Pour leur première sortie commune, le PTr, MMM et PMSD seront présents à la mobilisation citoyenne du samedi 29 août à Port-Louis. Xavier-Luc Duval a parlé de cette démarche avec Ruth Rajaysur et Patrick Hilbert dans « Au Cœur de l’Info », le lundi 24 août. Et de souligner que le dialogue est entamé avec Roshi Bhadain.
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Ils seront présents à Port-Louis le samedi 29 août. Pour Xavier-Luc Duval, leader du Parti mauricien social-démocrate (PMSD), les trois partis politiques partagent une même position commune et comptent se rallier à la cause de Bruneau Laurette pour mobiliser la communauté mauricienne. « Nous faisons face à une crise sans précédent et les trois partis sont sur la même longueur d’onde », indique Xavier-Luc Duval. « De plus, depuis 2015, il n’y a pas eu de grandes différences sur les prises de positions surtout entre le Mouvement militant mauricien (MMM) et le PMSD. Le Parti travailliste (PTr) a, lui, été un allié de longue date. Nous n’avions pas eu de divergences de vues notamment sur l’économie, la corruption, les défis sociaux. On a ainsi eu une convergence qui nous a permis de nous rencontrer face à un même défi, tout en se respectant », poursuit-il.
Pour ce qui est des différends avec le MMM, Xavier-Luc Duval déclare qu’il y a eu un « bon dialogue » entre les deux partis et que la page des frictions est tournée. « Il y a eu des prises de positions surtout autour des élections. Le MMM voulait aller seul et le PMSD était avec le PTr. Mais, avec la réalité politique, on ne peut pas avoir une opposition divisée si on veut faire progresser le pays », estime-t-il. En ce sens, le dialogue est entamé avec Roshi Bhadain, le leader du Reform Party. Ce dernier sera également présent au rassemblement de samedi. « La discussion est ouverte avec Roshi Bhadain pour rejoindre la plateforme commune de l’opposition », fait comprendre le leader du PMSD.
Au fait, s’agit-il toujours d’une entente entre les partis de l’opposition ou d’une alliance ? À cette question, Xavier-Luc Duval précise qu’à ce stade, il s’agit uniquement d’une entente entre les trois partis politiques. « C’est un travail de concert qui a commencé au Parlement, facilité par le leader de l’opposition et qui continue dans le travail extra-parlementaire. Mais, à la façon dont évolue la situation, je vois bien une alliance pour les élections municipales », indique-t-il.
Mais, pour l’heure, le leader du PMSD fait comprendre que les trois partis se contentent d’accorder leurs violons et sont sur le même pied d’égalité. « Il y a un partage de vues dans le plus grand respect de tout un chacun et avec pour objectif de venir avec une action commune de l’opposition. Il n’y a pas de parti dominant. D’ailleurs, chaque réunion est présidée par un parti politique différent. La première avait été dirigée par le PTr, ensuite c’était au tour du MMM et le PMSD la semaine dernière, avec le même taux de participation », explique-t-il.
Les trois leaders s’engagent ainsi à participer au rassemblement de samedi, sans aucune couleur politique. « On sera habillés en noir, avec le masque de couleur noire et ceux qui veulent avoir un drapeau, on les demande d’emmener un drapeau de l’île Maurice », ajoute-t-il. Selon lui, il n’y aura pas de prise de parole des trois leaders.
Wakashio
La marche de samedi est occasionnée par le naufrage du Wakashio et c’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase, selon Xavier-Luc Duval. « Les trois partis ont unanimement demandé à ce qu’il y ait une commission d’enquête. Il y a plusieurs zones d’ombre autour de ce naufrage. Pour nous, il y a eu deux niveaux de négligences, notamment celle de l’équipage qui a laissé échouer le navire et celle du gouvernement qui est resté inactif pendant 12 jours. De plus, la presse internationale est unanime à condamner l’inaction du pays dans la gestion du Wakashio », insiste-t-il. Autre zone d’ombre selon lui : pourquoi avoir sabordé le navire aussi vite ? Pour le leader des bleus, aucune leçon n’a été tirée du naufrage du MV Benita. « Il y a eu des recommandations pour créer une voie maritime (Sea Lane) pour les navires commerciaux mais rien n’a été fait », estime-t-il.
Occasion ratée et manque d’orientation
Le naufrage du Wakashio est un deuxième drame pour le pays après l’épidémie de Covid-19. Un coup dur pour le tourisme, selon Xavier-Luc Duval, qui a été ministre du Tourisme en trois occasions. « Le tourisme va mal depuis deux ans. Mais, la Covid-19 a été une occasion ratée pour la formation des employés de ce secteur par le gouvernement. Pendant la fermeture des frontières, on aurait dû miser sur la remise à niveau, former les employés, rénover les hôtels pour faire rejaillir le secteur touristique », estime-t-il.
Pour ce qui est de la réouverture des frontières, Xavier-Luc Duval évoque l’absence du protocole du gouvernement. « Il aurait dû annoncer un plan, même s’il n’est pas finalisé. » Le leader du PMSD dresse un tableau aussi peu enthousiaste pour le secteur économique. « Il y a un manque d’orientation et de planification de nos secteurs clés notamment le tourisme, le sucre et le textile. Les perspectives économiques sont très sombres », dit-il.
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