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Blue Whale Challenge : Jeu morbide

Ce jeu dangereux qui pousse les jeunes à se suicider inquiète de plus en plus les parents et les autorités du monde entier car il compte de plus en plus d’adeptes sur les réseaux sociaux. Ne vous laissez pas piéger !

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Avez-vous entendu parler du Blue Whale Challenge  ou défi de la baleine bleue ? Originaire de Russie, ce jeu conçu d’après une légende qui raconte que la baleine bleue peut se donner la mort en allant s’échouer sur une plage, est dangereux. Il suscite l’indignation. Le jeu comprend 50 étapes dont la dernière amène au suicide. Plus on avance dans le jeu, plus il cause des frayeurs. Ceux qui y jouent doivent prouver qu’ils n’ont pas peur de la mort. Les défis sont dictés par un tuteur et commencent par des actions banales telles que « dessine une baleine sur une feuille ». Au fil des 50 jours de défis, les instructions deviennent de plus en plus dangereuses, allant de la mutilation au suicide.

Selon certains adolescents qui ont essayé d’y jouer, ce tuteur qui dialogue sans être visible avec les joueurs les menace également de venir les tuer s’ils ne vont pas au bout des défis imposés. D’après le réseau social russe VKontakte, le premier suicide lié à ce jeu morbide est celui d’une adolescente, faisant partie d’un groupe, qui s’est jetée sous un train.

Surveiller ce que font les enfants sur Internet

Les autorités mauriciennes veulent prévenir les jeunes de ce danger. Le ministère de l’Éducation a été informé par le Computer Emergency Response Team des dangers liés à cette application afin de mener des campagnes de sensibilisation chez les jeunes, les parents et les éducateurs. Jenita Appanah Appayah, consultante en sécurité informatique de CERT-MU du National Computer Board, dit que le jeu n’a pas fait de victimes à Maurice. Mais elle ajoute qu’il est important de rester sur ses gardes. « Nous devons rester vigilants car les jeunes de nombreux pays se sont laissés influencer par ce jeu. Il est donc important de ne pas prendre les choses à la légère et de sensibiliser les jeunes. Il est vrai que ce n’est pas un jeu qui peut être facilement téléchargé mais nous remarquons qu’il se propage à grande vitesse à travers les réseaux sociaux. » Elle poursuit : « Nous avons demandé au ministère de l’Éducation de passer le message dans toutes les écoles et nous en avons parlé avec plusieurs autres institutions. Nous en parlons également sur notre site web pour que le public puisse avoir plus d’informations exactes. » Jenita Appanah Appayah demande aux parents d’être plus attentifs à ce que leurs enfants font sur Internet.

« En parler, c’est prévenir »

Si, parmi les parents que l’on a interrogés, certains estiment que les autorités ont raison d’en parler, d’autres, comme Nooreza J., disent que « ce n’est pas une bonne chose d’en faire état car les jeunes seront tentés d’en savoir plus. » Quant à Nashil Dulloo, enseignant, il estime « qu’en parler c’est prévenir ». « Il ne faut pas avoir de sujets tabous avec les jeunes, estime-t-il. Pour les prévenir des dangers qui existent, il faut leur en parler et les mettre en confiance pour qu’ils n’hésitent pas à poser des questions à leurs parent ».

Parents, enseignants et autorités doivent tous s’unir pour éviter que les jeunes ne se laissent piéger. Toute personne qui souhaite d’autres informations peut contacter le National Computer Board au numéro gratuit  800 23 78.


Sgt. Nasseeruddin Bulladin, de la Cybercrime Unit : «Aucun jeu ne mérite de risquer sa vie»

Les autorités ne chôment pas pour contrer ces dangers qui menacent les jeunes. De nombreuses campagnes ont lieu actuellement dans les collèges, selon le sergent Nasseeruddin Bulladin, de la Cybercrime Unit : « Nous ciblons les jeunes de 14 à 17 ans. Le Blue Whale Challenge est le craze du moment sur les réseaux sociaux dans plusieurs pays. Il est vrai qu’aucune plainte officielle n’a été enregistrée à Maurice. Cependant il est important de mettre en garde les adolescents contre tous les dangers qui les guettent sur les réseaux sociaux. Nous suivons de près tous ces jeux dangereux en ligne et ces divers challenges. » Son message est clair : « Aucun jeu ne mérite que l’on risque sa vie ! »


Il développe une application anti-Blue Challenge Game 

Wassem Gul, un jeune étudiant pakistanais de 18 ans, a conçu une application similaire au Blue Whale Challenge, sauf que les 50 défis à relever n’ont rien à voir avec le jeu dangereux. Il explique avoir voulu créer cette application « pour que les jeunes réalisent combien la vie est précieuse ».

