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L’île Maurice 2020 : la vision des jeunes

Nous entamerons une nouvelle décennie l’année prochaine. L’île Maurice est effectivement un grand chantier et notre paysage se transforme au fil des jours. Avons-nous besoin de changements majeurs pour pouvoir mieux avancer vers l’avenir ? Nous avons posé la question aux jeunes Mauriciens. 

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Anas Sakhawoth : « Il est temps que Maurice devienne la véritable ‘star’ de l’océan Indien (surnommé le Trapèze des Mascareignes) »

Anas SakhawothÉtudiant en deuxième année de LLB, Anas Sakhawoth pense que Maurice aura définitivement de nombreux défis à relever en 2020. « Il est grand temps que Maurice devienne la véritable ‘star’ de l’océan Indien en mettant l’accent sur divers facteurs déclencheurs, que ce soit sur le plan social, économique, environnemental ou politique en 2020. Davantage de création d’emplois et d’incitations pour les entreprises locales sont attendues afin de rehausser la production nationale, augmentant ainsi notre PIB. Les gens veulent cesser d’entendre la montée alarmante du taux de criminalité chaque jour. Maurice devrait être en mesure de relancer son secteur touristique et de proposer de nouveaux produits persuasifs et innovants pour attirer davantage de visiteurs étrangers et se démarquer de ses concurrents proches. »

Le jeune de 20 ans soutient qu’il est également : « capital d’entamer le développement de notre économie bleue en 2020. Les citoyens mauriciens devraient devenir plus sensibles en matière de protection de notre environnement. Les ONG et l’État devraient promouvoir une île Maurice plus verte et plus sûre, en particulier en raison des effets néfastes du réchauffement climatique. Sur le plan politique, les élections sont terminées et le gouvernement nouvellement élu a de nombreuses promesses à tenir. Une approche plus équitable et plus juste est attendue en ce qui concerne le recrutement dans le secteur public et non la même vieille tradition où les minorités sont pulvérisées par la majorité ».

Mohinee Heeramun : « Les jeunes doivent œuvrer pour le progrès de leur pays »

Mohinee HeeramunPour la présidente du Rotaract Club d’Ébène, l’île Maurice de 2020 doit être celle où les jeunes sont plus engagés sur divers plans afin de faire avancer le pays. « Les jeunes Mauriciens ont le potentiel de travailler pour leur pays mais beaucoup d’entre eux subissent les pressions de la vie telles que l’éducation et le travail. En 2020, je souhaite que nos jeunes prennent plus conscience qu’il n’y a pas que ces deux choses dans la vie. Ils doivent enlever leurs visières. Ils doivent contribuer comme ils le peuvent et œuvrer pour le bien-être et le progrès de leur pays. Devant l’urgence que représente le changement climatique, il est essentiel pour eux d’être plus conscient des impacts et prendre plus à cœur la cause environnementale », déclare Mohinee Heeramun. 

La jeune femme de 30 ans soutient que beaucoup de jeunes s’intéressent à la politique mais ne veulent pas entrer dans l’arène pour diverses raisons. « Ils ont peur du qu’en-dira-t-on, de leurs parents et des répercussions. Il est temps qu’ils viennent au-devant de la scène afin de partager leur vision. Nous avons vu lors des élections générales certains jeunes qui se sont engagés. Cependant beaucoup d’entre eux ne font qu’exprimer leur opinion et partager leurs idées sur les réseaux sociaux. Cela ne fait pas bouger les choses et n’apporte rien de concret. Les jeunes doivent développer leur sens de patriotisme et leur conscience citoyenne ». 

Philip Chang-Ko : « Continuer de nous unir et combler le fossé afin de mieux nous entraider »

Philip Chang-KoSecrétaire national 2019 de la Junior Chamber International (JCI) et l’adjoint Président national pour l’année 2020, Philip pense que le progrès doit se faire dans l’unité. « L’année 2020 marque le début d’une nouvelle décennie. Je pense que nous devons continuer de nous unir et combler le fossé afin de mieux nous entraider. Être indifférent face aux différents problèmes et défis ne fera que les aggraver. L’année 2020 déterminera l’héritage que nous voulons laisser à notre pays et nos enfants. Je souhaite voir une citoyenneté active et l’implication des jeunes face aux différents défis communautaires. Je pense surtout que les jeunes doivent continuer de s’épanouir et s’efforcer de devenir de meilleurs citoyens parce qu’ils sont l’avenir du pays ». Ce dernier pense que face au fléau de la drogue, « il est urgent de trouver de nouveaux moyens axés sur la prévention ainsi que la guérison et la réadaptation des victimes. Il faut continuer à sensibiliser les jeunes, car la drogue continue à détruire des vies. Je pense également qu’il devrait y avoir moins de concurrence entre les ONG. »

Philip souhaite aussi voir plus d’engagement des Mauriciens face au changement climatique. « À partir de l’année prochaine, nous devrions être plus impliqués dans la sauvegarde de Mère Nature et trouver continuellement des moyens de sauver notre faune et notre flore afin d’avoir quelque chose à léguer à la prochaine génération ».

Tanya Lallmon : « L’égalité des droits à Maurice en 2020 »

Tanya LallmonChairperson du International Youth Council à Maurice et Assistant Country Director (Maurice) du Global Peace Chain, Tanya, 28 ans, souhaite que 2020 apporte plus d’égalité. « Je souhaite plus d’égalité des droits à Maurice. Pour y parvenir, il est nécessaire de réformer les lois discriminatoires. Les actes consensuels entre des personnes du même sexe sont criminalisés. Cela renforce la discrimination fondée sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre. De même, l’avortement doit être légalisé en toutes circonstances afin que les femmes puissent fonder leurs familles par choix et non par hasard. Pour garantir la sécurité des femmes, des sanctions plus sévères devraient être appliquées aux auteurs de violences. Pour lutter contre la maltraitance des enfants, l’âge légal du mariage devrait être repoussé à 18 ans et le viol conjugal devrait être criminalisé. Les lois sur l’emploi devraient prévoir un salaire égal pour un travail égal afin que les femmes soient plus économiquement autonomes », déclare-t-elle. 

Elle estime qu’aucune de ces mesures n’apportera de changement du jour au lendemain. « Mais progressivement elle entraînera un changement de mentalité dans la société mauricienne. Comme le dit le proverbe chinois : le voyage d’un millier de kilomètres commence par un pas. Je pense que l’avènement de la nouvelle décennie est le moment idéal pour agir en faveur de l’avancement du pays. »

 

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