Trop maternelles, trop faibles, trop militantes, trop romantiques, mauvaises conductrices... Les qualificatifs pour différencier les femmes des hommes ne manquent pas. Vous êtes-vous déjà demandé si ce ne sont que des idées reçues ? Voici quelques-uns de ces préjugés, commentés par des femmes. Allez-vous changer d’avis ?
1. La femme, le sexe faible !
Quelle est l’origine d’une telle opinion, car il est absolument faux d’associer la femme au sexe faible. « Il est vrai que les femmes sont plus vulnérables et le plus souvent victimes d’agression sexuelle. Cependant, quand on parle de sexe faible, ce n’est pas ce à quoi on fait référence.Cela fait simplement partie des nombreux stéréotypes de genre. Bien au contraire, la femme possède la capacité de faire plusieurs choses à la fois. Même, quand elle est malade, elle ne fuit pas ses responsabilités. À la maison, elle est le pilier du foyer. Elle se doit souvent d’être forte, car elle représente un modèle pour les enfants », avance Stacy Melotte, commerçante. De plus, selon des chercheurs de l’université de Duke en Caroline du Nord, suite à une étude sur la réaction des deux sexes dans une situation de crise, les résultats démontrent que les femmes sont plus résistantes. « La femme apparaît comme le sexe le plus robuste », concluent ces chercheurs.
2. Femme au volant, égal accident !
« Aret roul kuma fam », « Sa mo sir enn fam ki pe kondir la », « Femmes au volant, mort au tournant », tels sont les commentaires que l’on entend souvent lorsqu’on prend la route. « Il n’y a qu’à étudier les chiffres et on verra que les femmes sont moins impliquées dans des accidents de la route. Les hommes, comme les femmes, bénéficient de cours de conduite et nous savons tous que les femmes sont bien plus attentionnées que les hommes. Elles font preuve de plus de considération envers les enfants présents dans le véhicule et respectent le Code de la route », explique Nelly Beg, directrice d’une agence. « Je pense que les hommes sont juste un peu jaloux de nos multiples compétences », ajoute cette mère de famille qui élève seule sa fille depuis six ans. Elle sait jongler entre vie professionnelle et responsabilités familiales. Ce qu’elle apprécie : le bodybuilding et le social.
3. Toutes les femmes aiment le rose !
Rose saumon, rose dragée, vieux rose, fuchsia, flamant rose… les nuances de rose ne manquent pas. Et pourquoi donc, dès la naissance, le rose est-il toujours associé à la féminité ? « C’est à cause de nous, les parents. Dès que l’enfant vient au monde (ou avant même sa naissance), on l’inonde de stéréotypes préétablis. Nous les catégorisons et imposons souvent un code de conduite aux filles. Leurs goûts et intérêts sont liés à ce que nous leur imposons comme modèle. Si les filles aiment le rose, les poupées et veulent être des princesses, c’est parce que les parents sont enclins à préparer une chambre de princesse de couleur rose et d’acheter des vêtements et accessoires, toujours de la même couleur, dès la naissance du bébé », avance Marjolaine R, thérapeute. Néanmoins, le rose ne deviendra pas forcément la couleur préférée de l’enfant. « En grandissant, les enfants développent leurs préférences. Certaines femmes privilégieront la couleur rose, tandis que d’autres non. »
4. Le bricolage, ce n’est pas pour les femmes !
« Bricoler, ce n’est pas une question de muscles, mais de cerveau », s’écrie Isabelle Catherine. Mère de famille, elle estime que c’est un peu de la faute des femmes, car elles ne s’affirment pas assez. « Une ampoule qui grille, une chaise qui vacille, la porte d’une armoire qui se casse ou encore le grille-pain qui ne fonctionne pas. Hop, on fait appel à son mari, à son père et/ou le fils aîné. Nous avons surtout grandi avec ces stéréotypes où nous apprenons que ce ne sont pas des travaux de femmes. On devient alors dépendante. Pourtant, il suffirait d’essayer. Il ne faut pas non plus avoir la prétention de tout savoir. On peut apprendre des autres, mais si on n’essaye pas on ne saura jamais », avance Isabelle Catherine, qui est en ce moment en stage, et souhaite devenir ingénieure professionnelle.
