Après Christopher Pierre Louis, c’est au tour d’Antoinette Jolicoeur de porter plainte au Central Criminal Investigation Department (CCID), ce mardi 31 mai contre les présumés policiers tortionnaires. C’est du moins ce qu’a affirmé Me Anoup Goodary, un des avocats d’Antoinette Jolicoeur. Cette dernière est la mère de David Jolicoeur. Celui-ci est l’un des hommes, nu et menottes aux poignets, ayant été aperçu à proximité d’une rivière, entouré par des policiers de la Criminal Investigation Division de Terre-Rouge dans l’une des vidéos en circulation.
David Jolicoeur se trouve actuellement en détention préventive à la prison de haute sécurité de Melrose. Ce, pour le meurtre d’Issah Ramjan, un vigile de 86 ans, commis en décembre 2018.
« Mo santi mo leker gro. C’est ma fille qui m’a envoyé la vidéo en question. C’était le jour de la fête des Mères. Je n’ai pu rien faire ce jour-là », lamente Antoinette Jolicoeur avant de se diriger vers les locaux du CCID pour y consigner sa déposition.
Me Mooroongapillay : « Une nouvelle équipe à l’IPCC »
Les services de Mes Rouben Mooroongapillay et Lovena Sowkhee ont été également retenus par Antoinette Jolicoeur.
Me Rouben Mooroongapillay, lui, réclame la suspension des policiers impliqués dans ces « actes de tortures » et aussi « qu’ils n’obtiennent pas leur remise en liberté ». « Je demande au Commissaire de police d’assumer ses responsabilités. Nous ne devons pas tolérer la torture », dit l’avocat.
Me Rouben Mooroongapillay s’interroge sur le fonctionnement de l’Independent Police Complaints Commission (IPCC). Selon ses dires, il est temps de remplacer une nouvelle équipe au sein de cette institution qui pourra opérer en toute indépendance.
Pour l’avocate Lovena Sowkhee, c’est « inacceptable qu’une section de la police puisse servir autant de violence contre les suspects ». « Le rôle des policiers est de chercher le vrai coupable. Ou geyn bate kumsa, mem ou pa koupab, ou pou al ‘confess’. C'est ce qu'on appelle la justice ? Il faut aller au fond du problème pour éviter que ces choses ne se reproduisent à l’avenir », plaide l’avocate.
Selon Me Lovena Sowkhee, ces vidéos étaient en possession de la police depuis 2019. « Bizin appel ban komiser la polis ki ti la pou kone ki ban aksyon ki fin pran », réclame-t-elle.
Également présent aux Casernes centrales, Bruneau Laurette a de nouveau invité les victimes à briser le silence. « Nou la pou sanz seki pa bon. Nou pa la pou opress kikenn. (…) Mo la pou la zistis. Si ou in fote, ou asime. Fo de pa ban inosan pe dormi dan prizon ek purge ban peinn ki zot pan fer », a lancé le membre de Linion Pep Morisien.
Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !