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Musculation : la force tranquille des femmes après 40 ans

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Oubliez les clichés ! Après 40 ans, la musculation devient bien plus qu’une simple activité physique : c’est un véritable levier de transformation pour les femmes. Découvrez comment l’entraînement de force sculpte votre silhouette, protège vos os, booste votre moral et défie les effets du temps, le tout sans « gonfler ». Prête à redéfinir votre potentiel ?

La musculation, ou « strength training », n’est plus réservée aux hommes ou aux sportifs de haut niveau. Selon Julie Staub, chiropraticienne au centre médical et paramédical de Labourdonnais, elle constitue un pilier essentiel de la santé féminine après 40 ans.

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Julie Staub est chiropraticienne au centre médical et paramédical de Labourdonnais.

Dans un premier temps, elle veut surtout expliquer pourquoi femmes et hommes réagissent différemment à la musculation. « Les différences viennent principalement du profil hormonal. Les femmes produisent beaucoup moins de testostérone que les hommes, ce qui limite la prise de masse musculaire importante », souligne-t-elle.

En revanche, elles gagnent en force, tonicité et endurance musculaire, sans « gonfler » comme les hommes. « Cette distinction est importante pour comprendre que la musculation féminine vise avant tout la santé et la fonctionnalité du corps plutôt qu’un volume musculaire extrême », insiste Julie Staub.

Le manque d’information alimente plusieurs idées reçues : « ça rend trop musclée », « ça réduit la souplesse », « c’est dangereux pour les articulations » ou « c’est réservé aux jeunes et aux athlètes », entre autres. En réalité, l’entraînement de force, lorsqu’il est bien encadré, ne transforme pas la silhouette de façon « masculine ». « Au contraire, il favorise un corps plus ferme, tonique et fonctionnel », précise la chiropraticienne.

La musculation protège aussi vos os et préserve la masse musculaire, réduisant le risque d’ostéoporose. Briser ces mythes ouvre la voie à un outil puissant pour la santé, la performance et la qualité de vie, souligne la chiropraticienne. « La musculation n’est donc pas seulement esthétique : c’est un investissement à long terme pour la santé féminine », rappelle Julie Staub.

Accessible à toutes et pas seulement aux athlètes, elle est autant un outil de santé qu’un outil de performance. Mais attention, comme tout sport, elle peut être risquée si l’on débute sans méthode. L’apprentissage technique, la progression adaptée et l’activation des muscles posturaux sont essentiels pour contrôler son corps et éviter les blessures.

Pas de limite d’âge pour commencer

« Par ailleurs, la musculation ne réduit pas la souplesse, à condition de maintenir un travail complet d’amplitude et de mobilité », explique Julie Staub. On peut commencer à 40, 50 ans ou plus, même en tant que débutante. « Les bénéfices sont prouvés quel que soit le moment où l’on commence », ajoute-t-elle.

Un autre mythe qu’elle souhaite déconstruire concerne l’utilisation de charges légères. Julie Staub insiste : les charges doivent être adaptées aux objectifs, pas à la peur de se « muscler trop ». « La prise de masse importante est quasi impossible sans entraînement et nutrition très spécifiques. » La crainte de devenir « trop musclée » provient souvent d’images extrêmes liées au culturisme, mais dans la pratique quotidienne, le risque est très faible.

En ce qui concerne les bénéfices spécifiques après 40 ans, Julie Staub cite les recherches des vingt dernières années qui confirment que l’entraînement de force est l’une des interventions les plus efficaces pour ralentir les effets du vieillissement chez les femmes après 40 ans. « La science est claire : après 40 ans, intégrer la musculation à son mode de vie est un investissement direct dans la santé, la performance et la longévité. »

Intégrer la musculation après 40 ans n’est donc pas seulement possible, c’est une stratégie puissante pour préserver la santé, ralentir le vieillissement et améliorer la qualité de vie. Selon Julie Staub, il s’agit d’un pilier incontournable pour toutes les femmes souhaitant rester fortes, mobiles et en pleine forme au fil des années.

