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Nouveaux billets de banque - Dan Maraye: «La BoM forcée de faire marche arrière»

Les deux invités sur le plateau de l’émission Au cœur de l’info, Dan Maraye et Yvan Martial, sont d’avis que le projet d’émission d’une nouvelle famille de billets de banque de la Banque de Maurice est désormais compromis. « La BoM n’a pas d’autre choix que de faire marche arrière. D’autant que je ne vois pas Pravind Jugnauth revenir sur ses propos et dire qu’il est d’accord avec ce projet », a déclaré l’ancien Gouverneur de l’institution.

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L’observateur Yvan Martial estime aussi que suite aux déclarations du ministre des Finances, « on ne sait pas ce qu’il va advenir » du projet. Il soutient que le consensus est important dans la conjoncture actuelle. « Si le projet d’émission d’une nouvelle famille de billets de banque est sujet à une polémique, c’est préférable de le mettre de côté », a-t-il souligné. Notons qu’Yvan Martial fait partie du comité chargé par la BoM de réfléchir sur les monuments et sites pouvant figurer sur la nouvelle famille de billets. Rappelons que l’actuel Gouverneur de la BoM, Ramesh Basant Roi, a annoncé publiquement l’émission d’une nouvelle famille de billets de banque. Toutefois, plusieurs jours plus tard, le ministre des Finances est venu dire à l’Assemblée nationale que le gouvernement y est opposé, notamment à cause du coût. Comment aurait-on pu éviter une telle situation ? « Je crois que dès que Pravind Jugnauth a été nommé ministre des Finances, la BoM aurait dû l’informer de ce projet et avoir son avis. Il ne faisait pas partie du Cabinet et ne pouvait savoir s’il y avait eu consultations à ce sujet », a déclaré Dan Maraye.

Sécurité

Yvan Martial a un point de vue différent : « Pravind Jugnauth aurait pu, dès l’annonce du Gouverneur, informer la BoM de son opposition et non attendre une interpellation à l’Assemblée nationale pour l’exprimer. » Dan Maraye a rappelé que les banques centrales renouvellent leurs billets de banque tous les sept à dix ans pour des questions de sécurité et pour combattre la corruption, notamment l’argent sale. « Cela ne signifie pas le changement d’effigies. On améliore la sécurité grâce à l’évolution de la technologie », a-t-il indiqué. Et de préciser que, dans ce processus, la BoM est « l’agent » du gouvernement. Il a souligné que la Bank of Mauritius Act stipule que la Banque centrale peut émettre de nouveaux billets de banque « after consultations » avec le gouvernement. « Quand j’étais Gouverneur de la BoM, j’avais proposé qu’on remplace after consultations par with the approval, du gouvernement. Car le Gouverneur est un nominé politique, qu’on le veuille ou non. C’est celui qui a un mandat du peuple qui doit décider », a précisé Dan Maraye. Il s’est aussi interrogé sur le coût qu’entraînerait un tel projet : « Rs 600 millions est une grosse somme. Est-on passé par un appel d’offres ou un agent ? Comment arrive-t-on à un tel montant ? Surtout qu’il ne faut pas oublier que les billets ne sont pas introduits d’un seul coup sur le circuit. »

« Sous la pression »

Patrick Assirvaden est intervenu au téléphone. Lui aussi a des interrogations, mais elles sont d’une autre nature : « Le gouvernement n’a-t-il pas d’autres priorités ? Ne pouvait-il pas utiliser ces Rs 600 millions pour améliorer la distribution de l’eau, pour améliorer la vie des démunis ou dans le combat contre la drogue ? » Pour le président du Parti travailliste, « on aurait pu changer les billets, mais garder les effigies de ces grands tribuns ». Il estime que l’objectif était simplement « d’effacer une partie de l’histoire du pays ». Pour lui, c’est « sous la pression du PMSD » que le gouvernement « se voit forcé de faire marche arrière sur ce sujet ». Yvan Martial a évoqué « une injustice » concernant l’actuelle famille de billets de banque. « Il n’y a aucun militant. Je comprends qu’en principe, on ne met pas l’effigie d’une personnalité qui est toujours en vie. Puis, un personnage comme Emmanuel Anquetil avait davantage sa place sur un billet de banque, en tant que représentant de la population générale et de la classe ouvrière, que le technocrate Maurice Paturau par exemple », a-t-il déclaré. Dan Maraye, qui était à la tête de la BoM lorsque l’actuelle famille de billets de banque a été émise (en 1998), a confirmé que le principe de ne pas avoir d’effigie de personnes toujours vivantes sur les billets a prévalu. Il est aussi d’avis qu’Emmanuel Anquetil « avait sa place » sur les billets de banque. « Un comité avait aussi recommandé le major Atchia, mais c’est le gouvernement qui a le dernier mot », a-t-il déclaré. Il s’est aussi demandé s’il n’était pas temps d’éliminer la pièce de Rs 20 et d’introduire celle de Rs 25 à la place.

Sarjoo Gowreesunkur: «L’enjeu a pris le pas sur le spectacle»

L’Euro 2016 a été l’autre thème de l’émission. Sarjoo Gowreesunkur, l’un des intervenants, a expliqué que pour cette édition, « l’enjeu a pris le pas sur le spectacle ». D’où, selon lui, le nombre de matchs nuls et le peu de scores fleuves durant la phase de groupes. « On peut aussi voir que dans beaucoup de matchs, c’est l’équipe qui a eu le plus petit taux de possession du ballon qui a gagné grâce à un contre », a-t-il déclaré.

 

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