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Lutte contre la dengue : un effort conjoint est nécessaire 

Les moustiques tigres sont particulièrement actifs tôt le matin et en fin d’après-midi, selon le Dr Diana Iyaloo.

Le pays est confronté à une nouvelle épidémie de la fièvre dengue depuis le 3 juin. Tout est mis en œuvre afin de contenir le foyer, mais cela passe aussi par la collaboration de la population. Il existe plusieurs moyens pour éviter les piqûres de moustiques et prévenir leur prolifération.

28C’est le nombre de cas actifs de la dengue à Maurice au 5 juillet. Mais depuis le 3 juin, 88 cas au total ont été enregistrés, dont cinq importés. Jour après jour, ce nombre ne cesse d’augmenter en dépit des efforts des autorités sanitaires. Cependant, la population peut aussi contribuer à éradiquer l’épidémie à travers des mesures simples, selon le Dr Diana Iyaloo, responsable de la Division de lutte biologique et de contrôle des vecteurs du ministère de la Santé.

« Nous faisons de notre mieux pour que la dengue ne soit pas endémique à Maurice et pour interrompre la transmission », ajoute-t-elle. Cependant, si le nombre de cas persiste jusqu’à l’année prochaine, la dengue pourrait être considérée comme endémique, tout comme c’est le cas à la Réunion, souligne-t-elle.

Le Dr Iyaloo explique que les autorités mènent des opérations de fumigation uniquement dans les zones où des cas ont été identifiés afin d’éviter d’éventuels dommages collatéraux aux autres insectes. Le larvicidage est également effectué là où il n’est pas possible d’éliminer les eaux permanentes ou semi-permanentes, comme les petits cours d’eau ou les lacs.

La population peut également participer aux efforts des autorités en procédant au nettoyage régulier des cours pour enlever tout ce qui peut servir de gîtes larvaires ou tout récipient pouvant contenir de l’eau. Les réservoirs doivent impérativement être recouverts et il faut aussi éviter toute accumulation d’eau sur le toit des maisons et dans les gouttières.

Contrairement à la croyance populaire, les moustiques ne prolifèrent pas dans les eaux sales et stagnantes des canaux, selon le Dr Iyaloo. C’est particulièrement le cas des moustiques Aedes albopictus (moustiques tigres), vecteurs de la dengue et du chikungunya, affirme-t-elle. « Les moustiques aiment pondre leurs œufs dans de l’eau relativement propre. C’est souvent dans les cours que l’équipe de la Division de lutte biologique et de contrôle des vecteurs en a capturé », précise-t-elle. 

Cependant, compte tenu de la population des diverses espèces de moustiques, notamment les moustiques tigres qui sont en grand nombre à Maurice, il sera impossible de les éradiquer tous, fait ressortir le Dr Iyaloo. « Nous essayons de réduire leur densité grâce à la fumigation et au larvicidage. Nous sensibilisons également la population », déclare-t-elle. Il appartient donc à chacun d’assumer ses responsabilités.

Gare aux moustiques vecteurs de maladies

Parmi les 15 types de moustiques, il existe trois espèces qui sont vectrices de maladies. Il s’agit de :

  • L’Aedes albopictus (moustique tigre), vecteur de la dengue et du chikungunya
  • Les moustiques de l’espèce Culex, vecteurs de la filariose lymphatique, communément appelée éléphantiasis
  • L’anophèle, vecteur du parasite Plasmodium (paludisme ou malaria).
     

Projet pilote : résultats mitigés

Le projet pilote de lâcher de moustiques mâles stériles au Champ de Mars pour lutter contre la prolifération n’a pas donné les résultats escomptés à mi-parcours. Les périodes pluvieuses à Port-Louis en début d’année ont été la cause de la mort de nombreux moustiques mâles pendant l’expérimentation de la Technique de l’Insecte Stérile (TIS), lancée en octobre 2022.

Jusqu’à présent, la population de moustiques a pu être réduite de 20 % au lieu de 50 % comme attendu, explique le Dr Iyaloo, qui garde espoir quant à la réussite de cette expérience. Si les résultats sont concluants, le projet sera étendu à d’autres régions.

Chaque semaine, plusieurs milliers d’insectes stériles sont relâchés dans la nature. Cet exercice se poursuivra encore pendant quelques mois, et une évaluation sera effectuée l’année prochaine pour mesurer le succès du projet. Celui-ci bénéficie du soutien de l’Agence internationale de l’énergie atomique et de plusieurs experts qui ont dispensé une formation sur la méthode et les paramètres à respecter pour mener à bien l’expérimentation.

 

 

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