L’enquête sur les incidents survenus à l’Eastern High Security Prison de Melrose, le 17 juillet dernier, est désormais entre les mains des limiers de la Major Crime Investigation Team (MCIT). Le rapport du Fact Finding Committee sur des cas de brutalités en milieu carcéral a dénoncé des gardiens de prison et des membres du GIPM. Publié le 3 octobre, il met en lumière la gestion défaillante du centre pénitentiaire. Des hauts gradés de la prison se retrouvent dans le viseur des enquêteurs de la MCIT, à qui le dossier a été confié.
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Des images vidéos accablantes sont en possession des enquêteurs, chargés de faire la lumière sur cette affaire et de situer les responsabilités. Rappelons qu’à ce jour, trois gardiens, dont deux hauts gradés, un ACP et un ASP de la prison, sont sous le coup d’une suspension liée à cette affaire. Des inculpations ne sont pas à écarter au fil de l’enquête, apprend-on de sources proches. 17 détenus, incluant des « high-profile detainees » impliqués dans des cas de drogue, ont consigné des dépositions pour agressions et actes de torture auprès de la police.
Au cours de cette semaine, les limiers de la MCIT ont examiné les entrées consignées dans les registres officiels de la prison durant la journée du jeudi 17 juillet. Lors d’une descente effectuée mercredi, plusieurs enregistrements de caméras CCTV ont été récupérés par la MCIT. L’exercice de visionnage a déjà débuté et des éléments accablants pour l’équipe de gardiens et d’intervention ont été repérés, selon des sources proches de l’enquête.
À ce stade, la police poursuit l’analyse des images provenant d’environ une centaine de caméras de surveillance. Cette enquête porte sur un délit potentiel de torture et d’agression à l’encontre des responsables de ces actes.
Les enquêteurs de la MCIT ont pour tâche essentielle d’éclaircir d’où provenaient les ordres ayant mené à des interventions musclées au sein de la prison de Melrose, le 17 juillet. Selon les images visionnées jusqu’ici, les enquêteurs n’arrivent pas à établir s’il existait une situation suffisamment tendue pour justifier l’intervention des commandos du GIPM.
La MCIT a également récupéré les « Diary Books » de la prison. Toutes les différentes « data entries » effectuées le 17 juillet et liées aux dérapages survenus seront passées au peigne fin. Les limiers veulent établir les motifs ayant poussé les gardiens à utiliser la manière forte pour maîtriser des détenus ce jour-là. Par ailleurs, les instructions pour faire appel aux équipes du GIPM sont aussi examinées, afin de déterminer s’il y avait réellement nécessité de solliciter une telle intervention.
Dans son rapport, la National Human Rights Commission (NHRC) avait évoqué un usage disproportionné de la force et un manque de protocole visant à apaiser la situation avant l’assaut. Selon les conclusions de la NHRC, des détenus obéissants aux ordres ont toutefois été agressés, piétinés et forcés à se déshabiller et à s’allonger au sol, face contre terre. Cette pratique est qualifiée d’humiliante et dégradante. La Commission estime que ces actes constituent une violation flagrante de l’article 7 de la Constitution mauricienne, qui interdit tout traitement inhumain ou dégradant, ainsi qu’une transgression des normes internationales relatives aux droits humains.
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