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Journée mondiale du diabète : 2 709 personnes sont mortes du diabète en 2024

Selon les études menées, 15,9 % de la population adulte mauricienne est prédiabétique.

Face à une progression inquiétante du diabète à Maurice, les autorités sanitaires et l’OMS lancent un appel à la responsabilité collective. Lors de la Journée mondiale du diabète, elles ont mis en avant l’urgence d’agir, la prévention et la nécessité de politiques publiques renforcées.

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À l’occasion de la Journée mondiale du diabète, célébrée le vendredi 14 novembre au siège du ministère de la Santé, les autorités ont dressé un constat préoccupant : le diabète progresse à un rythme alarmant à Maurice. Le ministre de la Santé, Anil Bachoo, et la représentante de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la Dr Anne Ancia, ont lancé un appel à une mobilisation collective pour enrayer ce fléau.

Un décès sur cinq lié au diabète

Le ministre Bachoo a rappelé que la maladie fait des ravages dans le pays, où un décès sur cinq est lié au diabète. En 2024, 2 709 personnes en sont mortes, soit 22,3 % des décès enregistrés. Il a également indiqué que 15,9 % de la population adulte est prédiabétique. Les exercices de dépistage menés dans les écoles secondaires révèlent, par ailleurs, que 490 élèves sont prédiabétiques et 32 déjà atteints de la maladie. « Diabet se enn maladi ki pe fer firer dan Moris », a souligné le ministre Bachoo.

Pour renforcer la prise en charge, le ministère prévoit de multiplier les campagnes de sensibilisation et d’implanter des centres spécialisés dans chaque hôpital régional, incluant notamment des Foot Clinics. Après Souillac, un second centre ouvrira prochainement à l’hôpital Dr A.G. Jeetoo, suivi du SAJ Hospital et du SSRN. Le ministre a invité la population à se faire dépister au plus tôt, rappelant que le diabète entraîne de nombreuses complications. Il a appelé tout un chacun à prendre cette maladie au sérieux en se faisant dépister régulièrement.

Pour Anishta Babooram, ministre déléguée à la Santé, cette journée n’est pas une célébration mais une commémoration, car de nombreux Mauriciens souffrent du diabète sans même connaître leur statut. Elle souligne la responsabilité de chacun, estimant que la vigilance alimentaire doit devenir une priorité : « Nous ne pouvons pas continuer à consommer des produits qui vont entraîner le diabète ou empirer la situation. »

Situation « clairement urgente »

La Dr Anne Ancia a, de son côté, replacé la problématique dans un contexte global. Plus de 530 millions de personnes vivent avec le diabète dans le monde, dont 34 millions en Afrique. Et les prévisions de l’OMS annoncent une augmentation significative dans les prochaines années. À Maurice, les études montrent qu’une personne sur cinq est touchée et qu’un jeune sur deux présente des signes de prédiabète. Elle estime la situation « clairement urgente ».

Pour la représentante de l’OMS, la réponse doit être globale et cohérente : renforcer la prévention, mettre en place des interventions accessibles et compréhensibles, et adopter des législations limitant l’accès aux produits trop sucrés ou riches en acides gras. Elle évoque également la nécessité de promouvoir une production alimentaire plus saine et de poursuivre la révision du système de taxation. L’accès simplifié à l’information nutritionnelle doit aussi être amélioré, dans le cadre notamment de la roadmap sur l’obésité, un facteur majeur de risque.

Intensifier les dépistages systématiques

La Dr Ancia estime essentiel d’intensifier les dépistages systématiques, surtout auprès des populations à risque, afin d’agir dès les stades précoces, avant les traitements médicamenteux. Elle rappelle que les complications sont lourdes : environ 700 amputations par an à Maurice, ainsi que de nombreux problèmes rénaux, d’où les travaux en cours pour développer une unité de transplantation rénale.

Elle souligne, par ailleurs, que le diabète touche tous les segments de la population : les enfants atteints du diabète de type I, les jeunes adultes de plus en plus concernés, ainsi que les femmes enceintes exposées au diabète gestationnel. Selon elle, chacun doit contribuer aux efforts collectifs, aux côtés des autorités, en soutenant les législations nécessaires et en investissant dans les actions de prévention.

« L’OMS a donné des recommandations scientifiques ; il appartient aux professionnels de santé de les mettre en œuvre, et à la société de contribuer à mieux informer la population », a-t-elle affirmé. Elle rappelle que de simples gestes — meilleure alimentation, activité physique, arrêt du tabagisme, réduction de la consommation d’alcool — peuvent considérablement améliorer la longévité et le bien-être général.

L’OMS souhaite également revoir l’étiquetage nutritionnel pour permettre des choix éclairés, ainsi que les publicités visant les enfants, particulièrement vulnérables. L’objectif est de favoriser la consommation d’aliments sains et la pratique régulière d’une activité physique.

 

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