actuellement 2 328 enfants inscrits aux 67 écoles spécialisées à Maurice.

Éducation pré-primaire

Leela Devi Dookun-Luchoomun croit fermement qu’il est bénéfique d’investir dans la qualité de l’éducation au pré-primaire. L’objectif est de former des citoyens responsables. Pour ce faire, les autorités ont mis en place un programme pour que toutes les écoles soient au même niveau et offrent le même service. Ainsi, à partir de 2016, « Movement Education », éducation physique au pré-primaire, sera une réalité, avec la formation des instituteurs.  
 

Enrichissement Illicite: une loi qui dérange

[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"3974","attributes":{"class":"media-image size-full wp-image-6069","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"1920","height":"1080","alt":"Roshi Bhadain"}}]] Roshi Bhadain

Pendant de longues semaines, le Good Governance and Integrity Reporting Bill a fait controverse. Premier projet de loi qui a fait polémique au sein même de l’Alliance Lepep. La législation a, toutefois, pu être votée ainsi que l’amendement constitutionnel, à coup de compromis. Rarement aura-t-on vu un projet de loi aussi controversé et débattu. La saga du Good Governance and Integrity Reporting (GGIR) Bill a duré sept longues semaines pendant lesquelles Roshi Bhadain, ministre des Services financiers et de la Bonne gouvernance, s’est éreinté à convaincre le bien-fondé de sa législation. La bataille a été rude. Outre les attaques attendues de l’opposition, des membres de son propre parti ont fait part de leurs appréhensions, culminant avec la démission de Danielle Selvon, avant d’obtenir les trois quarts des votes de l’Assemblée nationale, le jeudi 3 décembre. Une loi pour permettre la saisie des biens acquis avec de l’argent sale. A priori, les prémisses du GGIR Bill devraient mettre tout le monde d’accord. Sauf que le projet de loi, dès sa première circulation, provoque une levée de boucliers : l’oblitération du droit au silence et de la présomption d’innocence ainsi qu’un mode de nomination, qui ne garantit pas l’indépendance, provoque un tollé général. Cette réaction ne vient pas que de l’opposition politique. Même dans les rangs du MSM, la grogne se fait entendre. Bashir Jahangeer et Danielle Selvon exprimeront ouvertement leurs craintes, ainsi que Sangeet Fowdar du Muvman Liberater. Malgré ces différends, Roshi Bhadain a pu s’assurer du soutien de la grosse majorité des députés, hormis ceux du Ptr, très réfractaire à la loi. À force d’amendements et de compromis, notamment à la suite des consultations avec un Bar Council inquiet, le ministre finira par obtenir le vote de Danielle Selvon, bien qu’elle ait entretemps démissionné. Le MMM votera même pour l’amendement constitutionnel, introduisant le principe de saisie de biens, mais s’abstiendra de voter pour le GGIR Bill, jugé insatisfaisant. Ce qui ne l’empêchera pas d’être adopté par une majorité de trois quarts. Résultat des comptes ? Pas grand-chose, si on en croit Penny Hack, avocat d’affaires. « Je crois que les lois Bhadain ne vont pas résoudre le problème de corruption. Elles ne vont toucher qu’aux symptômes. On a dû apporter des changements constitutionnels pour ne combattre que les symptômes », regrette l’homme de loi. Selon lui, le GGIR Bill ne fait qu’apporter plus d’opportunités d’ingérence qu’autre chose et engendrera plus de corruption. « Nous avons perdu des droits constitutionnels pour rien », se lamente Penny Hack. Roubina Jadoo-Jaunboccus, avocate et députée du MSM, se fait, toutefois, un devoir de défendre le projet de loi. « C’est ce que nous avions promis en 2014. Il faut remettre de l’ordre dans le pays. Cela aidera à créer l’environnement propice pour que les affaires puissent prospérer. Nous ne sommes pas contre l’enrichissement, mais est-ce que tout le monde s'enrichit de manière légale ? Le Good Governance and Integrity Reporting Bill apportera la prospérité. »  
 

