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Le combat d’une mère contre le cancer : «Je veux vivre quelques années de plus pour mes enfants»

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À 40 ans, Zahira Ramjan avance qu’elle n’a plus de grands rêves si ce n’est que le désir de vivre quelques années de plus afin de voir grandir ses enfants. Atteinte d’un cancer, sa vie a basculé il y a deux ans. Elle a dû se battre pour ne pas s’effondrer. Aujourd’hui encore, elle remue ciel et terre pour lutter contre sa maladie. Elle nous ouvre les portes de son univers. 

Zahira peu après les premières séances de chimio.
Zahira peu après les premières séances de chimio.

Imaginez un petit garçon de quatre ans dont le vocabulaire est principalement composé de mots tels que « maladie, chimio, maman malade ». Ce monde est celui du petit Haadi, le fils de Zahira. Du haut de ses trois pommes, ce petit bonhomme parle déjà de chimiothérapie, séances douloureuses, hôpital. Tout ceci pour expliquer que sa mère souffre. 

Aussi loin que ses souvenirs peuvent le ramener, il se rappelle malheureusement plus souvent de cette malade à bout de force et mal en point. Cela au plus grand dam de Zahira qui tente tant bien que mal de partager de bons moments avec lui, soit à jouer et à rire à chaque fois que son état de santé le lui permet. 

Cette mère de famille, âgée de 40 ans, habite chez sa mère, depuis qu’elle est séparée de son mari il y a deux ans. « J’ai pris la décision de sortir d’une relation violente pour retourner chez ma mère après avoir tout tenter pour sauver mon couple. Pour toute femme, c’est une grande déception de réaliser qu’il n’y a pas d’avenir avec la personne que j’ai choisie pour partager ma vie. Je n’avais pas d’autre choix que de retourner chez mes parents », explique Zahira. 

Elle ne touche plus de pension."

Cette mère de quatre enfants retourne avec un enfant, le petit dernier. Pour subvenir aux besoins de son fils, elle s’arme de courage et décide de se battre. Bosseuse, elle prend de l’emploi chez un opérateur téléphonique, mais son contrat n’est pas renouvelé. Elle décide de persévérer et d’en chercher un autre. Cependant en mars 2020, avec la Covid-19, une mauvaise nouvelle vient mettre une halte à tous ses projets. Elle cesse de travailler.

Avec son petit bonhomme, elle passe de grands moments  de complicité.
Avec son petit bonhomme, elle passe de grands moments 
de complicité. 

Durant la même année, Zahira apprend qu’elle a un cancer du sein. « Ce fut un choc pour moi. Je me suis sentie très mal. Monn regrete ki mo pann pran kont mo lasante avan sa, eki monn prefer get travay avan tou. » Avec le soutien de sa famille, elle commence alors les traitements suivis de son opération. « En six mois, le cancer est passé au stade trois. Il n’y avait pas d’autre choix. J’ai dû opter pour une ablation. » Zahira explique que ce fut un moment très difficile, surtout les séances de chimiothérapie. « Après la première séance, je suis rentrée chez moi complètement épuisée et je vomissais beaucoup », relate-t-elle. 

Une semaine plus tard, Zahira commence à perdre ses cheveux. « J’avais de très longs cheveux et ils ont commencé à tomber. Je n’y pouvais rien, j’ai dû me raser la tête », explique la jeune maman. « Au tout début, j’avais beaucoup de mal à me regarder dans le miroir. Je n’aimais pas voir cette personne qui était en face de moi, c’était mon reflet dans le miroir. Je détestais cette image », se remémore Zahira. Et puis, quand son regard a croisé celui de son fils, elle a compris que le bonheur du petit était tout simplement d’être en présence de sa mère.

Zahira franchit alors une autre étape de sa vie. Lorsqu’elle prend conscience que le fait qu’elle soit en vie est plus important que tout, elle décide de gérer tous les problèmes liés à son apparence. « Et ce, peu importe si j’avais des cheveux ou pas », renchérit-elle. Ainsi, Zahira regorge de force. « Je recommence à m’habiller avec des couleurs gaies et à me maquiller. Des fois, je portais une casquette ou le hijab, au cas contraire, je ne cachais pas ma boule à zéro. Comme je devais parfois prendre l’autobus pour me rendre à l'hôpital, les gens me regardaient bizarrement, mais je n’avais plus rien à faire avec le qu’en dira-t-on », lance-t-elle. 

C’est ainsi que Zahira développe une force de caractère qui étonne encore ses proches et ses amis. D’ailleurs, elle avoue que c’est bien auprès d’eux qu’elle puise toute son énergie. « Sans ma mère, ma sœur, mes oncles et les autres ainsi que mes amis, je n’aurai jamais pu affronter toutes ces épreuves. » Si elle obtient de l’aide financière de ses proches, elle explique qu'elle est tout de même de plus en plus embarrassée. « Comme je dois assumer seule toutes les dépenses de mon fils et que je ne peux pas travailler, je me sens mal de devoir dépendre uniquement des autres. » Comble de malchance, elle ajoute que depuis le mois en cours, elle ne touche plus de pension. « Je suis toujours en traitement, mais ma pension a été supprimée. Donc, je ne touche rien du tout, je ne peux pas travailler, je ne sais donc plus comment vivre… » 

Zahira avant la maladie.
Zahira avant la maladie. 

Pourtant, cette mère-courage veut vraiment s’en sortir pour son fils. « J’ai peur. Mon médecin m’a expliqué que le cancer était à un stade trop avancé et que sans doute dans un ou deux ans, je vais devoir faire face à une autre épreuve. Je sais que je vais sans doute mourir dans quelques années, mais je prie chaque jour pour que je puisse voir grandir mon fils. Et que je m’en aille que lorsqu’il pourra devenir indépendant. Il est déjà bien fragilisé. À cet âge, il ne peut pas perdre sa mère », partage-t-elle avec douleur.

Le seul souhait de Zahira est que son fils garde l’image d’une mère-courage, celle qui n’a pas peur d’affronter les difficultés de la vie, avec ou sans cheveux, malade ou pas, mais celle qui garde toujours le sourire malgré les aléas de la vie.

Elle s’est faite dépistée suite à une émission sur Radio Plus 

Si Zahira ressentait quelques douleurs au cou et avait une grosseur au sein, elle n’avait cependant pas pensé à un cancer du sein dans un premier temps. D’ailleurs, elle s’était rendue à l'hôpital et avait commencé des sessions de physiothérapie à cause de ces douleurs. Fidèle auditrice de Radio Plus, c'est à la suite d'une émission sur le cancer qu’elle a pensé à se faire dépister. « Je me rappelle que ce jour-là, Shamima Patel était invitée à l'émission aussi bien qu’un médecin. Durant l'émission, j’ai appelé et elle m’a conseillé de me faire dépister. Elle a demandé à une personne de me rappeler après l'émission. » Après le dépistage, Zahira apprend qu’elle est effectivement atteinte d’un cancer de sein.

 

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