Des bénéfices à tous les niveaux

Préservation musculaire et métabolisme : dès 30 ans, la masse musculaire diminue progressivement, entraînant une baisse du métabolisme. La musculation stimule l’hypertrophie musculaire, préservant la force et l’autonomie fonctionnelle, tout en augmentant la dépense énergétique au repos. Concrètement, même assis sur son canapé, le corps continue de brûler de l’énergie.

Santé osseuse : le travail contre résistance augmente la densité minérale osseuse, réduisant le risque d’ostéoporose, particulièrement après la ménopause lorsque la baisse d’œstrogènes fragilise les os.
Équilibre hormonal et santé métabolique : l’entraînement régulier améliore la sensibilité à l’insuline, réduit l’inflammation chronique et favorise un meilleur équilibre hormonal, impactant positivement le sommeil et la gestion du stress.

Bien-être mental : au-delà du physique, la musculation renforce la confiance en soi et diminue l’anxiété et la dépression grâce à la libération d’endorphines et à l’atteinte d’objectifs tangibles.

Encadrement et précautions

Pour les femmes débutantes, surtout après 40 ans, Julie Staub recommande un bilan postural, un apprentissage des bons gestes, une progression graduelle, et l’intégration de la récupération et de la mobilité. « La patience et la bienveillance envers son corps sont essentielles pour progresser en toute sécurité », souligne-t-elle.

La musculation renforce également les muscles posturaux, améliore la stabilité articulaire et réduit les tensions musculaires liées aux mauvaises habitudes. Cela contribue à une meilleure posture, à la prévention des douleurs et à une mobilité accrue.

Par contre, les erreurs sont également fréquentes. Et parmi les plus observées chez les débutantes, on retrouve celles qui essaient d’aller trop vite, qui négligent la technique, se limitent à des poids trop légers, oublient la récupération ou négligent la mobilité. « Ces éléments sont pourtant essentiels pour tirer pleinement profit de l’entraînement et éviter les blessures », précise-t-elle.

Dr Hooshan Boodhna, Sports & Exercise Medicine Physician : «Misez sur la musculation pour bien vieillir»

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Le Dr Hooshan Boodhna est Sports & Exercise Medicine Physician à C-Care Darné.

Après 40 ans, le corps des femmes change profondément. La périménopause, cette période de transition vers la ménopause, fait fluctuer des hormones comme l’œstrogène et la progestérone, et influence la masse musculaire et la force globale. Selon le Dr Hooshan Boodhna, Sports & Exercise Medicine Physician à C-Care Darné, ces pertes atteignent 8 à 15 % par décennie dès la quarantaine. La baisse d’œstrogènes joue un rôle clé dans cette diminution musculaire, mais chaque femme traverse cette étape à son rythme.

Comprendre la sarcopénie

« La perte de muscle est inévitable avec l’âge. Mais lorsqu’elle est telle qu’elle empêche de réaliser certaines activités quotidiennes, on parle de sarcopénie liée à l’âge », explique le Dr Boodhna. Elle tend à s’accentuer autour de 60 ans, et après 80 ans, entre 11 % et 50 % des personnes en seraient atteintes, selon les études.

Le lien entre muscle, métabolisme et contrôle du poids est direct. « Une masse musculaire importante améliore l’absorption du glucose par les muscles squelettiques et augmente la sensibilité à l’insuline. L’insuline permet au glucose d’entrer dans les cellules musculaires pour être transformé en glycogène, source d’énergie », précise-t-il. À l’inverse, une perte musculaire ralentit le métabolisme de repos, rendant le maintien du poids plus difficile, favorisant le stockage des graisses et l’insulinorésistance (la résistance à l’insuline).

Muscles et os : un duo indissociable

Les muscles jouent un rôle vital pour la santé osseuse. En exerçant une contrainte mécanique sur les os, ils stimulent le remodelage et maintiennent la densité osseuse. Une masse musculaire réduite entraîne une perte parallèle de densité minérale osseuse (DMO) et augmente le risque d’ostéoporose et de fractures.

