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Rody Venkatasamy, le propriétaire, arrêté et placé en détention policière : «Banla ine larg mo bann lisien, ti pe rod kokin zot»

Véritable casse-tête pour les policiers de Line Barracks, sept jours après l’attaque des deux Rottweilers sur un homme de 42 ans, dans le quartier de Ward IV, à Port-Louis. Les deux molosses qui ont mordu les mains et les pieds de la victime demeurent introuvables. 

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Les policiers comptent visionner diverses caméras de surveillance installées chez des habitants de la rue d'Artois en vue de savoir l’itinéraire du propriétaire des molosses après cette attaque. Ils veulent surtout savoir si d’autres personnes sont venues sur place pour récupérer ces deux molosses. Ainsi, la collaboration des riverains habitants la rue d’Artois sera sollicitée. En vue de retrouver les deux Rottweilers, les policiers envisagent aussi d’expertiser le téléphone cellulaire du propriétaire des chiens sur ses appels échangés après cette attaque.

Lors de son interrogatoire, en présence de son avocat, Me Yash Badhain, Rody Venkatasamy, a reconnu comme étant le propriétaire de ces deux molosses. De plus, il a fait état d’un vol de ces deux Rottweilers peu avant cette attaque. « Banla inn larg mo bann lisien, ti pe rod kokin zot », a expliqué ce commerçant dans sa déposition. 

Le suspect explique que c’est à travers les vidéos postées sur les réseaux sociaux qu’il a eu vent de ce drame. Cependant, il sera confronté aux images des caméras de surveillance qui ont filmé cette attaque qui a duré plusieurs minutes. En revanche, dans ces vidéos, on voit les deux molosses regagner la cour du propriétaire après cette attaque.

La récupération de ces deux molosses par les autorités est indispensable pour la suite des investigations. Déjà que les experts de la Scene Of Crime (SOCO) ont effectué une descente des lieux à la demeure du suspect, au no. 11 rue d’Artois, Ward IV, à Port-Louis.  La niche des Rottweilers a été soumise à une analyse approfondie. Des excréments et des poils y ont été prélevés. De plus, des traces de salive et du sang ont été prélevés devant la demeure et sur la porte de la demeure du suspect et sur le bitume. Si les enquêteurs parviennent à récupérer les molosses, ils seront examinés par les officiers de la Mauritius Society for Animal Welfare (MSAW).

Rappelons que Rody Venkatasamy, le propriétaire des deux molosses, était activement recherché depuis le début de la semaine. Il a pu être arrêté dans la nuit du mercredi 22 septembre à son domicile. Inculpé provisoirement d’« Involonturaliy wound and blows by negligence » devant le tribunal de Port-Louis, il demeure en détention policière jusqu'au 30 septembre prochain.  


La mère du propriétaire : « Nos chiens sont apprivoisés »

La mère du propriétaire des deux Rottweilers dit « ne pas comprendre » comment ses chiens ont pu se retrouver en pleine rue dimanche soir. Elle suppose qu’« un individu a pu manipuler le verrou du portail et c’est ainsi que les deux chiens ont peut-être pu se retrouver dans la rue ». Notre intervenante maintient que les deux Rottweilers, qui sont mère et fils, ne traînent pas les rues. 

N’a-t-elle pas été alertée par les cris de détresse le jour de l’attaque ? À cette question, la mère du propriétaire répond que « l’attaque a eu lieu à la rue Mère Barthélemy et nous sommes domiciliés à la rue d’Artois ». Et d’ajouter qu’aucune complainte n’a jamais été recensée concernant ces deux Rottweilers. « Nous n’avons jamais enregistré des complaintes du voisinage. D’ailleurs, nous vivons comme une famille », fait-elle comprendre. « Les chiens n’ont jamais attaqué personne depuis qu’ils ont été adoptés. Ils sont apprivoisés. Nos chiens sont comme des enfants. S’ils étaient agressifs, dimounn pa ti pou vinn dan nou tabazi », précise-t-elle.

Toutefois, la mère du propriétaire se dit triste pour la victime. « Nous sommes avant tout des êtres humains et des personnes conscientes », lâche-t-elle. Et d’ajouter : « avant de porter un jugement, je vous demande d’analyser les faits ».


Un business qui rapporte gros : des chiens de race importés pour favoriser le trafic

Le business des chiens de race prend une proportion plus que démesurée dans le pays. Selon des renseignements, Maurice compte environ 11 éleveurs attitrés par les autorités contre une centaine qui opèrent illégalement au vu et au su des autorités locales. 

Sous le couvert de l’anonymat, des sources expliquent que les prix des chiots (commercialisés à partir de deux mois) dûment vaccinés commence à partir de Rs 20 000 dépendant des races. Le plus cher pourrait avoisiner les Rs 50 000. « Le business des chiens de race est connu de tout le monde », avance un éleveur de chiens. Selon notre intervenant, « la majorité des éleveurs trempés dans le business opèrent illégalement ». 