5. Les femmes féministes sont toutes sexistes !
Il est important de faire la différence entre le féminisme et le sexisme, car les gens sont de plus en plus nombreux à penser que le féminisme est une forme de sexisme, explique Lindy Florent, travailleuse sociale. « En fait, on pourrait plutôt dire que c’est le sexisme qui a produit des féministes. Le sexisme est défini comme étant une attitude discriminatoire, basée sur le sexe ou une idéologie qui se fonde sur l’adhésion à des croyances discriminatoires sur le critère du sexe. Les femmes subissent des commentaires ou des attitudes désagréables qui s’appuient sur des stéréotypes du genre. Elles sont donc victimes de discrimination. Les féministes ont pour objectif d’améliorer le statut de la femme dans la société tout en prônant l’égalité entre les hommes et les femmes. Malheureusement, cela n’est pas toujours vu d’un bon œil… »
6. Les femmes qui détestent les hommes ne militent pas pour les droits de la femme
« On dirait plutôt que c’est un peu le contraire, non ? », s’interroge Lindy Florent. « On constate souvent que les femmes qui militent pour les droits de la femme sont qualifiées de tous les noms, même si ces dernières années on note des changements positifs. Il est dommage de constater que ce ne sont pas seulement les hommes qui sont contre l’égalité du genre, mais certaines femmes aussi qui font preuve de réticence. Elles pensent que militer pour les droits de la femme, c’est faire preuve de rébellion et de désobéissance, ce qui fait d’elles des hors-la-loi. Malheureusement, ils sont encore nombreux à ne pas comprendre que les femmes ne cherchent pas à être supérieures et ne veulent pas piétiner les hommes en réclamant plus de droits. Elles souhaitent qu’une chose : les mêmes droits pour tous ! »
7. La place de la femme est à la maison !
Steffi Vivien, qui travaille dans une entreprise de la capitale, ne désapprouve pas totalement cette phrase : « Une maison sans femme est une maison sans âme ». Toutefois, elle pense que la femme regorge de talents et peut exceller à la maison tout en ayant un travail à plein temps. Son emploi du temps est toujours chargé, mais elle sait très bien jongler avec ses responsabilités. « C’est vrai que c’est une question de choix, mais aujourd’hui, de nombreux couples reconnaissent l’importance de la femme dans le milieu professionnel, non seulement, parce qu’elle est brillante et qu’elle a fait des études, mais également pour la contribution qu’elle peut apporter au sein d’une entreprise. Plus important encore, la femme rapporte des revenus au foyer et de nos jours, très peu de familles peuvent se contenter d’un unique salaire », explique Steffi Vivien. Cette dernière ajoute qu’aujourd’hui les femmes ont la possibilité de choisir leur métier : « La femme peut vraiment tout faire : conductrice, maçon, sapeur-pompier, policier. Elle sait tout faire ! Les femmes développent des aptitudes à faire plusieurs choses à la fois. Par exemple, lorsqu’elle rentre du travail, elle est capable de cuire, de s’occuper des enfants et de faire le ménage en même temps. Par contre, si vous demandez aux hommes de le faire, ils feront une chose à la fois ! »
8. Les femmes sont moins violentes que les hommes
Ah, enfin une phrase avec laquelle les hommes seront d’accords. Pourtant, ce n’est pas vrai de dire que les femmes sont moins violentes. Concernant la violence physique, les chiffres démontrent qu’un faible pourcentage d’hommes sont battus, mais ce n’est pas pour autant que les hommes ne sont pas victimes de violence, à en croire les propos du psychothérapeute Samcoomar Heermaun. « Les femmes peuvent être aussi violentes que les hommes. Bien souvent, elles sont coupables de crimes passionnels. La violence n’est pas seulement physique, mais aussi verbale. Les femmes ne portent pas des coups et blessures, mais assomment à coups de mots, de gestes déplacés et humiliants », dit-il. Encore une fois, ce sont surtout les stéréotypes qui placent les hommes au statut d’agresseurs et la femme en victime. La violence féminine reste un sujet tabou. On n’en parle pas assez, car les victimes ne veulent pas sortir du silence à cause de la honte, du qu’en-dira-t-on et le refus d’un homme d’accepter d’être victime de violence féminine, explique le psychothérapeute.
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