Si en 2012 les familles mauriciennes accordaient un budget de Rs 23 710 aux dépenses de consommation, cinq ans plus tard, elles ont atteint Rs 28 820, soit une hausse de 21,6 %. C’est ce qu’indique Statistics Mauritius dans son rapport Household Budget Survey 2017. Quelles sont ces principales dépenses ? Eléments de réponse.
Rs 28 820. C’est la moyenne de dépenses des familles mauriciennes par mois en 2017. Ce budget comprend une hausse de 21,6 % comparé à ce que dépensaient les familles, il y a cinq ans. Toutefois, l'augmentation réelle, c’est-à-dire avec correction des effets de l’inflation de 13,3 % et une diminution de la taille du ménage (de 3,5 à 3,4), s’établit à 10,4 %.
Il est constaté que l’alimentation (nourriture et boissons non-alcoolisées) représente les principales dépenses de la famille. Le poids total dans le panier est néanmoins en baisse, passant de 27,4 à 24,8 %. Cependant, les dépenses par catégories ont augmenté dans l’ensemble.
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Le saviez-vous ?
Les dépenses de consommation des ménages (Household Consumption Expenditure) sont définies comme des biens et services de consommation acquis au cours de la période de référence, qu'ils aient été payés ou reçus gratuitement. Il n'inclut toutefois pas l'éducation, la santé et les autres services reçus gratuitement du gouvernement, ainsi que la valeur locative des logements et les habitations gratuites.
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Suttyhudeo Tengur : « Elles devraient atteindre Rs 35 000 par famille par mois d’ici à cinq ans »
Statistics Mauritius indique une hausse de 21,6 % dans le budget alloué aux dépenses ménagères en cinq ans. Êtes-vous d’accord avec cette hausse ?
Statistics Mauritius s’est fondée sur ce que lui ont rapporté ses agents de terrain, qui ont interrogé des Mauriciens pour les besoins de cette enquête sur les ménages. Cette organisation parle d’une hausse d’environ Rs 5 000 du budget alloué aux dépenses ménagères en cinq ans, soit à peu près Rs 1 000 annuellement. C’est ridicule de croire en ces chiffres, le coût de la vie ayant augmenté ten-fold ces cinq dernières années et les dépenses ménagères ont dû augmenter par le même ratio.
Ce qui me fait dire que les chiffres de Statistics Mauritius ne reflètent pas la réalité. Si nous voulons connaître le montant exact des dépenses ménagères, nous devons mener une vraie enquête, qui donnera de meilleurs résultats, auprès des consommateurs, à la sortie des supermarchés et non en interrogeant les pères de famille chez eux.
La plus forte hausse est enregistrée dans le panier de la restauration et les hôtels, soit une majoration de 49 %. Vos commentaires ?
Ce résultat prouve que la consommation coûte cher, très cher même. Nous ne nous en réjouissons pas mais ce ne sont ni les pauvres ni la classe moyenne qui en font les frais.
Comment évolueront les dépenses dans les prochaines années, selon vous ?
Les dépenses ménagères iront en augmentant, d’année en année. Mais attention, cela ne signifie pas que les Mauriciens mangeront à leur faim. Ils dépenseront plus d’argent sans pour autant être satisfaits de la qualité de vie qu’ils mèneront à l’avenir. Dans cinq ans, à compter d’aujourd’hui, les dépenses ménagères devaient atteindre, selon nos estimations, les Rs 35 000 mensuellement par famille de quatre personnes. La question que nous devons nous poser est la suivante : « Où allons-nous trouver autant d’argent pour bien nous nourrir ? ». Surtout que le pouvoir d’achat de la population continue à baisser.
Claude Canabady : « L'augmentation de la taxe sur la cigarette et l’alcool n’est pas assez importante »
Les dépenses pour la consommation de l'alcool et de cigarettes ont connu une hausse de 38,9 %, malgré le droit d'accise imposé chaque année. Claude Canabady, porte-parole de la Consumers’ Eye Association (CEA), tire la sonnette d’alarme. Il soutient que la moyenne des Mauriciens dépense autant sur l'alcool et le tabac que sur l'électricité, l'eau et le gaz, les vêtements, la santé et l'éducation. Et d'indiquer que l'augmentation de la taxe a deux objectifs. Elle renfloue les caisses de l'État et elle décourage les fumeurs et les abus d’alcool. Évidemment, la hausse de la taxe n'est pas assez importante pour décourager les gens de dépenser sur l’achat de ces produits. Il faut qu’il y ait plus de « tobacco cessation clinics » pour les fumeurs et des « counselling sessions » pour les alcooliques.
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