L’Icac a initié une enquête sur une affaire de corruption alléguée contre un inspecteur de la Sécurité sociale. Ce dernier sera invité à s’expliquer sur la plainte logée contre lui.
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Mercredi 10 août. Deux familles portent plainte à la Commission anticorruption contre un fonctionnaire de la Sécurité sociale. Rashid (prénom fictif) 54 ans, habitant des Pailles souffre de la maladie de Parkinson depuis 2014. le cuisinier était en bonne santé jusqu’à ce qu’il soit terrassé par une crise d’épilepsie en pleine rue à Port-Louis. Dans sa chute, il se fracture la tête et passe 15 jours dans le coma à l’unité des soins intensifs de l’hôpital Dr A.G. Jeetoo. Le médecin diagnostiquera un diabète. Deux mois après son séjour à l’hôpital, son état de santé se dégrade. Souffrant de crises épileptiques récurrentes, il suit des traitements psychiatriques. Puis, il commence à souffrir de la maladie de Parkison. Rashid dépend totalement des autres au quotidien.
Vu son état de santé, son médecin traitant lui remet un certificat, mi 2015, afin qu’il puisse bénéficier d’une pension d’invalidité et d’une Carer’s Allowance. Farida, l’épouse de Rashid, se tourne vers sa voisine, Shaheen, qui bénéficie d’une aide sociale pour son fils et elle. « Elle m’a dit d’appeler un inspecteur. Il nous a donné rendez-vous à l’Astor Court. Shaheen nous a accompagnés. Tous les documents étaient en ordre. L’inspecteur a accompagné un médecin à notre domicile. Une lettre de la Sécu nous a informés que notre demande avait été approuvée. Shaheen est venue à la maison pour réclamer un pot-de-vin pour l’inspecteur social. Nous ignorons tout de cette formalité. Nous lui avons remis Rs1 000. Le lendemain, il m’a appelée pour me remercier de la commission », ajoute Farida.
Le 12 juillet, l’inspecteur accompagne de nouveau un médecin au domicile de Rashid. Le 29 juillet, la famille reçoit une lettre de la Sécurité informant que la Carer’s Allowance avait été annulée. Rashid peut faire appel devant le Medical Tribunal. La lettre indique que le Medical Board estime que l’état de Rashid ne requiert pas l’assistance d’un carer.
« Rashid ne peut plus utiliser ses deux mains, elles tremblent en permanence, il souffre de troubles de mémoire. Sa femme l’aide à prendre ses repas et ses douches », protestent les proches. « L’inspecteur a fait annuler la ‘Carer’s Allowance’ pour que nous lui offrions un pot de vin par la suite. J’invite la ministre Fazila Jeewa à constater par elle-même si mon mari est dépendant ou non. Je ne sais pas où cela nous mènera, mais c’est mon devoir de dénoncer cette corruption », indique Farida.
Rendre service
Shayeen, 40 ans, explique dans sa plainte à l’Icac comment elle fait connaissance de l’inspecteur en 2007. « Mon fils a chuté du toit de la maison. Depuis il souffre de troubles psychiatriques et de dépression nerveuse. L’inspecteur a traité mon dossier, quand il a été approuvé, il m’a réclamé de l’argent pour ses efforts. Chaque année, pour renouveler cette pension, je dois lui donner Rs 2 000 », allègue Shaheen.
Elle a produit une carte de pension à l’Icac. « Le 18 août 2015, j’ai rendu un petit service à l’inspecteur. Il m’a demandé de toucher la pension de cette personne (qui attendait supposément dehors) soit la somme de Rs 3 200 et de le lui remettre. Il m’a demandé de déchirer cette carte après. Je l’ai gardée, au cas où cela pourrait servir comme preuve d’escroquerie plus tard.» Sollicité, ledit inspecteur a nié les allégations faites contre lui. « On veut me créer des problèmes parce que leur pension a été coupée. Laissons la justice trancher. »
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