Mais pourquoi le business des chiens de race ? Est-ce l’argent qui attire ? « C’est la rareté des chiens sur le marché qui est mis en avant. C’est ainsi que les éleveurs capitalisent sur la grande demande afin de faire énormément d’argent », fait-on comprendre. Nous apprenons que certains éleveurs commandent des chiots de la Serbie ou encore de l’Allemagne. Une fois à Maurice et après avoir atteint l’âge mature, ces chiens, issus d’une première lignée, sont croisés et leurs chiots sont vendus à des prix exorbitants, soit entre Rs 50 000 et Rs 60 000 par chiot. Cependant, c’est très rare que des chiens importés sont croisés avec ceux qui n’ont pas été importés. 

À savoir que les chiens les plus demandés sont les Rottweilers, les Bergers allemands et les Labradors. Ces races sont prisées en raison de leurs caractéristiques physiques.

Les chiens classés « dangereux »

  • Malamute d’Alaska
  • American Pit Bull Terrier
  • American Staffordshire Terrier
  • Blue Nose Pitbull
  • Boerboel ou Boerbull
  • Bullmastiff
  • Cane Corso
  • Dobermann 
  • Dogue argentin 
  • Fila Brasileiro
  • Tosa ou Tosa Inu
  • Berger d’Anatolie ou Kangal
  • Mâtin napolitain 
  • Dogue argentin
  • Red Nose Pitbull
  • Rhodesian Ridgeback
  • Rottweiler
  • Staffordshire Bull Terrier
  • American Staffordshire Terrier

Chiens domestiqués : les critères à respecter

Toutes les races de chiens peuvent être domestiquées. Les propriétaires des chiens domestiqués doivent respecter une série de critères conformément à la section 32 de l’Animal Welfare Act. Ces derniers doivent impérativement s’assurer à ce que :
Les cours abritant les chiens soient clôturées ; 
Les chiens doivent être en contact avec des êtres humains ; 
Ils doivent avoir un minimum d’heure de temps de jeux durant les sept premiers mois de leur vie ; 
Ils doivent être nourris une ou deux fois par jour ;
Ils ne doivent pas être enfermés pendant toute la journée ;
Ils doivent être vaccinés peu après la naissance, c’est-à-dire l’injection de trois vaccins durant les premiers trois mois précédant la naissance et des consultations chez un spécialiste chaque six mois ;
Ils doivent également être vaccinés lorsqu’ils sont malades.
« Si un chien est systématiquement enfermé, il perdra automatiquement ses repères. C’est ainsi que le chien deviendra agressif », explique-t-on.  


Que dit la loi lorsqu’une personne est agressée par un chien ?

Selon l’avocat Neil Pillay, le propriétaire des chiens est passible d’une peine d’emprisonnement ne dépassant pas six mois et d’une amende d’excédant pas Rs 10 000. Cela en vertu de l’article 33 (1) (a) (b) de l’Animal Welfare Act. Celle loi, selon l’avocat Neil Pillay, fait mention comme étant un délit imputable au propriétaire d’un chien « dès lorsqu’un chien attaque ou pourchasse ou se précipite sur des personnes, d’autres animaux domestiques ou un véhicule ».

Obligations du propriétaire 

Par ailleurs, évoque l’avocat Neil Pillay, un propriétaire a des obligations par rapport à son chien ou ses chiens. Cela en vertu des articles 32 (1) (2) (3) de l’« Animal Welfare Act».

Selon cette loi, le propriétaire du chien doit s’assurer que son animal ne blesse ou n’intimide quiconque ou d’autres animaux domestiques ou n’endommage des effets appartenant à une tierce personne. Le propriétaire a même des obligations quant à la façon de garder son animal, c’est-à-dire, il faut que l’animal soit placé ou gardé dans un lieu sécurisé par une clôture d’une hauteur suffisante, de sorte à s’assurer à ce que son chien ne s’échappe pas pour possiblement occasionner des incidents décrits précédemment. 

De plus, un propriétaire ne doit pas promener son animal sans une laisse et une muselière. L’animal ne doit pas être sous la responsabilité d’une personne âgée de moins de 16 ans. 

En vertu de l’article 32 (4) de l’« Animal Welfare Act », si le propriétaire est reconnu coupable des délits reprochés, il encourra l’imposition d’une peine d’emprisonnement ne dépassant pas six mois et d’une amende d’excédant pas Rs 10 000.

Le cas du propriétaire des « Rottweilers »

Le cas provisoire logé contre le propriétaire des « Rottweilers » est par contre différent. Celui-ci fait l’objet d’une accusation provisoire de « involuntary wounds and blows by negligence » devant le tribunal de Port-Louis. Cela en vertu de l’article 239 (2) du Code pénal. 

Il lui est reproché d’avoir, le dimanche 18 septembre 2021, illégalement et par négligence et involontairement, infligé des coups et blessures sur un homme de 42 ans, tout cela en étant, le propriétaire de deux chiens de la race « Rottweiler ». Et de les avoir laissé par négligence s’échapper dans la rue où ils ont attaqué le quadragénaire qui a subi des blessures très graves. 

Toute personne poursuivie en vertu de cet article du Code pénal risque, si elle est reconnue coupable, une peine d’emprisonnement ne dépassant pas un an ou une amende n’excédant pas Rs 100 000, selon la gravité des faits prouvés devant la Cour, explique l’avocat Neil Pillay.

  • LDMG

 

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