Parmi les tâches à accomplir  : se lever à 6 h 00, éplucher un oignon sans pleurer, aider ses parents dans une tâche ménagère. À la fin des 50 tâches, ce message rempli de positivité : «Congratulations you have become a Smart Blue Whale. Remember your life is a precious gift, don’t waste it on strange challenges you find on the Internet. The world is full of strange people, some of them will try to scare you in order to make you do odd things, if something like this happens to you, inform your parents or adults that you trust. Stay healthy and happy Blue Whale Grand Master.» Il n’est pas le seul à avoir eu cette idée. En France, une jeune fille a également conçu un challenge en 50 étapes qu’elle a baptisé le PinkWhale Challenge.


Un jeune arrêté en Russie 

Lorsque ce jeu a fait son apparition en Russie en 2016, trois jeunes avaient été suspectés, dont Philippe Boudeïkine, âgé de 22 ans. Arrêté en novembre 2016 pour incitation au suicide, il a été reconnu coupable et condamné il y a quelques mois à trois ans de prison pour deux suicides. Des adolescentes de 15 et 16 ans s’étaient jetées du toit d’un immeuble après avoir participé à ce jeu, sur leur compte Instagram. Il était soupçonné d’être impliqué dans plus d’une dizaine de suicides de jeunes russes. La déclaration de ce dernier avait choqué plus d’un: « Je voulais purifier la société en la débarrassant de ses déchets biologiques », peut-on lire dans la presse internationale.  Les deux autres suspects, arrêtés pour avoir créé des groupes d’incitations au suicide, n’ont pas été poursuivis.

La parole aux jeunes…

Le Défi Quotidien a interrogé quelques jeunes afin de savoir ce qu’ils pensent de ces défis qui circulent sur les réseaux sociaux

Adrien Louis – 19 ans : «On ne se suicide pas à cause d’un jeu»

« Les jeunes sont très vulnérables. Il faut toujours que les parents gardent un œil sur nous pour s’assurer qu’on ne fasse pas de bêtises. Je pense que les jeunes aussi doivent réaliser que ce genre de jeu est trop bête. On ne se suicide pas pour un jeu. On doit avoir suffisamment de maturité pour savoir distinguer ces pièges. »


 

Axelle Figaro – 18 ans : «Cela me choque»

« Les jeunes comme moi sont un peu accros aux réseaux sociaux et aux défis qui y circulent. C’est vrai que je n’ai jamais été attiré par le Blue Whale Challenge. Cependant, j’ai appris que certains jeunes y avaient laissé leur vie. Cela me choque. Ce jeu est satanique. Il ne consiste qu’à faire du mal : à se mutiler et à commettre le suicide. Il faut éliminer ces groupes qui agissent comme des sectes. »


 

Akilesh Ramsahye - 18 ans : «Ces challenges sont une perte de temps»

« Personnellement, je trouve que les challenges sur les réseaux sociaux sont une perte de temps, mais étant donné que c’est à la mode actuellement, par pure curiosité les jeunes se laissent influencer facilement. Le Blue Whale Challenge est un jeu parmi tant d’autres. »


 

Laurine Camangue – 18 ans : «Les jeunes suivent la tendance»

« Il y a quelque temps, je suis tombée sur une vidéo où deux filles se jettent d’un toit. Elles participaient au Blue Whale Challenge. Je trouve cela triste de voir la nouvelle génération agir de manière aussi irréfléchie. Il ne faut pas banaliser la vie et penser aussi à sa famille avant de faire des conneries. Les jeunes ne font que suivre la tendance, qu’elle soit bonne ou mauvaise. »

 

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