Un Plan Marshall pour la pauvreté

L’élaboration du Plan Marshall contre la pauvreté à moyen et long terme à Maurice et à Rodrigues a été confiée à une équipe du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD). Cela avait été annoncé dans le Programme gouvernemental 2015-2020, en janvier dernier. Il y a eu d’ores et déjà une analyse approfondie du développement actuel du paysage socioéconomique de Maurice, pour une évaluation multidimensionnelle de la pauvreté. L’équipe a également procédé à une évaluation de l’efficacité des programmes en cours sur l’allègement de la pauvreté et de protection sociale. Prithviraj Roopun a annoncé que l’ébauche du Plan Marshall progresse et que sa finalisation est imminente. Les discussions vont débuter en janvier 2016 avec les différents partenaires engagés dans la lutte contre la pauvreté. Le Plan Marshall sera mis en application en 2016, apprenons-nous. Pour Sajida Dauhoo, présidente de SOS Poverty, « à ce jour, il n’y a que des paroles et pas d’actions concrètes ». Par ailleurs, le ministère a constitué une base de données complète (Social Register of Mauritius) afin de cibler les personnes vraiment vulnérables. Le principal objectif a été d’entamer un changement de paradigme dans la politique actuelle. Cela, afin que les véritables bénéficiaires potentiels ne soient pas écartés. Aussi, le concept de parrainage, annoncé dans le dernier budget, a déjà été lancé pour remplacer le programme du Corporate Social Responsibility (CSR). Plus d’une centaine d’entreprises engagées dans les activités de responsabilité sociale ont répondu positivement à l’appel lancé par le gouvernement. Certaines ont souligné leur intention d’adopter deux poches de pauvreté, tout en maintenant leurs programmes dans diverses régions.  
 

Lutchmeenaraidoo: «La classe moyenne va croître»

[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"2324","attributes":{"class":"media-image aligncenter size-full wp-image-2820","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"1920","height":"1080","alt":"Vishnu Lutchmeenaraidoo"}}]] Vishnu Lutchmeenaraidoo a imprimé son style dès les résultats des élections générales. Concrétisant la promesse de l’augmentation des allocations sociales et accordant une compensation salariale universelle de Rs 600 (2014) alors même que ses détracteurs jugeaient une telle démarche suicidaire pour le trésor public. Ces deux mesures qui ont coûté à l’État environ Rs 7 milliards n’ont pas atténué l’ardeur de l’architecte du premier « miracle économique », présentant trois mois plus tard en mars 2015, un « No Tax Budget ». ‘High Investment – High Employment’, voilà en somme l’objectif que s’est fixé le ministre des Finances. Pour favoriser l’investissement dans le pays, Vishnu Lutchmeenaraidoo a accéléré les processus administratifs. Au cours de ses deux dernières réunions le Fast Track Committee a approuvé des projets estimés à près de Rs 120 milliards avec, à la clé, la possible création de 34 000 emplois. Lors de l’entérinement de la décision d’accorder une compensation salariale de Rs 250 aux employés touchant moins de Rs 10 000, le ministre des Finances a déclaré qu’à travers cette décision, « le gouvernement réitère son engagement à œuvrer contre la pauvreté et les inégalités sociales. « Sans l’harmonie, il n’y a pas de développement économique », a-t-il d’ailleurs martelé au cours de l’année. Plus récemment annonçant le quantum de la compensation, il a affirmé que l’ambition du gouvernement est de faire les personnes au bas de l’échelle intégrer la classe moyenne. « Dans les 5 ans qui viendront, je peux vous dire que la classe moyenne va croître. Je l’ai fait dans le passé », a-t-il déclaré. Le seul hic reste l’état des finances publiques. La dette publique a crevé la barre des 64 % (décembre 2014 : 61.5 %), soit plus de Rs 256 milliards (décembre 2014 : Rs 237 milliards). Le déficit budgétaire évolue, lui, toujours autour des 3.5 % du Produit intérieur brut (PIB). Une autre ombre est, sans doute, ses prévisions sur la croissance économique. Lors de la présentation du budget, il a annoncé un taux de 5.3 % pour 2015/16 (fin juin 2016). Alors qu’on devrait terminer l’année avec un taux de 3.5 %, les chances d’arriver à 5.3 % dans six mois sont très minces.  
 

