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Elles réinventent leur corps et leur quotidien

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Le « strength training » n’est plus l’apanage des hommes. De plus en plus de femmes s’y mettent, motivées par des raisons aussi variées que personnelles. Les bénéfices sont visibles autant sur le corps que sur l’esprit. En se renforçant, elles s’offrent non seulement une meilleure forme physique, mais aussi l’énergie et l’équilibre nécessaires pour être pleinement présentes pour les autres.

Géraldine Elysée : le sport, un art de vivre

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La musculation l’aide à rester physiquement en forme et à maintenir une meilleure santé générale.

Elle court, elle saute, elle frappe. Depuis toujours, Géraldine Elysée vit au rythme de l’effort et de l’adrénaline. Ancienne sprinteuse, championne de Maurice de 1999 à 2003, sacrée championne d’Afrique Australe chez les moins de 18 et 20 ans, médaillée aux Jeux des îles 2003 sur 400 m haies… puis championne nationale de volleyball en 2018. Aujourd’hui, à 42 ans, elle a troqué le maillot de compétition pour la casquette de coach, en fitness, en volleyball et en athlétisme. Sa mission : transmettre, inspirer, accompagner.

« Le sport a toujours fait partie de ma vie, je ne peux pas vivre sans », lâche-t-elle, comme une évidence. Et d’ajouter : « Aujourd’hui, je suis coach afin de partager mes expériences et aussi de faire découvrir aux autres les bienfaits du sport. » Un partage nourri de deux décennies d’expériences, mais aussi d’une transformation intime : passer de la quête de performance à la recherche d’équilibre.

Avec le temps, Géraldine a appris à apprivoiser son corps, à moduler ses entraînements. « Cela vient par la volonté de retrouver un équilibre mental et physique. Certes, chaque exercice devrait passer étape par étape : un bon échauffement – exercice/entraînement – un bon étirement pour la prévention de toute sorte de blessure », explique-t-elle. Une discipline qu’elle doit aussi à une révélation : le Power Yoga. « Depuis que j’ai découvert le Power Yoga il y a cinq ans, cela m’a permis de trouver mon équilibre au quotidien. Je suis une femme mariée et mère d’un fils de 13 ans, Enzo. J’arrive à mieux gérer mon quotidien. Je suis mentalement plus forte. »

Le sport, son refuge

La compétitrice d’hier s’efface peu à peu devant la femme qui bouge pour se sentir bien. « À 42 ans, c’est une chance que je peux encore pratiquer le sport. Bien évidemment, ce n’est pas avec le même courage et la même performance que quand j’étais plus jeune. Mais je dirai que je me sers du sport comme un échappatoire. »

C’est pour cette raison qu’elle évoque l’importance de comprendre les attentes des femmes après 40 ans. En accompagnant des femmes de sa génération, Géraldine observe une tendance : « Certaines femmes de plus de 40 ans se focalisent plus sur leur aspect physique, donc moins de musculation (haut niveau) mais plus de body conditioning afin de tonifier leur corps. » Et elle sait que la première barrière est souvent mentale : « Au début, elles n’ont pas confiance en elles, elles sont complexées par leur physique. Du coup, c’est mon rôle de coach de leur faire découvrir leur compétence, leur qualité, et avec le temps elles arrivent à se surpasser. »

Le frein le plus insidieux ? Le stress. « Le stress est un élément important à prendre en considération et qui impacte directement notre qualité de vie. Elles se laissent facilement kidnapper par leur routine, la pression les affecte psychologiquement et émotionnellement. Et je ressens cette énergie négative, mais une bonne session dans la bonne humeur fait un impact », assure-t-elle.

Cercle vertueux

Et quand les résultats se voient et se ressentent, c’est un cercle vertueux : « C’est une grande satisfaction, surtout quand on me dit que j’ai pu changer leur vie, qu’elles arrivent à se surpasser et ont plus confiance en elles. »

Avec ses débutantes, Géraldine mise sur la progressivité : « Déjà, avant de commencer à faire de la musculation, il faut connaître les bonnes postures, travailler la mobilité. On ne brûle jamais les étapes. En tant que coach, il faut bien écouter les clientes et comprendre ce qu’elles veulent vraiment : être musclée ou tonifier leur corps, ou même en termes de force. »

Et à celles qui craignent « de prendre trop de muscle » ou de se blesser, elle répond simplement : « Il faut aussi prendre en considération l’hygiène de vie. Mais, si elles respectent les consignes et conseils de leur coach, les résultats viendront sans se blesser. »

