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Cancer du sein : Une dizaine d’hommes diagnostiqués chaque année

Entre sept et huit hommes sont diagnostiqués d’un cancer du sein chaque année à Maurice. Pourtant, observe Selvina Moonesawmy, Manager de Link to Life, la réticence des hommes à se faire dépister reste forte. 

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Ces dernières années, Maurice a enregistré entre 5 et 8 cas par an chez eux. Selon le National Cancer Registry 2023, 7 nouveaux cas ont été recensés chez les hommes et 591 chez les femmes, contre respectivement 5 et 557 en 2022. Le rapport de 2018 faisait état de 16 nouveaux cas chez les hommes et de 570 chez les femmes cette année-là.

Chez les femmes, le cancer du sein touche surtout les 55 59 ans (83 cas), suivi des 70 74 ans (79 cas) et des 60 64 ans (76 cas). Chez les hommes, la maladie apparaît de manière plus équilibrée : deux cas ont été recensés dans les tranches 60 64 ans, 65 69 ans et 80 84 ans, et un cas chez les 50 54 ans.

Il est vrai que les campagnes de sensibilisation ne sont pas spécifiquement destinées aux hommes. « Nos activités de dépistage gratuit dans une région sont ouvertes à tout le monde. Ainsi, quand il y a des hommes, ils font le dépistage comme les femmes », explique Selvina Moonesawmy.

Dans certaines localités, « nous proposons aussi le dépistage du cancer de la prostate. Et dans ces cas, les hommes optent davantage pour la prostate que pour le sein », souligne-t-elle. Face à ce constat, elle préconise « davantage de campagnes de sensibilisation pour les encourager ». 

Link to Life s’y emploie déjà, notamment à travers des interventions en entreprise, où les hommes participent plus volontiers qu’aux campagnes organisées dans les centres communautaires. « Lors de ces sessions, nous expliquons que le cancer du sein ne touche pas uniquement les femmes. Le cancer ne fait pas de discrimination en fonction du genre. » Les facteurs de risque, les signes et les symptômes sont alors présentés pour favoriser une véritable prise de conscience.

« À travers ces campagnes en entreprise, nous détectons parfois des cas précoces chez les hommes », indique-t-elle. Les présentations permettent de mieux informer, ce qui pousse les participants à être davantage conscients de leur santé. « En ayant les informations sur les facteurs de risque et en tenant compte de leur historique familial, ils sont plus motivés à faire le test », précise-t-elle.

En revanche, dans les campagnes ouvertes au grand public, l’absence de présentation explicative fait que la participation masculine demeure faible. « Pour mieux intégrer les hommes dans les campagnes de dépistage, il faut multiplier les actions d’information, de sensibilisation et de prévention », insiste Selvina Moonesawmy.

Néanmoins, souligne la Manager de Link to Life, malgré cette réticence, la plupart des hommes soutiennent leur épouse malade. Toutefois, certains restent absents lors des étapes d’accompagnement, notamment quand une ablation du sein s’est avérée inévitable. « Certains conjoints n’arrivent pas à offrir le soutien nécessaire, mais nous avons aussi des cas d’époux très présents pendant le traitement et après, accompagnant leur femme pour récupérer une prothèse mammaire ou une perruque », témoigne-t-elle.

Ceux qui s’éloignent manquent souvent de communication au sein du couple. « Le patient doit d’abord comprendre ce qu’il vit pour pouvoir l’expliquer à son conjoint. Il faut aussi changer le regard sur la maladie. Certains pensent encore qu’avoir un cancer, c’est forcément mourir », explique-t-elle. Or, avec les traitements disponibles aujourd’hui, de nombreux patients poursuivent une vie normale.

Link to Life apporte ainsi un soutien global, non seulement aux patients, mais aussi à leurs conjoints, grâce à une équipe multidisciplinaire composée de médecins, psychologues et autres professionnels de santé.

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