Mais ce n’est pas tout : la musculation a aussi des effets bénéfiques sur le cœur. Elle peut réduire la tension artérielle, améliorer le profil lipidique et renforcer la sensibilité à l’insuline. « Ces effets combinés réduisent significativement le risque global de maladies cardiovasculaires », souligne le Dr Boodhna.

Un allié contre la douleur chronique

Le Dr Boodhna met en avant plusieurs autres bienfaits du renforcement des muscles, notamment ceux du tronc (abdominaux et muscles lombaires). Cela améliore la stabilité de la colonne vertébrale, diminue le risque de blessures et corrige la posture. « De plus, chez les personnes souffrant d’arthrose, le renforcement des muscles entourant les articulations atteintes améliore leur stabilité, réduit la pression sur le cartilage, diminue la douleur et améliore la mobilité », ajoute-t-il.

L’entraînement en résistance permet aussi de contrôler la glycémie, de réduire la masse grasse et d’augmenter la force. « Ces effets combinés préviennent ou retardent le développement du diabète de type 2. Les personnes diabétiques devraient viser deux à trois séances hebdomadaires de musculation », recommande le médecin.

Les besoins spécifiques des femmes ménopausées

Un autre aspect à prendre en considération est la ménopause. Après la ménopause, certaines femmes présentent un risque accru d’incontinence urinaire, de troubles du sommeil ou de déclin cognitif. « Un suivi médical adapté est alors recommandé. » Le Dr Boodhna conseille ainsi au moins deux séances hebdomadaires de musculation ciblant les principaux groupes musculaires, intégrées dans un programme équilibré comprenant des exercices d’endurance (marche, vélo) et d’équilibre pour plus de bénéfices.

Les précautions avant de se lancer

Le Dr Hooshan Boodhna insiste sur l’importance d’un bilan médical complet avant de débuter, incluant un examen physique et, éventuellement, des analyses de sang. Ce dépistage permet de repérer d’éventuels problèmes de santé pouvant être aggravés par l’exercice, comme des troubles cardiaques, l’arthrite ou le diabète.

Contre-indications : absolues et relatives

Certaines situations imposent d’éviter totalement l’entraînement de force (contre-indications absolues) : angine de poitrine instable, hypertension ou diabète non contrôlés, accident vasculaire cérébral récent.
D’autres nécessitent simplement une adaptation et une supervision médicale (contre-indications relatives) : hypertension ou diabète contrôlés, cardiomyopathie, ostéoporose sévère.

Les adaptations après 40 ans

Une femme qui débute la musculation à cet âge peut constater :

  • Une augmentation de la masse et de la force musculaires.
  • Une amélioration du métabolisme musculaire.
  • Un renforcement des tendons et ligaments, améliorant la stabilité articulaire.
  • Une stimulation de la formation osseuse et de la densité osseuse.
  • Une libération accrue d’hormones comme l’hormone de croissance, favorisant la réparation musculaire.
  • Ces effets peuvent atténuer certaines conséquences de la baisse d’œstrogènes liée à la ménopause.

Shane Li, coach et directeur de Sweatbox : «Après 40 ans, la force devient un atout santé»

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Shane Li est coach et directeur de Sweatbox.

Longtemps considérée comme un univers presque exclusivement masculin, la musculation ou « strength training » séduit aujourd’hui un nombre croissant de femmes, y compris celles de plus de 40 ans. Pour Shane Li, coach et directeur de Sweatbox, cette évolution s’explique par deux facteurs majeurs : « Le mythe selon lequel la salle de sport est réservée aux hommes a été brisé, et les femmes de plus de 40 ans ont pris conscience de l’importance de bien vieillir. »

Cette prise de conscience s’accompagne de motivations variées. Certaines viennent avant tout pour préserver leur santé : renforcer leurs muscles, prévenir les blessures ou encore lutter contre l’ostéoporose. D’autres recherchent un regain de confiance en elles, la satisfaction de se sentir plus fortes, ou encore un moyen efficace de réduire le stress.