 Une année d’annonces et de préparations

Après les annonces de la Vision 2030 en août, les opérateurs ont été gagnés par un certain ‘feel good’ ce serait crédule de s’attendre à un développement immédiat dans les secteurs concernés : le port-franc, les services financiers, les Tics et l’externalisation, le port, l'économie océanique, les biotechnologies, le tourisme, le manufacturier, l’immobilier, les logistiques, les PME et autres.

Bunkering, des débuts prometteurs

Dans le secteur portuaire, le bunkering a fait des avancées. Une conférence sous l’égide de l’International Bunkering Industry Association (IBIA) en collaboration avec la firme locale Celero avait été organisée en octobre. Ce qui a permis aux différentes parties prenantes de secteur à mieux comprendre les enjeux et le potentiel de ce secteur. Déjà, Total Marine Fuels (TMF) a lancé des opérations de bunkering, augmentant du coup la capacité d’approvisionnement. Avec la mise en service du Congo, TMF offre une capacité de stockage à 20 000 tonnes de carburants et délivre mensuellement des volumes entre 12 000 à 15 000 tonnes. Pas moins de cinq projets d’envergure sont en chantier ou presque pour le développement du port en hub bunkering (soutage) de la région. L’objectif à terme est de créer 25 000 emplois à travers l’industrie maritime et de plus que tripler le volume des ventes de carburants pour un nombre plus conséquent des 30 000 navires qui naviguent au large de Maurice annuellement.

Services financiers à la croisée des chemins

Avec la remise en question du traité fiscal entre Maurice et l’Inde et un protocole déjà modifié avec l’Afrique du Sud et du projet de l’OCDE de lutter contre l’érosion de la base d’imposition et le transfert de bénéfices (BEPS), le secteur est appelé à s’adapter aux évolutions des réglementations et de faire face à davantage de concurrence. C’est dans cette logique que la Financial Services Promotion Agency a été réanimée et que la priorité est davantage portée sur le continent. Les premiers signaux lancés par le ministère de tutelle appellent à un élargissement et une diversification des marchés avec des activités de « substance » auprès d'une large base d'investisseurs à travers le monde. Des campagnes de promotions sont en préparation. Les opérateurs seront aussi invités à participer activement au Financial Services Consultative Council afin de baliser l’orientation du secteur, sur ses perspectives, les formations nécessaires, entre autres.

14 villes intelligentes

Bien avant l’État, les promoteurs privés de villes intelligentes étaient déjà sur la ligne de départ avec des dossiers rondement ficelés. Plusieurs d’entre eux, tels que Médine, Cap-Tamarin, Omnicane, ont déjà initié des travaux et le Board of Investment (BOI) a aussi établi plusieurs plans tels que le Smart City Scheme, le Mauritian Diaspora Scheme et des Investment Promotion (Smart City Scheme) Regulations. La State Land Development Company est en présence de 14 projets de villes intelligentes incluant même des villages. Le Comité technique se penche sur la pertinence et le potentiel de ces projets qui doivent respecter le concept ‘live, work and play’ ainsi que d’autres conditions sociales, environnementales et commerciales.

Économie bleue

En ce qui concerne les énergies renouvelables, une première conférence ministérielle de l'Indian Ocean Rim Association (IORA) s’est tenue en septembre sur l’économie bleue. Véritable retombée concrète est l’accord passé avec l’opérateur Carnegie Wave Energy et le gouvernement australien. Cette entente porte sur Rs 25 millions pour d’une feuille de route pour une étude sur l’utilisation de houlomoteurs au Vieux Grand-Port et à Gris-Gris.  
 

