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Tempête financière: la SIT vacille sous des dettes de Rs 1,2 milliard

Le Waterpark de Belle-Mare figure parmi les projets du SIT qui engrangent des pertes.
La dernière année financière s’est soldée par des pertes de Rs 61 millions et des dettes de Rs 1,2 milliard pour le Sugar Investment Trust. Des mesures sont prises pour essayer de redresser la barre. Jusqu’en 2009, le Sugar Investiment Trust (SIT) était une entité profitable et saine. Mais depuis, c’est la dégringolade. Après un profit net de Rs 65 millions pour l’année financière 2008-2009, le bilan est passé à des pertes de Rs 61 millions pour la dernière année financière.Ce qui inquiète le plus, ce sont les emprunts qui ont crevé le plafond. Alors que les dettes de l’organisme étaient de Rs 10 millions seulement en 2009, elles ont atteint Rs 1,2 milliard en 2015. Un ambitieux programme est envisagé pour remettre à flot ce Trust qui est placé sous la responsabilité du ministère de l’Agro-industrie. Un consultant indépendant, en l’occurrence le cabinet PricewaterhouseCoopers, vient d’être désigné pour élaborer un plan de relance. De plus, la State Bank of Mauritius, qui a été nommée lead financial arranger du SIT, aura pour tâche de l’épauler à gérer ses dettes.

Réputation entachée

Mais comment le SIT en est-il arrivé là ? Son rôle principal est de faire fructifier ses 2 500 arpents de terres. La majorité de ses propriétés foncières provient du fameux Illovo deal conclu par le gouvernement Mouvement socialiste militant/Mouvement militant mauricien, qui était aux affaires de 2000 à 2005. Ce fonds  compte 55 000 actionnaires, qui sont pour la plupart des petits planteurs, des employés et des retraités de l’industrie sucrière. Durant les premières années de sa création,  tout allait pour le mieux. Le Trust réalisait des profits de plusieurs dizaines de millions de roupies jusqu’à ce que plusieurs projets commencent à prendre l’eau. Après des débuts prometteurs, le Waterpark de Belle-Mare fut parmi les premiers à battre de l’aile. La réputation de ce complexe de loisirs fut entachée par plusieurs accidents, les recettes commencèrent à baisser, entraînant une dégradation des équipements et de l’ensemble de l’enceinte. La mort accidentelle de deux enfants provoqua la fermeture du Waterpark en 2013. Un comité d’enquête institué à la suite de ce drame recommanda, entre autres, que le lieu soit rénové de fond en comble. Un partenaire stratégique étranger est sur les rangs pour développer le parc en projet comprenant un lieu de détente, mais aussi des villas, appartements et même un établissement hôtelier. Les négociations entre le SIT et cette entité étrangère ne sont pas encore terminées. Si le deal échoue, le SIT compte embaucher un consultant, après appel à candidatures, pour élaborer un plan de développement afin de remettre le parc au goût et aux exigences du jour. Les malheurs du SIT ne s’arrêtent pas là. Trois autres projets – le projet résidentiel AUREA, le bâtiment The Core et le projet de morcellement de l’île d’Ambre – ont été une faillite totale. Le projet Aurea a accusé un retard de plus de trois ans, plus particulièrement en raison de la mise en faillite d’un entrepreneur en 2013. De nombreux acquéreurs qui ont déjà tout réglé attendent de recevoir leur titre de propriété.

Investissements additionnels

Par rapport à l’immeuble The Core, situé à Ebène, des changements dans le concept et le design apportés en cours de route ont nécessité des investissements additionnels de plusieurs dizaines de millions de roupies. Le projet a également accusé un sérieux retard. Le morcellement de l’île d’Ambre a également été un échec total car « le prix d’achat du terrain était bien supérieur à la valeur du marché », précise le ministre de l’Agro-industrie, Mahen Seeruttun, dans une réponse écrite déposée au Parlement en fin de semaine dernière. « De plus, au lieu d’être résidentiel, l’emplacement était classé pour des besoins agricoles uniquement. Ce qui fait que 70 % des lots sont invendus », devait-il ajouter. Une enquête diligentée au ministère sur The Core et Aurea a permis de déceler de nombreuses mauvaises pratiques. Le dossier a été transmis, en juin dernier, à l’Independent Commission against Corruption. L’enquête ouverte par cet organisme n’est pas encore complétée. Parmi les conclusions du ministère, plusieurs ont trait à des pratiques qui paraissent illégales : des contrats qui auraient été alloués sans l’aval du conseil légal du SIT, des contrats qui auraient été amendés par la direction sans l’autorisation du conseil d’administration, de l’argent qui aurait été déboursé sans justificatif, des vices de procédures lors des prélèvements effectués sur des dépôts de certains clients, et des modifications apportées à certains travaux à l’insu du conseil d’administration.
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