L’aspect esthétique n’est pas négligé – tonifier le corps, améliorer la posture – et la dimension sociale joue aussi son rôle. « Les femmes sont parfois inspirées par des modèles, ou encouragées par le soutien d’un groupe. Cela aide à casser les stéréotypes », souligne Shane Li.

Des bénéfices visibles à tous les niveaux

Si la motivation initiale peut être fragile, beaucoup finissent par intégrer la musculation à leur routine. « Au début, certaines ont peur de ne pas tenir, mais les progrès visibles, notamment plus de force, plus d’énergie, une silhouette transformée, deviennent une source de motivation et les incitent à persévérer. Avec le temps, le sentiment de compétence devient souvent plus motivant que la raison qui les a poussées à commencer », constate le coach.

D’ailleurs, avec le temps, les effets observés sont multiples, note Shane Li. Physiquement, les pratiquantes gagnent en force et en endurance, améliorent leur posture et leur mobilité, réduisent les douleurs articulaires ou dorsales, et modifient favorablement leur composition corporelle, avec plus de masse musculaire et moins de masse grasse. Sur le plan mental, les bénéfices sont tout aussi marqués, avec plus de confiance en soi, moins de stress et d’anxiété, davantage de motivation et de discipline, et un sentiment renforcé de fierté et d’autonomie.

Pour celles qui hésitent encore, Shane Li se veut rassurant : « Commencez doucement, avec des exercices de base et une bonne technique, idéalement encadrées par un coach. Écoutez votre corps, progressez par étapes. Et souvenez-vous, se ‘muscler trop’ ne se fait pas par accident. » Selon lui, la musculation bien pratiquée est l’un des moyens les plus sûrs pour rester forte, mobile et en forme à long terme.

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5 mouvements simples et sécuritaires pour bien débuter

D’après Shane Li, coach et directeur de Sweatbox, il n’est pas nécessaire de commencer avec des exercices complexes pour ressentir rapidement les bienfaits du renforcement musculaire. Voici cinq mouvements accessibles, efficaces et adaptés aux débutants.

Squat – Réalisé avec le poids du corps ou des haltères légers, le squat sollicite les jambes et les fessiers tout en améliorant la posture et la stabilité globale.

Presse à poitrine (ou pompes modifiées) – Idéal pour renforcer la poitrine, les épaules et les triceps, tout en développant la force du haut du corps.

Rowing avec haltères – Cible les muscles du dos, améliore la posture et contribue à équilibrer la force entre l’avant et l’arrière du corps.

Fentes – Parfaites pour développer la force, l’équilibre et la mobilité des jambes, elles aident aussi à corriger les déséquilibres musculaires.

Planche – Exercice incontournable pour tonifier la sangle abdominale, renforcer le tronc et protéger la colonne vertébrale.

Ces mouvements, bien exécutés, constituent une base solide pour construire force, mobilité et confiance en soi, même après 40 ans, selon le coach.

Le matériel essentiel pour débuter en musculation

Pour commencer une routine de renforcement musculaire, nul besoin d’un équipement coûteux ou encombrant. Quelques accessoires suffisent pour bien démarrer :

  1. Des haltères légers ou un kettlebell (de 2 à 8 kg selon votre niveau) pour travailler la force et tonifier les muscles.
  2. Une bande élastique à résistance légère ou moyenne, idéale pour diversifier les mouvements et solliciter les muscles en douceur.
  3. Un tapis de sol pour plus de confort et de stabilité lors des exercices au sol.
  4. Un banc ou un step, afin de varier les positions et cibler différents groupes musculaires.
  5. Des chaussures stables, pour assurer un bon soutien et éviter les blessures.

Et si vous souhaitez limiter l’investissement au départ, sachez qu’il est tout à fait possible de s’entraîner uniquement au poids du corps, avec d’excellents résultats à la clé, souligne Shane Li.

 

 

 

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