Trois ans de l’Alliance Lepep au pouvoir - Raj Meetarbhan : «La méritocratie n’a pas encore remplacé le clanisme»

Raj Meetarbhan. Raj Meetarbhan.

Trois ans déjà que l’Alliance Lepep est au pouvoir après avoir battu l’alliance Ptr-MMM. Le gouvernement issu des élections du 11 décembre 2014 a-t-il pu apporter le renouveau qu’il avait promis ? Raj Meetarbhan et éric Ng livrent leurs analyse.

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11 décembre 2014 -11 décembre 2017. L’Alliance Lepep a aboli le Certificate of Primary Education (CPE), a introduit le salaire minimal, a donné les premiers coups de pioche pour le projet Metro Express, entre autres. Ce gouvernement a-t-il pu convaincre la population les trois premières années de son mandat ? Pour Raj Meetarbhan, observateur politique, l’Alliance Lepep a répondu aux attentes exprimées par l’électorat aux dernières législatives. « Dans la mesure où un ‘renouveau’ se limite au remplacement d’un personnel politique par un autre, c’est oui. Mais si le terme implique une rupture avec les pratiques du passé, des idées nouvelles, des projets innovants, c’est non, on n’a pas changé d’époque. »

Il y avait une soif de renouveau, indique Raj Meetarbhan, dans le pays, en 2014, mais l’alternance a tout simplement apporté un nouveau casting, mais pas un changement d’ordre politique. « C’est comme le remake d’un film avec de nouveaux acteurs, mais avec le même scénario. » Par ailleurs, il affirme que sur le plan de la bonne gouvernance, « pourtant priorité numéro un de l’Alliance Lepep, il n’y a eu aucun progrès. Bien au contraire, à certains égards, on peut penser qu’il y a, aujourd’hui, un retour en arrière. La méritocratie n’a pas encore remplacé le clanisme. »

L’observateur politique souligne aussi qu’il y a eu, au début de la législature, notamment avec Roshi Bhadain, une tentative de secouer le cocotier, de réinventer la bonne gouvernance. « Mais sa fougue et son ambition dévorante ont eu raison de sa détermination à apporter le changement. » Raj Meetarbhan cite aussi la nouvelle génération de dirigeants politiques qui a pu faire émerger de nouvelles idées. « J’en citerai deux : Soodesh Callichurn et Sunil Bholah. Mais, globalement, l’heure du renouveau politique n’a pas encore retenti. »

« Le parcours est encore long »

Pour l’économiste éric Ng, l’Alliance Lepep n’a pas encore réussi le miracle économique qu’il avait annoncé. « Le miracle économique était une des priorités du gouvernement. Mais après trois ans au pouvoir, le parcours est encore long. D’autant plus que sir Anerood Jugnauth et Vishnu Lutchmeenaraidoo n’occupent plus les mêmes fauteuils. Le taux de croissance était annoncé à 7,5 %, en août 2015, lors  de la conférence sur la vision 2030 du gouvernement. Mais en fin 2017, nous n’avons pas encore atteint 4 %. Nous avons un taux de croissance de 3,7 %. L’inflation, la dette publique et le déficit budgétaire ont connu une hausse. »

Toutefois, éric Ng se réjouit de l’introduction du salaire minimal et  pense que cela pourrait avoir des effets dans le secteur d’emplois d’ici à douze mois.

  • LDMG

 

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