Des milliers de nouveaux cas d’infections respiratoires aiguës et de grippes sont enregistrés depuis le mois de mai. Dans certains cas, la maladie est sévère en raison du manque d’exposition aux virus de la grippe ces deux dernières années, mais aussi à cause de la circulation de la Covid-19, explique le virologue Shameem Jaumdally.
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Si le port du masque sanitaire nous a « protégé » contre la Covid-19 et les infections respiratoires aiguës et la grippe au cours des deux dernières années, il semble moins efficace cette année. Depuis le mois de mai, plusieurs milliers de nouveaux cas sont ainsi enregistrés dans les hôpitaux du service public. Une situation qui nous renvoie aux années d’avant la pandémie de la Covid-19.
Le ministère de la Santé avance deux raisons pour expliquer pourquoi les cas sont plus nombreux cette année en comparaison aux années précédentes. Il fait, d’une part, bien plus froid cette année et, d’autre parte, le manque d’exposition aux virus de la grippe a « fragilisé » le système immunitaire qui a du mal à combattre la maladie. C’est ce qui explique que certains sont plus gravement atteints et que d’autres tombent de nouveau malade au bout de quelques semaines.
« Durant ces deux dernières années, il n’y a pas eu autant de cas d’influenza en raison de la fermeture des frontières et les restrictions liées à la pandémie de la Covid-19 », explique le Dr Shameem Jaumdally. De ce fait, il n’y a pas eu de grande circulation du virus. Cela a été accentué par le port du masque sanitaire. D’où le fait que le système immunitaire n’a pas été exposé aux virus de la grippe.
Cependant, depuis la réouverture des frontières et la mobilité des voyageurs, le virus circule de nouveau. « La mémoire immunologique contre le virus a diminué. Ce qui fait que ceux qui sont infectés ont plus de symptômes, car l’organisme n’a pas la même efficacité pour combattre la maladie », dit-il. L’augmentation des cas de grippe, comme de la Covid-19, est due à l’allègement des restrictions sanitaire avec le port du masque sanitaire qui n’est plus obligatoire à l’exception des centres de santé et le transport en commun, entre autres. La co-infection (Covid-19 et grippe) est ainsi possible avec des symptômes encore plus graves, explique le Dr Jaumdally.
Ce nouveau phénomène va passer avec le temps. Maurice connaît sa première vague cette année, mais tout devrait retourner à la normale l’année prochaine, estime le virologue.
La situation
| Date | Nombre |
|---|---|
| 30 mai-5 juin | 6,277 |
| 6 juin-12 juin | 6,196 |
| 13 juin-19 juin | 6,663 |
| 20 juin-26 juin | 6,366 |
| 27 juin-3 juillet | 6,355 |
| 4 juillet-10 juillet | 7,257 |
| 11 juillet-17 juillet | 8,821 |
| Total | 47,935 |
Appel à la plus grande vigilance
Avec le froid persistant et la hausse du nombre de cas de grippe, le Dr Fazil Khodabocus, médecin en santé publique lance ainsi un appel à la plus grande vigilance en ce moment et recommande le port du masque sanitaire, particulièrement dans les espaces clos et les lieux ne bénéficiant pas d’une bonne aération.
Les personnes les plus vulnérables sont les enfants en bas âge, les femmes enceintes, les personnes âgées et celles qui présentent une comorbidité. Elles doivent être plus vigilantes, car elles sont plus à risque de développer des complications, dit notre interlocuteur. Il leur conseille de se tenir au chaud en portant les vêtements appropriés et d’éviter les sorties inutiles.
Il recommande également de ne pas banaliser les symptômes de la grippe (fièvre, courbatures, toux, écoulement du nez) et de consulter un médecin qui prescrira le traitement adéquat. Dans certains cas, un test de Covid-19 peut s’avérer nécessaire ou utile, car les symptômes de ces deux maladies sont presque similaires.
« Ceux qui sont malades doivent rester chez eux afin de se rétablir plus promptement, mais aussi pour ne pas infecter les autres. Cela peut varier entre cinq et sept jours, que ce soit pour la grippe ou la Covid-19 », explique le médecin. Le Dr Khodabocus rappelle que la vaccination est offerte contre la grippe afin d’éviter les complications liées à cette maladie.
Un mode de vie sain et une alimentation équilibrée sont recommandés pour booster le système immunitaire. « Ceux qui présentent une comorbidité doivent bien contrôler leur maladie (diabète, hypertension artérielle, entre autres) afin de prévenir les éventuelles complications », dit-il.
Le médecin en santé publique pense que le pic a déjà été atteint et que le nombre de nouveaux cas va commencer à se stabiliser avant de baisser. L’entrée dans la période des vacances scolaires devrait y contribuer, affirme le Dr Khodabocus.
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