Chômage: un taux stable

Statistics Mauritius estime que le taux de chômage se situera à 8 % pour l’année 2015. Cette projection était publiée en même temps que les chiffres pour le second trimestre de cette année. Pour cette période, le taux de chômage était de 7,8 %. Il reste identique par rapport à celui de l’année 2014. Il faut remonter à 2013 pour retrouver un taux de 8 %. Pour en revenir au second trimestre de 2015, 46 000 personnes sont au chômage, dont 60 % de femmes et 19 % âgées entre 16 et 24 ans. « Le taux de chômage reste stable par rapport aux années précédentes. Nous ne réussissons pas à le réduire. Cela reste un défi pour l’ensemble des parties prenantes », commente l’économiste Vishal Ragoobur. Selon notre intervenant, cette stabilité du chômage est notamment due à un taux de croissance du Produit intérieur brut (PIB) trop modeste pour permettre de créer suffisamment d’emplois. Pour rappel, selon Statistics Mauritius, le taux de croissance du PIB était de 3,5 % en 2014 et il est estimé à 3,6 % en 2015. « Le problème du chômage reste, par ailleurs, structurel en touchant particulièrement les femmes et les jeunes. C’est pourquoi il reste difficile à combattre. Les mesures annoncées par le gouvernement, notamment selon Vision 2030 du Premier ministre sir Anerood Jugnauth, restent des intentions. Il faut voir maintenant les actions qui en découlent du secteur privé et des autorités. Nous en reverrons alors les retombées à moyen et long termes », précise Vishal Ragoobur.  
 

Fraude et Corruption: le gouvernement entame «l’opération nettoyage»

[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"2953","attributes":{"class":"media-image aligncenter size-full wp-image-4138","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"1920","height":"1080","alt":"Sir Anerood Jugnauth"}}]] Le gouvernement a été actif cette année pour ce qui est de faire le « grand nettoyage ». L’ancien Premier ministre, plusieurs anciens ministres, d’anciens responsables d’institutions d’État ou encore des proches de l’ancien régime ont ainsi été sur la sellette. C’est sir Anerood Jugnauth, lui-même, qui avait popularisé le terme pendant la campagne électorale. Il avait promis le « grand nettoyage » lorsqu’il reviendrait à la tête du pays. Cette « opération nettoyage » (même si le terme demeure quelque peu galvaudé) s’est traduite en une série d’actions. L’un des premiers et aussi l’une des plus importantes « affaires » à avoir été mis au grand jour, cette année, a certainement été « l’affaire Ramgoolam ». Arrestation musclée, passage en prison, au banc des accusés, découverte de coffres–forts aux Rs 220 millions… Navin Ramgoolam a, à n’en point douter, été ciblé. Par extension, des « proches » de l’ancien Premier ministre ont été également dans le collimateur : Nandanee Soornack et la manière dont elle s’est enrichie ou encore Laurent Obadia et l’affaire Dufry / Frydu. Autre principal front du « nettoyage » : l’affaire BAI. La révocation de la licence de la Bramer Bank a été le point de départ d’un véritable déballage, à coup de milliards. Et beaucoup a été dit et fait, pêle-mêle avec le Super Cash Back Gold, la véritable liquidation des compagnies de la BAI, les transactions financières en tous genres. Au même chapitre, l’on ne pourrait ne pas mentionner l’octroi des terres de l’État (avec celle du Pandit Sungkur comme étant une des plus emblématiques), l’affaire Betamax et l’acheminement de produits pétroliers, le projet JinFei, Bagatelle Dam, les contrats octroyés par la National Development Unit (NDU), l’affaire Gorah-Isaac, etc. Ce qui a beaucoup caractérisé cette « opération nettoyage » aura été la « valse » de personnalités ayant défilé aux Casernes centrales : Navin Ramgoolam, Anil Bachoo, Shakeel Mohamed, Rajesh Jeetah, Kailash Purryag, Mahen Utchanah, entre autres. Que retenir dans cette série de grands déballages de cette année ? Pour Pitch Venkatasamy, un des porte-parole de Think Mauritius, il ne s’agit pas « simplement de nettoyer, mais aussi de ne pas répéter les erreurs qui ont été commises par le passé ». Ram Seegobin, un des animateurs de Lalit et observateur politique, estime, pour sa part, que « le gouvernement tente de faire ce « nettoyage » au détriment d’autres considérations très importantes, comme la création d’emplois.

