Ashok Subron : «Un coup de poignard aux travailleurs locaux»

« Enn bidze bien grav », qui « restera dans les annales de l’histoire du pays », selon Ashok Subron. Il fustige le « basculement dangereux », notamment au niveau de la jeunesse mauricienne et des travailleurs locaux : « Se enn koud pwanyar dore dan ledo bann travayer ek lazenes morisienn. » Rezistans ek Alternativ était en conférence de presse, ce samedi 8 juin, pour commenter le Budget 2024-25, présenté la veille par le ministre des Finances.

Selon Ashok Subron, le Budget 2024-25 va davantage pousser les travailleurs mauriciens à quitter le pays pour laisser la place aux travailleurs étrangers, dont les modalités de recrutement ont été assouplies. Pour lui, les amendements qui sont apportés au Workers Rights Act seront principalement en faveur des employeurs, car ils n’auront pas à subir les mêmes contraintes qu’à l’égard des employés mauriciens. « Ce budget vise à soumettre les travailleurs et les jeunes professionnels à une nouvelle servitude en les mettant en compétition directe avec les professionnels étrangers qui vont venir travailler à Maurice très facilement », commente-t-il.

Ashok Subron se dit également déçu que le ministre des Finances n’ait rien annoncé sur le réajustement salarial attendu depuis plusieurs mois déjà, afin d’apporter plus de justice entre les différents groupes et catégories de travailleurs. Si le salaire minimum est une bonne chose pour les employés, le réajustement salarial est néanmoins important, souligne-t-il. « Au lieu d’un réajustement salarial, le gouvernement a opté pour le paiement des ‘CSG allowances’ qui sont des allocations temporaires, comme le salaire minimum garanti », avance-t-il. 

La CSG Allowance, ajoute-t-il, peut être supprimée l’année prochaine. « MSM pe dir ki si vot li, kapav pou etann sa ek sirtou li fer konpran ki bann alokasion ki pe done li pa enn drwa », d’où la raison pour laquelle celles-ci ne sont pas intégrées dans le salaire de base des employés. 

De son côté, Kugan Parapen estime que le ministre des Finances est comme un cheval qui porte des œillères. Selon lui, il ne voit pas toute la population mauricienne. « Il ne voit que ceux qui sont au bas de l’échelle et la classe moyenne, mais pas les ultra riches et les possédants, que ce soit au niveau salarial ou en termes de fortunes », déplore-t-il. 

Toutes les largesses annoncées par le ministre Padayachy, telles que les augmentations de pension et les autres prestations sociales, seront financées par les membres d’une même famille vivant sous le même toit à travers la taxe indirecte comme la TVA (voir en page 6) et les produits pétroliers qui sont lourdement taxés, fait-il ressortir. « Nous avons l’impression qu’il déshabille Paul pour habiller Pierre, sauf que Paul et Pierre habitent la même maison », dit Kugan Parapen. Et de souligner que si le gouvernement revient au pouvoir, il y aura « more of the same » du modèle préconisé par le ministre des Finances.