
Ces baisses de 10 à 20 % vont-elles vraiment alléger le porte-monnaie des Mauriciens ou ne seront-elles qu’un petit coup de pouce symbolique ?
On peut dire qu’il y aura une baisse, mais de quelle ampleur, cela reste encore incertain. Les cinq produits subventionnés ne constituent pas l’intégralité du panier de la ménagère. Il y a aussi une série d’autres produits que les Mauriciens consomment, comme le yaourt, le pain de luxe, le riz basmati. Ces baisses pourront certainement alléger les dépenses, mais par quel pourcentage ?
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L’Association des consommateurs de l’île Maurice (Acim) avait envoyé ses propositions au ministre du Commerce. Il est encourageant de constater une baisse de Rs 50 sur le prix du lait, et de Rs 10 sur l’huile, mais il faut veiller à ce que ces baisses soient répercutées sur les produits dérivés, pas seulement sur le pain frit ou le dholl puri, mais également dans les restaurants et fast-foods.
Est-ce que ces subsides font une vraie différence pour les familles modestes ?
Peut-être pour les familles ayant des bébés, concernant les couches, le lait pour nourrisson, le fromage ou l’huile. Est-ce que ces subsides vont réellement soulager ces familles modestes ? Ma réponse : modestement !
Lait, huile, couches et fromage : ces choix reflètent-ils vraiment les besoins réels des familles, notamment dans un pays où près de 180 000 Mauriciens peinent à se nourrir correctement ? D’autres produits auraient-ils mérité d’être subventionnés ?
Hormis les cinq produits mentionnés, il existe d’autres produits de grande consommation qui auraient mérité d’être subventionnés, tels que les grains secs, le thé, les conserves, entre autres. Il aurait fallu étendre cette liste, et le pain n’a jamais figuré sur celle de l’Acim. Les consommateurs paient déjà Rs 7,20 à la STC pour les subsides sur la farine et autres produits.
Le Deputy Prime Minister indique que le gouvernement consacre Rs 450 millions pour les subsides sur la farine afin que le prix du pain n’augmente pas. Ainsi, pour les cinq produits, cela représente environ Rs 400 millions sur les Rs 2 milliards du fonds.
Les commerçants pourraient-ils compenser ces baisses en augmentant d’autres produits ?
Le gouvernement a promis de veiller de près à ce qu’une telle pratique ne se produise pas, et affirme vouloir éviter la formation de cartels entre supermarchés et autres points de vente. Il est nécessaire que des officiers du ministère effectuent des descentes régulières et inopinées. Les baisses doivent être effectives, et les consommateurs doivent signaler tout cas qu’ils considèrent frauduleux.
Les consommateurs auraient-ils intérêt à se tourner vers des produits locaux ou alternatifs plutôt que de compter sur ces baisses ?
La solution consiste à se tourner vers des sources d’approvisionnement alternatives. La STC devrait explorer d’autres marchés qui offrent les mêmes produits de qualité équivalente, mais à meilleur prix. Prenons l’exemple des médicaments : les importateurs traditionnels font venir des produits de marchés chers. Pourquoi ? Leur marge bénéficiaire est de 17 %, et si les médicaments sont chers, ils réalisent plus de profits.
Le Budget prévoit un fonds alloué à la Recherche et Développement. Cet organisme pourrait aider à identifier de nouveaux marchés, mais cela nécessite des ressources humaines. Hormis l’Inde et la Chine, pourquoi ne pas se tourner vers l’Iran, la Turquie ou la Russie ? Il est également important que cet organisme travaille de concert avec l’Acim, qui peut apporter son expertise acquise en 50 ans d’expérience. Il faut surveiller le marché de près.

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