Ils se sont démarqués comme ministres

Certains de leurs collègues ministres ont été très effacés, pour ne pas dire complètement invisibles. Mais pas eux. Une poignée de ministres ont été sous les feux des projecteurs cette année. Si l’on devait s’avancer à réaliser un palmarès, c’est certainement − et sans grande contestation − Roshi Bhadain qui ravirait la première place des ministres que l’on a le plus vu et entendu cette année. Le ministre de la Bonne gouvernance s’est, en effet, démarqué de ses collègues sur deux dossiers en particulier. Premièrement, l’affaire BAI, qui a défrayé la chronique depuis plusieurs mois. C’est lui qui a été en première ligne pour expliquer et justifier les actions du gouvernement dans cette affaire. Le ministre de la Bonne gouvernance aura ainsi été en première ligne, ce qui lui a attiré, par la même occasion, les foudres de l’opposition. Autre ministre qui a été loin de passer inaperçu : Vishnu Lutchmeenaraidoo. Traité fiscal de non double imposition, mesures budgétaires, annonces de différents projets de développement, maintenant la compensation salariale… (voir plus haut) Dans un registre assez similaire, Showkutally Soodhun n’a pas non plus manqué de faire parler de lui. Dans un style bien à lui, le vice-Premier ministre s’est fait voir… et aussi fait vilipender. Showkutally Soodhun a squatté les premières pages des journaux à cause de certaines prises de position. La dernière en date, cette déclaration affirmant qu’il est « dégradant de voyager par Air Mauritius ». Médiatisé, mais évitant les critiques de l’opposition cette fois, Nando Bodha a aussi été au front. Avec l’autoroute Terre Rouge / Verdun, les changements au système de permis à point, l’annonce de divers projets, le ministre des Infrastructures publiques s’est également démarqué.

 
 

Gayan, Soodhun sous les feux des projecteurs

[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"5324","attributes":{"class":"media-image aligncenter size-full wp-image-10207","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"1920","height":"1080","alt":"Gayan et Soodhun"}}]] Cette première année écoulée aura aussi été marquée par des déclarations controversées de certains ministres. Première brêche dans la cohésion gouvernementale avec la déclaration intempestive de Showkutally Soodhun, ministre des Terres et du Logement, à l’endroit de Xavier-Luc Duval, ministre du Tourisme. Showkutally Soodhun n’avait nullement apprécié des banderoles qui avaient été installées dans plusieurs régions du pays, qui arboraient les souhaits de Xavier-Luc Duval aux personnes célébrant l’Eid-ul-Fitr. Il fera part de son mécontentement publiquement et qualifiera cela de « honteux ». Pour lui, Xavier-Luc Duval, qui était alors le No 1 du gouvernement en l’absence de sir Anerood Jugnauth (SAJ) du pays, était en train de mêler politique et religion. Il avait même menacé de soulever l’affaire avec le Premier ministre, une fois qu’il reviendra au pays. La réponse de Xavier-Luc Duval ne se fera pas attendre. Par le biais d’un communiqué de presse, il dit regretter le langage de Showkutally Soodhun et espère que cela ne se reproduira plus, tout en rappelant qu’en l’absence du chef du gouvernement, il est maître à bord. Cet épisode a-t-il fragilisé la relation au gouvernement ? Pour Jack Bizlall, observateur politique, il n’y a aucune hégémonie au gouvernement. « Anil Gayan, ministre de la Santé, s’est, lui aussi, souvent retrouvé sous les feux des projecteurs. Et bien souvent pour de mauvaises raisons. Sa prise de position sur l’exercice de distribution de la méthadone, ou encore sur la nomination de Vijaya Sumputh, une de ses proches, à la tête de la Cardiac Unit, lui ont valu plusieurs critiques venant des organisations non gouvernementales (ONG), ou de certaines autorités. Nicolas Ritter de l’association Prévention information et lutte contre le sida (Pils), reconnaît que les débuts n’ont pas été faciles. « Le fait d’avoir été tenus à l’écart dans les prises de consultations, nous ont bien souvent poussé à exprimer notre mécontentement. Il y aussi eu des stratégies décidées par le ministre, qui n’étaient pas en adéquation avec la politique publique de la Santé », fait remarquer notre interlocuteur. Comment s’annonce l’avenir avec le ministre ? « Mieux », explique Nicolas Ritter, qui dit avoir depuis ces derniers mois remarqué un certain effort du ministère à être à l’écoute des ‘stakeholders’.
  • LDMG

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