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Les faits marquants de 2016

L’année tire à sa fin. Elle a été riche en événements, heureux ou malheureux, souvent inattendus et surprenants. Des observateurs de la société font le point sur les 365 jours qui s’achèvent.

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De nombreux dossiers ont fait la une de l’actualité cette année. De trop nombreux faits divers marquants, l’épizootie de fièvre aphteuse, la consommation de drogue synthétique par les collégiens… Des événements plus positifs ont aussi eu lieu, comme l’élévation de Mgr Maurice Piat au rang de cardinal. Sur le plan politique, 2016 a été marquée par une cassure inattendue au sein du gouvernement et la lutte des Chagossiens pour un retour sur leur terre natale.

La syndicaliste Jane Ragoo estime  que  ce combat ne doit pas être abandonné. Elle affirme avoir été touchée par les derniers développements dans ce dossier. « Quand le Premier ministre raconte qu’un Britannique et un Américain ont tenu des propos menaçants dans son bureau, ça fait peur. Cela m’a choquée car ces deux diplomates viennent de pays qui généralement défendent les droits humains mais là, ils sont dans une petite île et ils essayent de nous intimider. »

Sur le plan social, la syndicaliste déplore qu’il n’y a eu aucune amélioration, notamment en ce qui concerne le niveau de vie. «  La National Wage Consultative Council Act a été votée certes mais le conseil n’a pas encore été constitué. Cela montre que le salaire minimal n’est pas une priorité de l’État », affirme-t-elle.

Jane Ragoo est d’avis qu’il faut valoriser le citoyen mauricien. « Une personne est bien dans sa peau quand elle a un travail et un salaire décent. Ici, on veut faire croire que les Mauriciens sont  des paresseux qui  ne veulent pas travailler. On ne fait rien pour valoriser les travailleurs mauriciens », s’insurge-t-elle.

Pour le sociologue Pavi Ramhota, il y a urgence à s’attaquer au problème de la drogue chez les jeunes. Il demande aux parents d’assumer leurs responsabilités. « Les familles doivent encadrer les jeunes. Avant, on se réunissait autour du dîner et on parlait de sa journée. Cela permettait aux enfants de vider leur sac et de parler de leurs angoisses. C’est une pratique qui disparaît. Avec l’utilisation constante des tablettes et des smartphones, la communication entre les parents et les enfants diminue. C’est là où le bât blesse car sans la communication, les liens familiaux sont détruits », explique-t-il.

Le sociologue soutient que les institutions doivent travailler en étroite collaboration pour faire avancer la société mauricienne. Il souligne qu’elles détiennent le pouvoir de changer la société.

Enfin, Pavi Ramhota argue qu’il est essentiel de régler dans les plus brefs délais le problème de chômage chez les jeunes. « Le chômage est la cause de nombreux fléaux. Quand on ne travaille pas, on est pauvre et quand on est sans ressources, on est tenté de faire des choses illégales. Il est important de créer de l’emploi pour nos jeunes. »

Pour le pédagogue Faizal Jeerooburkhan, la sphère politique a déçu cette année. Il évoque «les  coûts des voyages ministériels excessifs, les ingérences politiques, l’obscurantisme, les scandales à l’Icta, à l’EOC avec l’affaire Me Mary-Jane Yerriah, à l’IBA avec Me Youshreen Choomka et la saga Bal Kouler entre autres. L’incertitude par rapport à la passation de pouvoir du Premier ministre a tenu les citoyens en haleine et n’a pas été bénéfique à l’économie ».

Sur le plan économique, notre interlocuteur reconnaît qu’il y a du bon et du moins bon : « On a atteint 1,25 million de touristes avec un revenu brut de Rs 56 milliards et une légère baisse du taux de chômage, qui est passé de 7,9 % en 2015 à 7,5 % en 2016. La croissance économique a légèrement progressé pour se situer à environ 3,5 %. »

Il fait toutefois ressortir que les dettes publiques ont augmenté de Rs 20 milliards en 2016 et que le déficit commercial a augmenté de 6,4 %  pour se situer à Rs 79,5 milliards. « Le secteur des petites et moyennes entreprises est resté en panne et on a perdu 17 places au classement mondial du ‘ease of doing business’ », rappelle-t-il.

Pour ce qui est du social, Faizal Jeerooburkhan se félicite des efforts fournis pour améliorer le sort des pauvres, avec l’allocation de Rs 9 520 au lieu de Rs 2 720 à 8 340 familles. Il salue aussi le recrutement de 700 nouveaux policiers, les saisies record de drogues dures et la création de la commission d’enquête sur la drogue. « Cependant, on ne voit pas d’amélioration au niveau de la sécurité routière, du law and order, de l’emploi des jeunes, et du pouvoir d’achat de ceux au bas de l’échelle. Et la fourniture d’eau laisse toujours à désirer », déplore-t-il.

