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À Clairfonds : un plombier déclare avoir été agressé par un policier en pleine rue

Raazvi affirme avoir été agressé par un policier.

Raazvi, plombier de 34 ans, affirme avoir été agressé en pleine rue par un policier en civil à Clairfonds. Il dénonce un renversement choquant de situation : de victime, il devient accusé. « Mo finn al port plint, zot pouss mwa. Le landemin, mo vinn enn akize ! » Ces mots, empreints de frustration, sont ceux de Raazvi, un plombier de 34 ans, domicilié à Vacoas, qui affirme avoir été violemment agressé par un policier en civil, le mercredi 23 juillet 2025, en plein jour à Clairfonds, non loin du collège Medco. L’agression, selon lui, s’est produite devant plusieurs témoins.

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Le jour des faits, Raazvi se rendait au cimetière en compagnie de son cousin Akmez et de son ami Arshad, aux alentours de 15 h 40, le long du chemin Kabir Mandir à Clairfonds. C’est alors qu’ils croisent un 4x4. À proximité du terrain de football, Raazvi reconnaît un homme qu’il identifie comme étant un policier qu’il connaît personnellement.

« Mo konn li bien, li ti donn mwa travay dan lepase kouma plonbie ek elektrisien paski li fer kontrakter. Me zordi li finn vinn lor mwa, li zour mwa, li dir mwa : "Eski to met pantalon par to mem ?" Il m’a accusé de lui devoir de l’argent, puis m’a menacé de représailles », affirme-t-il.

Selon son récit, l’homme l’aurait alors violemment bousculé, lui aurait arraché ses lunettes et lui aurait asséné plusieurs coups au visage. Akmez, son cousin, aurait tenté d’intervenir, en vain : il aurait également été frappé.

Raazvi dit avoir saigné de l’oreille avant de devoir marcher jusqu’à l’arrêt de bus pour se rendre à l’hôpital : « Mo pena transpor. Mo finn bizin marse pou al pran bis. Mo finn al lopital Candos, mo finn gagn tretman, ek mo finn bizin al ENT Vacoas pou mo zorey. »

De victime à accusé : un choc

Après avoir reçu les premiers soins, Raazvi s’est présenté au poste de police de Vacoas, vers 18 h 50, pour soumettre son Form 58 et porter plainte. Toutefois, il affirme que sa déclaration n’a pas été enregistrée le soir même. Les policiers lui auraient demandé de revenir le lendemain avec tous ses documents.

Mais, le 24 juillet, lorsqu’il retourne au poste, la situation bascule : une plainte a déjà été déposée contre lui — par son présumé agresseur. « Zot dir mwa ki li finn fini met enn plint kont mwa depi yer swar 19 h 45. Li dir mo finn zour li ek mo dwa li kass. Alor mo finn bizin vinn donn mo version », indique-t-il.

Consterné, Raazvi dit ne pas comprendre comment un citoyen qui agit selon la procédure peut se retrouver accusé.

Des preuves disponibles mais non exploitées ?

Selon lui, les caméras Safe City, situées à proximité du collège Medco et de l’arrêt de bus, pourraient confirmer ses propos. Il réclame que ces images soient immédiatement consultées.

« Mo ti pe marse lor semin, mo pa finn fer narien. Ki manier enn la polis kapav bat enn sivil lor la ri ? Ena kamera laba. Mo anvi kone si zot pou servi sa bann zimaz-la ou bien ignor mo ka. »

Raazvi souligne que son rapport médical atteste des blessures à l’oreille gauche et à l’épaule, et s’interroge sur l’absence de réaction des autorités.

Plainte déposée à l’IPCC

Le lundi 28 juillet, Raazvi a officiellement saisi l’Independent Police Complaints Commission (IPCC). Dans sa plainte, il réclame : une enquête indépendante, la consultation immédiate des images des caméras de surveillance, l’audition des témoins oculaires, et la suspension de l’agent impliqué pendant la durée de l’enquête.

Ce nouveau cas d’allégation de brutalité policière met en lumière un problème récurrent à Maurice, particulièrement en ce qui concerne les agents en civil ou hors service. Ce type d’affaire, souligne Raazvi, participe à éroder la confiance entre la population et les forces de l’ordre.

Le nom du policier mis en cause circule déjà dans les conversations. Une enquête interne a-t-elle été ouverte ? La question reste posée.

Selon les informations disponibles, l’IPCC a bien accusé réception de la plainte, et le Form 58 de Raazvi a été dûment transmis. Le plaignant affirme ne rechercher ni revanche ni vendetta, mais simplement justice.

 

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