Législatives 2019

Code de conduite des candidats : fake news, fausses promesses et calomnies interdites 

Campaign Managers et candidats aux élections générales sont prévenus. Il leur est interdit d’exploiter des fake news, de faire des promesses qui ne peuvent être réalisées, de calomnier leurs adversaires ou de les diffamer. C’est ce qu’indique un Code de conduite publié à leur intention. Si le document n’a pas force de loi, il requiert néanmoins l’engagement personnel des candidats.

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Yusuf  Aboobaker, président de l’Electoral Supervisory  Commission (ESC), a procédé au lancement d’un Code de conduite destiné aux candidats qui brigueront les suffrages le 7 novembre. C’était lors d’une conférence de presse le jeudi 31 octobre 2019, au Taher Bagh Hall, à l’occasion de la réunion annuelle entre l’ESC et les Campaign Managers. Dans son intervention, Yusuf Aboobaker a fait ressortir que ce document qui « n’a pas force de loi » requiert avant tout un « engagement personnel » de la part des candidats. 

L’utilité de ce code, comme annoncé par Le Défi Quotidien dans son édition du jeudi 31 octobre, est de s’assurer que les élections se déroulent dans le respect et la tolérance. Le document gravite autour de chapitres portant sur les principes auxquels les candidats sont appelés à se plier durant la prochaine joute électorale. 

Utilisation des ressources de l’État 

Le premier chapitre du code porte notamment sur la couverture équilibrée des participants par les médias publics et privés ; les titulaires d’une charge publique ne doivent pas utiliser les ressources de l’État de manière à favoriser la partisanerie. Le deuxième chapitre aborde le refus de se livrer à tout acte de corruption, le respect des différences et la liberté des choix. Il mentionne aussi le droit de tenir des réunions et de mener campagne conformément à la loi.

Fake news

Le troisième chapitre du code évoque le droit des participants d’exprimer leurs convictions politiques et de permettre aux membres du public ainsi qu’aux médias d’accéder à ces rencontres. Une section souligne que les candidats n’ont pas le droit, selon le code, d’encourager la publication de fake news et autres informations déformées voire diffamatoires en vue de dénigrer leurs adversaires. 

Les candidats sont aussi tenus de ne pas faire de promesses électorales irréalisables, voire fausses. Les participants sont également priés de s’abstenir d’organiser des réunions avec uniquement un segment de la population, c’est-à-dire des personnes issues d’une communauté, d’une caste ou d’une religion spécifiques. 

Financement des candidats

Le quatrième chapitre dit que chaque candidat doit prôner la transparence dans ses finances et dépenses électorales dans les limites prescrites par la loi. Les participants, selon le cinquième chapitre, doivent mener une campagne respectueuse de l’environnement. Ils doivent, par exemple, s’assurer que leurs oriflammes, drapeaux et banderoles soient conçus à partir de matériaux biodégradables. Les candidats doivent aussi s’abstenir d’appliquer de la peinture dans des lieux publics ou sur des feux de signalisation. 

«Baz» restreints 

Les candidats doivent, selon le sixième chapitre, se restreindre de construire des quartiers (communément appelés baz). Ils doivent aussi veiller à ce que ces lieux ne soient pas sources de nuisance ou de conflits dans la localité ; que l’alcool ne soit pas consommé sur place et que l’espace ne soit pas utilisé pour des activités illicites. Le septième chapitre aborde le comportement des agents. « All participants shall at time ensure that their agents do not subject the electorate to any form of harassment or annoyance ; instruct their agents and supporters not to indulge in any conduct which lead to confrontation with agents and supporters of other particpants ; dissuade their agents from impeding access to polling stations, from playing loud music or broadcasting messages through loud speakers or other devices and from any show of force. »

Démonstration de force

Le huitième chapitre traite du comportement des candidats. Ils doivent être magnanimes dans la victoire et gracieux dans la défaite. Ils ne doivent pas faire de démonstrations de force à travers des défilés désordonnés. Ils doivent se comporter de manière à préserver l’intégrité du processus de vote. Ils sont appelés, selon le neuvième chapitre, à respecter les exigences des lois électorales. Ils doivent aussi rapporter tout paiement illégal, tout acte de corruption et toute transaction illégale interdite par la Representation of the People Act. Les candidats doivent s’abstenir de faire de fausses plaintes. 

Adhésion aux principes

Le chapitre 10 stipule que tout candidat exprimant son adhésion aux principes figurant dans le document s’engage à promouvoir, à adopter et à respecter le Code de conduite.

Yusuf Aboobaker : «Cela requiert leur engagement personnel»

Le président de l’ESC a fait ressortir que « le Code de conduite est une norme de principe pour que les élections ne soient pas entachées par des irrégularités ». Ce document, a-t-il précisé, a été publié en raison de la tournure que prend la campagne électorale. « Le Code de conduite n’a pas force de loi. C’est avant tout un engagement personnel », a fait ressortir le président de l’ESC.

Une appli mobile pour suivre le décompte des voix 

Le commissaire électoral Irfan Rahman, qui était l’un des intervenants de la réunion, a rappelé que 941 719 électeurs participeront aux prochaines élections et que le nombre de centres de vote est de 332. Le commissaire électoral a ensuite précisé qu’une application mobile sera activée afin de permettre à la population de suivre le décompte des voix en direct. Il a ajouté qu’il n’y a aucune possibilité légale permettant aux Agaléens d’accomplir leur devoir civique à Maurice. Ils devront ainsi voter dans leur pays d’origine. 

Mario Nobin : «La police est sur le qui-vive»

Le commissaire de police, Mario Nobin, a fait ressortir que la campagne se passe très bien jusqu’ici. « Des incidents mineurs ont été recensés. La police est sur le qui-vive. Elle surveille la situation de près. Des véhicules sont inspectés de jour comme de nuit. Aucune arme n’a été trouvée jusqu’ici. » 

Les sept Deputy Commissioners of Police sont chargés de s’occuper de trois circonscriptions. Ils sont en contact permanent avec les Campaign Managers des partis politiques. La force policière a aussi publié un livret portant sur les élections générales.

 

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