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[Infographie] National Form III Assessment: 43,75% des élèves échouent aux examens nationaux

Le taux d’échec aux derniers examens de la Form III inquiète. Les enseignants et autres partenaires de l’Education estiment qu’il faut agir pour augmenter non seulement le taux de réussite – qui était de 56,25% en 2015 –, mais aussi la qualité des résultats. Le « National Form III Assessment » est une étape importante dans le parcours secondaire d’un élève. Introduit depuis 2013, il permet d’évaluer sa performance pour ses trois premières années d’études et de le guider dans son choix de matières pour la suite. Or, à la lecture des derniers résultats de ces examens nationaux, des enseignants s’interrogent sur le taux de réussite qui était de 56,25%, l’an dernier. Ils souhaitent que des décisions soient prises au plus tôt par les autorités concernées pour l’améliorer. Ally Yearoo se dit optimiste à ce propos. Pour lui, les résultats peuvent être améliorés avec des changements et de la discipline. Le président de l’Education Officers’ Union (EOU) met en exergue les causes des échecs dans des différentes matières. Lors de la dernière évaluation du français et de l’anglais, souligne-t-il, il a été noté que les élèves avaient des problèmes de compréhension, notamment au niveau des consignes. Par exemple, explique notre interlocuteur, certains élèves n’ayant pas compris le récit, se sont contentés de reproduire des bouts de phrases non pertinents du texte. Il y a aussi l’absence du sens critique, indique le président de l’EOU.

Programme chargé

Concernant la grammaire, poursuit Ally Yearoo, les notions basiques ne sont pas maîtrisées, notamment au niveau des conjugaisons. Des élèves utilisent aussi des termes du créole ou de l’anglais pour le français et vice-versa pour la langue de Shakespeare. Pour y remédier, le corps  enseignant propose un suivi individuel de chaque élève. Concernant les ‘Computer Studies’, le taux d’échec dans cette matière peut s’expliquer par le programme d’étude chargé et le temps alloué pour le compléter. Actuellement, chaque cours dure deux périodes (environ 70 minutes par semaine) ; ce qui n’est pas suffisant pour compléter le cursus. Les enseignants doivent d’une part continuer le programme et, de l’autre, revenir sur ce qui a été fait les deux premières années. Ally Yearoo soutient aussi qu’il est temps que les élèves aient chacun un ordinateur à travailler, car dans certains collèges ils se retrouvent souvent à deux ou trois sur le même PC. Du côté de la biologie, où un élève sur deux a échoué, notre interlocuteur attribue cette « mauvaise performance » à l’incompréhension du sujet parmi les élèves. Les enseignants nous révèlent que les réponses n’étaient pas pertinentes. À des questions simples, qui méritaient des réponses directes, les élèves ont donné des réponses descriptives. Le questionnaire de chimie comportait, lui, des questions difficiles où certaines n’avaient même pas été étudiées en classe. D’autres à choix multiples étaient ambigus et les élèves moyens ne pouvaient pas y répondre. Les enseignants insistent sur le fait que deux périodes par semaine ne suffisent pas pour les élèves moyens.

Physiques/mathématiques: les pires taux

Le curriculum pour les physiques devrait être revu. Le manuel des sciences utilisées en Form I et II devrait contenir des sections séparées pour la chimie, la physique et la biologie. En combinant les trois matières, cela provoque la confusion dans l’enseignement et l’apprentissage. De plus, cela se fait par trois différents enseignants. Par ailleurs, les contenus des manuels de Form I et II ne sont pas liés à l’évaluation nationale de la Form III. Les enseignants ajoutent que les élèves ne font pas toujours leurs devoirs et manquent ainsi de pratique. Ils proposent que le syllabus soit revu avec des concepts liés à la vie courante et préconisent de réduire le nombre d’élèves par classe.  
 

Dr Michael Atchia: « Le niveau est trop élevé »

[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"9384","attributes":{"class":"media-image aligncenter size-full wp-image-14960","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"1920","height":"1080","alt":"Dr Michael Atchia"}}]] « Le niveau des examens nationaux de la Form III est beaucoup trop élevé », fait ressortir le Dr Michael Atchia. Le pédagogue trouve surprenant que le taux de réussite à ces examens est bien moindre comparé à ceux du Certificate of Primary Education (CPE) et du School Certificate (SC). Il insiste sur le fait que les examens nationaux de la Form III doivent avoir deux principaux objectifs : indication et orientation. C’est-à-dire, utiliser les résultats d’un élève pour connaître ses forces et ses faiblesses et ainsi l’orienter vers une filière qui lui convient. Toutefois, nuance-t-il, cette orientation ne doit en aucun cas être obligatoire. « On ne peut pas dire que si un élève réussit, il ira vers la filière académique et ceux qui échouent iront directement vers la filière technique. Ce serait faire un faux jugement. C’est à l’élève de faire ce qu’il aime. Ces examens doivent simplement servir à corriger ses failles. S’il fait moins bien en science par exemple, il devra se concentrer sur cette matière. » Michael Atchia dit reconnaître que ces examens interviennent à un âge où l’élève est en pleine crise d’adolescence mais affirme qu’ils sont importants et tout à fait valables. Toutefois, il insiste pour que ces examens soient utilisés comme un instrument d’évaluation uniquement.  
 

Contenu des prochains examens

Le contenu des prochains examens nationaux de la Form III est officiel. Les candidats seront évalués en anglais, français, mathématiques, Computer Studies, biologie, chimie, physiques, Visual Arts et Entrepreneurship Education. Les questionnaires sont préparés par le Mauritius Examination Syndicate (MES) pour que tous les candidats aient les mêmes questions.
Au niveau de l’anglais et du français, les questionnaires seront en deux parties : section A (Reading) et section B (Writing and Grammar), évaluées à 40% et 60% respectivement. Au niveau de l’anglais, l’élève doit pouvoir communiquer et démontrer une connaissance adéquate de l’orthographe, de la ponctuation, de la grammaire et de la syntaxe. En ce qui concerne le français, le candidat doit être capable de lire et de comprendre les textes prenant en ligne de compte leur vie quotidienne. Concernant les mathématiques, une section mettra l’accent sur la connaissance et la capacité de résoudre les problèmes. Au niveau du Computer Studies, les élèves auront des questions à choix multiples et la Section A sera obligatoire. Pour la Section B, l’élève devra travailler sur des sujets tels que le Wordprocessing, le Spreadsheet, le Programme Flowchart.

Qu’apporte la réforme ?

Avec la Nine-Year Continuous Basic Education, la Form III sera connue comme le Grade 9. Les élèves seront examinés après trois ans d’études au secondaire et l’épreuve sera connue comme le National Certificate in Education. Les résultats permettront alors aux élèves de continuer leurs études soit dans une académie, soit dans un collège secondaire ou dans une institution vocationnelle. Omnath Varma, directeur du Mauritius Institute of Education, soutient qu’avec le National Curriculum Framework (Secondary), il y aura un suivi rigoureux. Cela se fera avec des manuels structurés pour les Form I à III, un syllabus détaillé et la formation continue des enseignants.

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[row custom_class=""][/row] À noter qu’il est interdit d’utiliser des calculatrices lors des examens de chimie, de biologie et des Physics. Les élèves auront droit à des questions où les réponses devront être courtes tout en utilisant la logique. Au niveau de l’Entrepreneurship Education, les élèves devraient être en mesure de comprendre des termes liés à l’entrepreneuriat.  
 
 

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