Reste l’éternel « je n’ai pas le temps ». Géraldine n’y croit pas : « Beaucoup disent qu’elles n’ont pas le temps. Une journée contient 24 heures et 7 jours pour une semaine... C’est facile de trouver le prétexte de dire qu’on n’a pas le temps pour son bien-être, mais aussi facile de se retrouver dans un fast-food. » Son mantra est clair : « Minimum 30 minutes, trois fois par semaine, ça ne fait pas de mal, la volonté vient de vous. »

Sportive accomplie et coach passionnée, Géraldine Elysée est la preuve vivante que, passé 40 ans, bouger n’est pas une option : c’est une promesse de force, de sérénité et d’épanouissement.

Lita Auckbaraullee : 62 ans et toujours plus forte

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Lita Auckbaraullee a 62 ans et pratique la musculation.

À 62 ans, Lita Auckbaraullee affiche une énergie qui ferait pâlir bien des trentenaires. Cette habitante de Curepipe pratique la musculation… depuis une quarantaine d’années. Tout a commencé à 15 ans, presque par hasard, en donnant un coup de main dans une salle de sport. Très vite, la passion s’installe.

« J’étais maigre. Peu à peu, mon corps s’est sculpté », se souvient-elle. À l’adolescence, elle s’entraîne déjà trois fois par semaine, après les cours. Après avoir redoublé la Form IV, elle décide de quitter l’école pour se consacrer pleinement au sport. Dans la famille, l’amour du mouvement est un héritage : des frères sportifs réguliers, un père adepte de la course à pied…

Ses efforts la mènent jusqu’aux concours de bodybuilding, dont Miss Mauritius. Et l’histoire retient aussi qu’elle a été la première femme à décrocher le titre de Miss Vacoas/Phoenix. Formée par le regretté Paul Ducray, figure du bodybuilding mauricien, Lita apprend aux côtés des hommes, dans un univers alors presque exclusivement masculin. Paul Ducray lui confie même une mission audacieuse : former d’autres femmes au bodybuilding, dans les années 1970, époque où la musculation féminine restait largement taboue. « Les femmes pensaient développer un corps masculin, alors que l’entraînement permet de sculpter la silhouette et de rester en forme », explique-t-elle.

À cet âge, les femmes approchent de la préménopause. La musculation aide à mieux gérer cette période»

Peu à peu, elle affine ses compétences et devient coach. Il y a vingt ans, elle ouvre sa propre salle, E.L Lita Gym. Ici, pas seulement de la musculation, mais aussi de l’aérobic, du zumba, et surtout un programme pensé pour s’adapter à chaque corps et à chaque rythme.

« La musculation est un outil de santé surtout après 40 ans », affirme-t-elle. Lita en détaille les bienfaits : renforcement musculaire, augmentation du métabolisme, solidification des os, amélioration du sommeil et de la coordination. « À cet âge, les femmes approchent de la périménopause. La musculation aide à mieux gérer cette période », souligne-t-elle.

Et pour elle, il n’est jamais trop tôt pour commencer. « Si une fille de 15 ans commence, cela peut aider à réguler ses hormones et à avoir un cycle régulier. » Chez les femmes plus âgées, elle constate souvent des transformations spectaculaires, avec parfois jusqu’à 20 kilos en moins.

Mariée et mère d’une fille de 32 ans, Lita a toujours pu compter sur le soutien des siens. « J’ai évolué dans cet univers, donc ce n’était pas un problème », confie-t-elle. Toujours fidèle aux haltères, elle prône un équilibre de vie : se faire plaisir de temps en temps, mais savoir compenser.

Son conseil à toutes les femmes : s’offrir au moins 30 minutes par jour pour soi. « Musculation, course, natation… peu importe, mais il faut bouger. Certaines viennent avec leurs enfants, qui les attendent pendant qu’elles s’entraînent en salle chez nous. Prendre soin de soi, c’est aussi prendre soin des autres », conclut-elle, comme une devise à méditer. 

Mélissa Blackburn transforme sa quarantaine

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Cela fait un peu plus d’un an que Mélissa Blackburn s’est mise au « strength training ».

