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Human Story : la carte de pension d’Indrawath, 93 ans, égarée

Kadressen (85 ans) compte légaliser son union avec Indrawath (93 ans).

Perdre sa carte de pension peut poser un véritable problème, surtout si on compte sur cette rente pour vivre. C’est le cas d’une habitante du Ward IV.

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Kadressen Balloo, 85 ans, qui habite au Ward IV à Port-Louis, rapporte que sa compagne, Indrawath Mohabeer, 93 ans, a égaré sa carte de pension. De ce fait, elle n’a eu droit ni à sa double pension pour le mois de décembre ni à celle pour le mois courant. Kadressen s’est rendu compte de la disparition de la carte le 8 décembre, soit le jour où il s’apprêtait à aller toucher la pension de sa compagne. En effet, celle-ci est alitée depuis plusieurs mois. Mais même avant, elle éprouvait des difficultés pour marcher.

Quand Kadressen s’est rendu à la poste pour rapporter que la carte de pension de sa femme a été égarée, le préposé n’a pas voulu lui remettre l’argent. Il lui a demandé d’aller au bureau de la Sécurité sociale pour demander qu’il soit payé par chèque ou par versement bancaire. « La Sécurité sociale ne refuse pas de me payer mais les officiers m’ont dit que les démarches prendront trois mois avant d’aboutir. Nous sommes tous deux très âgés. Moi, je suis handicapé. J’ai eu trois crises cardiaques. Nous avons un fils qui vit avec nous et qui souffre de troubles mentaux. C’est pour vous dire nos difficultés. Ma femme a besoin de médicaments et de couches. Comme nous ne pouvons pratiquement rien faire par nous-mêmes, il y a deux personnes qui nous épaulent et que nous devons payer. Il est très difficile de nous débrouiller uniquement avec ma pension », se plaint le monsieur.

Dharma Ramjunum, commissaire adjoint à la Sécurité sociale, explique : « Quand le bureau de la Sécurité sociale remet une carte de pension à une personne, celle-ci doit veiller à ne pas l’égarer. Quand quelqu’un perd sa carte, cela implique beaucoup de choses. Car si une tierce personne trouve le document, elle pourrait aller toucher la pension. Signalons que la Sécurité sociale ne fait pas la difficile en ce qui concerne le paiement de la pension des personnes âgées. On est quelque peu flexible pour que nos aînés ne se retrouvent pas en difficulté. Cela peut résulter en des abus de la part des proches, cela nous le savons. C’est pourquoi nous demandons à tous nos aînés de faire très attention à ne pas égarer leurs cartes de pension, et à les garder dans un lieu sûr. »

Il a ajouté qu’il y a aussi des mesures de sécurité. « Quand nous procédons au paiement, il y a un numéro sur la carte qui apparaît sur le système de paiement. Ainsi, si la personne venue toucher la pension présente une carte avec un numéro autre que celui sur le système, on ne lui paiera pas. »
« Quand une carte est égarée, la Sécurité sociale en émet une autre et signale l’information à la poste. Mais avant, la Sécu émet une notice de « stop payment ». Si jamais personne n’a touché l’argent, la poste remboursera tout l’argent que le/la bénéficiaire n’a pu percevoir », ajoute l’assistant commissaire.

Toutefois, Dharma Ramjunum reconnaît que la procédure est compliquée quand une carte de pension a été égarée. Cependant, il a voulu se montrer rassurant en déclarant qu’il allait faire le maximum pour que la dame puisse de nouveau toucher sa pension.

Handicapé à l’âge de 18 ans

Kadressen Balloo travaillait pour la municipalité de Port-Louis quand il a été victime, à la fin des années 1950, d’un terrible accident suite auquel son pied gauche a dû être amputé de 4 pouces. Deux de ses collègues devaient perdre la vie dans cet accident de travail quand le camion à bord duquel ils voyageaient s’est renversé. Sa carrière était stoppée nette à l’âge de 18 ans. « Je n’ai touché qu’une compensation de Rs 12 000. Je n’ai eu droit à aucune pension », raconte-t-il.

Avant l’accident, Kadressen gagnait aussi sa vie comme opérateur de cinéma. Il bossait à la salle Des Familles à Port-Louis. C’est ainsi qu’il devait faire la connaissance de celle avec qui il allait passer le reste de son existence, Indrawath. Celle-ci était mariée mais s’était séparée de son époux. « Nous étions jeunes à l’époque. Depuis, nous sommes restés ensemble. Ce n’est pas maintenant que je vais l’abandonner alors qu’elle est très malade. Non, jamais ! », affirme Kadressen.

Ils ne se sont jamais mariés. Toutefois, pour Kadressen, il n’est pas trop tard pour légaliser leur union et il compte bien le faire.

 

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