Interview

National Research Week de la TEC - Dr Theng Yin Leng : «Maurice a encore du chemin à faire»

Dr Theng Yin Leng

Le Dr Theng Yin Leng est un des grands noms du monde de la recherche. Directrice de l’Ageing Research Institute for Society de l’Université Technologique, de Nanyang, à Singapour, elle a été une des intervenantes lors de la National Research Week de la Tertiary Education Commission qui a débuté mardi. Elle a fait un exposé sur la ‘Success Story’ de Singapour en matière de recherches et a partagé quelques techniques avec les participants. Selon elle, Maurice doit d’abord établir ses priorités et investir dans les ressources humaines pour atteindre son potentiel.

Maurice et Singapour ont-ils beaucoup de points en commun ?
Les problèmes sociétaux sont pratiquement les mêmes pour Maurice, Singapour et beaucoup de pays à travers le monde. Il y a le vieillissement de la population, le diabète, les maladies chroniques, le manque d’espace pour le développement. C’est pour ces raisons que la recherche aujourd’hui est devenue très importante pour essayer d’apporter des solutions durables à ces problèmes.

Certaines recherches à Singapour peuvent-elles aider Maurice ?
Ce n’est pas aussi simple. Chaque pays a cependant des besoins spécifiques, il faut d’abord comprendre l’écosystème dans lequel nous évoluons. Il y a différentes cultures, différentes habitudes et, de ce fait, différents mode de vie. Nous devons d’abord faire des études sur ces points précis avant d’avoir recours aux recherches conduites dans d’autres pays. Le plus important est évidemment les chercheurs locaux qui seront plus en mesure de déduire si une solution qui a fonctionné dans un autre pays peut être mise en pratique à Maurice. La méthode ‘Copy-Paste’ ne marche pas automatiquement.

Quel est alors le moyen plus sûr pour faire avancer les recherches locales ?
Il faut engager des chercheurs et des scientifiques locaux, ce sont eux qui ont la notion de base. L’étape suivante est de collaborer avec la communauté internationale et d’apprendre des meilleurs pour, par la suite, faire des percées qui pourront être bénéfiques pour Maurice.

Maurice peine un peu dans cette course de la recherche, comment faire avancer la cause ?
Singapour était dans la même situation que l’île Maurice. Le pays a commencé à investir massivement dans la recherche, en 1991, avec l’ouverture de l’université de Nanyang, mais ce n’est qu’en 2006 avec la décision de convertir l’université en un centre de recherche intensive que le pays s’est démarqué. Les choses prendront un certain temps. Maurice doit d’abord établir ses priorités. Il faut à tout prix investir dans les ressources humaines et développer la capacité des scientifiques et des chercheurs mauriciens. L’infrastructure et les équipements viennent après. Pour Maurice, je pense qu’il faut de l’unité et un but commun. Si le gouvernement, les universités, les institutions et la population travaillent en collaboration pour atteindre ce but, les choses avanceront très vite.

Vous avez aussi mentionné la formation des chercheurs...
Oui, la formation des chercheurs est la chose la plus importante dans ce domaine. La ‘Success Story’ de Singapour vient de notre moto ‘ Putting People First’. Dès que vous avez des experts au niveau local, le financement viendra automatiquement, car les investisseurs, qu’ils soient du privé, du gouvernement ou des institutions internationales, auront confiance dans la capacité d’avoir des résultats.

 

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