Enfin, le pédagogue juge que l’interdiction des sacs en plastique est très bénéfique au pays. Il estime cependant qu’il faudrait régler le problème des embouteillages pour diminuer efficacement la pollution.

Le thé, une denrée rare


Pénurie de thé, en novembre. Alors que certains mettent en cause l’exportation de notre thé vers la Chine, Mahen Seeruttun dément cette hypothèse et attribue la pénurie à l’hiver prolongé.

Mg Piat élevé au rang de cardinal


C’était la bonne nouvelle de l’année pour le pays. En novembre, Mgr Maurice Piat est le deuxième fils du sol élevé au rang de cardinal à Rome.

Route meurtrière


La route a été encore plus meurtrière cette annéefaisant plus de 140 victimes. La Road Act a été amendée afin de renforcer la sécurité routière.

Les travaux parlementaires en direct


Le 15 décembre, pour la première fois, les travaux parlementaires sont diffusés en direct.

Le Geet Gawai au patrimoine mondial


Après le sega tipik en 2014, le Geet Gawai fait partie, depuis le 1er décembre, du patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’Unesco.

Exit le CPE, enter le PSAC


Une page est tournée dans l’histoire de l’éducation à Maurice. Les examens du Certificate of Primary Education ont vécu leurs dernières heures cette année. Place à présent au Primary School Achievement Certificate. Toutefois, le flou plane encore autour de cette réforme, pour les parents comme pour les enfants.

Le salaire minimal bientôt une réalité


C’est un tournant dans le monde du travail. La National Wage Consultative Council Act a été votée en mai. Ainsi, à partir de janvier 2017, ce conseil sera constitué et travaillera sur le montant du salaire minimal.

La lutte des Chagossiens


Le combat des Chagossiens a aussi retenu l’attention. Le 16 novembre, le couperet est tombé : le gouvernement britannique a statué contre leur retour sur leurs îles natales mais leur a proposé une compensation financière. Chez les principaux concernés, c’est la déception. Le secrétaire au Cabinet Nayen Bala estime que la compensation proposée ne peut faire oublier le tort causé à la communauté chagossienne. Le gouvernement mauricien est plus que jamais déterminé à porter l’affaire devant la Cour internationale de justice après cette décision des Britanniques que Port-Louis peine à accepter.

Réduire l’écart entre les riches et les pauvres


Le rapport du Pay Research Bureau a été publié en avril. Son objectif affiché est de réduire l’écart entre les hauts fonctionnaires et ceux au bas de l’échelle. Mais plusieurs mesures ne sont pas au goût des syndicalistes. Quant au seuil de pauvreté, il a été fixé à Rs 9 200, ce qui a été un grand soulagement pour de nombreuses familles. Toutefois, la Banque Mondiale n’a pas manqué de dénoncer la disparité salariale inquiétante entre le secteur public et le secteur privé.

Le terrorisme gagne nos côtes


Les Mauriciens ont appris cette année avec stupeur que le pays n’est pas épargné par le terrorisme. Dans la nuit du 30 mai, des coups de feu ont été tirés sur l’ambassade de France. En septembre, la presse indienne parle de Mauriciens qui ont rejoint l’État islamique. Deux mois plus tard, un couple mauricien vivant en Angleterre est condamné pour avoir financé un combattant de Daesh. Pour rehausser le niveau de sécurité, la Prevention of Terrorism Act a été amendée en  cette fin d’année.

Les marchands ambulants désertent les rues de Port-Louis


Comme tous les ans, les marchands ambulants ont été au cœur de l’actualité. Après maintes tergiversations, ils ont dû déserter les rues de la capitale. Cependant, ils se plaignent du manque d’infrastructures adéquates sur les lieux où ils ont été recasés.

Le naufrage du MV Benita


Le 17 juin, le vraquier libérien MV Benita s’échoue sur les récifs du Bouchon. C’est une bagarre entre les membres d’équipage qui a provoqué ce naufrage. Le déversement de fioul dans le lagon inquiète les pêcheurs et les habitants de l’endroit. Plus d’un mois après, avec l’aide de Five Oceans Salvage, les autorités ont pu évacuer le MV Benita, qui a ensuite sombré à près de 93 milles nautiques des côtes mauriciennes.

La fièvre aphteuse décime le cheptel rodriguais


Les éleveurs de Rodrigues sont à genoux. L’épizootie de fièvre aphteuse a frappé l’île de plein fouet, avant de gagner Maurice. Le gouvernement prend la décision d’abattre les animaux et d’importer 21 000 vaccins du Botswana. Selon le ministre de l’Agro-industrie Mahen Seeruttun, il faudra trois ans pour éliminer le virus. Au total, plus de 2 000 animaux ont été abattus et Rs 17,6 millions déboursées pour compenser les éleveurs et importateurs.

 

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