Cela fait un peu plus d’un an que Mélissa Blackburn, 42 ans, a découvert le « strength training ». C’était juste après les Jeux des îles, un tournant sportif qu’elle n’avait pas vraiment anticipé. « Au départ, c’était dans le but de rester en forme après avoir arrêté le handball », raconte Mélissa, 42 ans, Business Development Manager dans une usine textile à Quartier-Militaire. Depuis, elle s’entraîne en moyenne quatre fois par semaine, entre une heure et une heure et demie par séance.

Et les résultats sont au rendez-vous. « Mon corps est plus ferme et plus fort, mais au-delà de l’aspect physique, je suis plus patiente et plus positive au quotidien. Je me sens mieux dans mes vêtements et j’ai plus d’énergie pour profiter des moments en famille. Je veux voir mes enfants grandir », confie-t-elle, le sourire aux lèvres.

Pourtant, au départ, elle n’était pas convaincue, plus habituée aux sports d’équipe. « Pour moi, “soulever des poids” était réservé aux passionnés de culturisme », se souvient-elle. Mais un jour, un jeune personal trainer, Loïc Danton, la contacte. « Il souhaitait que je lui donne un petit coup de pouce sur les réseaux grâce à ma notoriété. J’y suis allée sans grande conviction. Dès les premières séances, ma vision a complètement changé », raconte Mélissa. Les progrès visibles la motivent. « J’ai vite accroché et je ne me suis plus arrêtée. »

Elle confie qu’elle se sent plus forte. Mais aussi libérée de certains maux. « Mes vieux bobos accumulés après des années de handball se sont presque volatilisés. Mentalement, c’est un vrai booster : je dors mieux, je gère mieux le stress et cela m’aide aussi à ne pas m’énerver trop vite. Disons que mes “anger issues” se règlent plus facilement après quelques séries de squats », lance-t-elle dans un éclat de rire.

Pour elle, il n’y a pas d’âge pour se mettre au renforcement musculaire. « On croit parfois que le sport est réservé aux plus jeunes, mais le renforcement musculaire est bénéfique à tout âge. On ne le fait pas seulement pour l’apparence, mais aussi pour la santé, l’énergie et le bien-être. On se sent vraiment en forme et bien dans sa tête », insiste-t-elle.

La critique, elle la balaie d’un revers. Sur TikTok, un commentaire la piquant au vif mentionne qu’elle aurait « pris un coup de vieux » et qu’elle devrait laisser la place aux jeunes. « Cela m’a bien fait rire et m’a surtout confirmé que je n’ai aucune intention de m’arrêter », assure-t-elle.

Elle sait que les débuts peuvent impressionner, mais on progresse étape par étape. « L’exigence vient surtout de la régularité, plus que de l’intensité au départ. Et chaque petite victoire compte. Le tout, c’est de trouver la bonne personne qui vous pousse plus haut tout en connaissant vos capacités », dit-elle, reconnaissante envers son coach.

Bien sûr, il y a des moments où la motivation est plus difficile à trouver.

« Il y a des soirs où je préférerais rentrer chez moi et m’affaler sur mon canapé devant Netflix », admet Mélissa. Mais son arme secrète, c’est un « jeans test ». « Si un matin, ma paire de jeans devient trop serrée, il y a un déclic », avoue-t-elle.

Avec les hormones, le stress et les hauts et les bas de la vie professionnelle, elle navigue, mais reste fidèle à son plan d’entraînement spécifique préparé par son coach et, selon sa progression, le programme est modifié et certains exercices changent. « Il ne lâche rien et me rappelle à l’ordre, surtout quand j’essaie de me défiler », conclut-elle. 

Top 5 des fitness coach féminines populaires sur YouTube

Les chaînes YouTube dédiées au fitness féminin ne manquent pas. Et parmi les coachs les plus populaires et inspirantes, on retrouve :

  • Chloe Ting (25,9 millions abonnés)
  • Cassey Ho (10,9 millions abonnés)
  • Madfit (10,7 millions d’abonnés)
  • Pamela Reif (10,5 millions abonnés)
  • Anna Engelschall (7,68 millions abonnés)

Découvrez les applications de fitness utiles

Vous pouvez reprendre le sport sans même sortir de chez vous ! Une multitude d’applications de fitness sur mobile peuvent vous accompagner dans votre entraînement. Elles vous permettent de mieux organiser votre emploi du temps et de vous accorder plus de moments pour vous :

  • Nike Training Club
  • Sworkit
  • Freeletics
  • 30 Jours Fitness Challenge
  • 7 Minutes Workout
  • Fizz Up
  • Asana Rebel
  • Sweat
 

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