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Reward Money de Rs 4,4 M à l’ex-Special Intelligence Cell - doutes sur une demande signée : la FCC fait appel à la graphologie

L’ASP Rajcoomar Seewoo affirme que son subordonné a bien perçu les Rs 4,4 millions.

La Financial Crimes Commission (FCC) enquête sur la disparition de Rs 4,4 millions de « Reward Money » décaissées pour la Special Intelligence Cell afin de rémunérer un informateur ayant aidé à une saisie de drogue en 2024. Un policier de cette défunte unité dit ne pas se souvenir d’avoir demandé ni perçu cette prime, alors que sa signature figure sur les documents. 

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Où est passée la somme de Rs 4,4 millions de « Reward Money » décaissée par le bureau du Commissaire de police (CP) de l’époque et destinée à rémunérer un informateur ayant aidé la Special Intelligence Cell (SIC) de la Special Support Unit à procéder à une saisie de drogue en 2024 ? C’est ce qu’essaie de déterminer la Financial Crimes Commission (FCC). Or, des doutes surgissent quant à la validité de la demande signée et le document signé confirmant la réception effective de cette somme d’argent. 

Un enquêteur de l’équipe dirigée par l’Assistant surintendant de police (ASP) Rajcoomar Seewoo, ancien responsable de la SIC désormais dissoute, affirme ne pas se souvenir d’avoir formulé de demande pour cette prime à l’époque. Mieux, il nie avoir perçu les Rs 4,4 millions, alors même que la demande porte ce qui semble être à la fois son nom et sa signature. Face à cette contradiction, la FCC a enclenché une analyse graphologique. 

Le montant initial de Reward Money réclamé par la défunte SIC s’élevait à Rs 6 millions. Cependant, le bureau du CP avait approuvé un paiement de Rs 4,4 millions. Cette somme était destinée à être remise au policier de la SIC ayant fait la demande afin qu’il rémunère son informateur pour sa contribution à la saisie de drogue qui avait permis d’intercepter de l’héroïne et du cannabis estimés à Rs 13,6 millions en juillet 2024. 

Paiement avalisé

Des documents, saisis par la FCC lors d’une perquisition aux Casernes centrales, attestent que le 18 septembre 2024, le paiement avalisé avait été décaissé par le bureau du CP d’alors, Anil Kumar Dip. Lors de son audition, le limier de l’ex-SIC a, en effet, été confronté à plusieurs documents : des formulaires de demande – Application For Reward To Police Officers (Part A) – déposés au bureau du CP d’alors en 2024, ainsi qu’un formulaire d’« Acquittance » confirmant la réception du paiement. 

Pourtant, le policier insiste sur le fait qu’il ne se souvient pas avoir formulé de requête pour cette prime, et ce malgré la présence de son écriture et de sa signature. C’est cette incohérence qui a poussé la FCC à initier une analyse graphologique afin de vérifier l’authenticité de la signature sur les documents concernés. L’objectif est de déterminer s’il s’agit effectivement de l’écriture manuscrite et de la signature du policier sur le formulaire de demande et sur l’« Acquittance Form ». Des échantillons d’écriture du policier ont été collectés afin de les comparer. 

De son côté, l’ASP Rajcoomar Seewoo, poursuivi pour « money laundering », a affirmé à la FCC, en présence de son avocat Mᵉ Assad Rujub, que son subordonné a bien perçu les Rs 4,4 millions qui auraient été versées en plusieurs tranches. Selon lui, les chèques liés à ces paiements ont été déposés sur un compte bancaire spécifique ouvert dans une banque commerciale. Il soutient avoir obtenu le feu vert du bureau du CP d’alors pour y verser les montants successifs de Reward Money accordés à la défunte SIC.

Au-delà de ce cas précis, la FCC suspecte de nombreuses irrégularités dans 56 autres requêtes de Reward Money, totalisant Rs 34,7 millions, versées à la SIC entre juillet 2023 et octobre 2024. D’ailleurs, deux anciens enquêteurs de la défunte SIC interrogés en fin de semaine dernière devront se présenter à nouveau cette semaine au Réduit Triangle. Ils seront confrontés à des formulaires ayant trait à des réclamations portant sur le décaissement de ces Rs 34,7 millions. 

Les opérations de l’unité dissoute passées au crible 

Sous la direction de l’ASP Rajcoomar Seewoo, les opérations de la défunte SIC s’étaient multipliées à l’époque à travers le pays, avec de nombreuses saisies de drogue et arrestations. En février 2024, à Baie-du-Tombeau, une saisie de cannabis et d’héroïne, estimée à Rs 6 millions, avait conduit à l’arrestation d’un suspect. 

Une motocyclette de 600 cc avait également été confisquée lors de cette opération. La presse avait été conviée à une conférence pour faire le point sur cette réussite. L’Assistant commissaire de police Dunraz Gangadin, chef de l’équipe, avait publiquement félicité l’ASP Seewoo pour ces « réalisations ». 

Plus tard, en juillet 2024, l’ancienne SIC avait réalisé deux saisies majeures de drogue, comprenant héroïne et cannabis, d’une valeur totale de Rs 13,6 millions. Quatre jours après, à L’Espérance-Trébuchet, 22 kilos de cannabis évalués à Rs 26 millions avaient été saisis. 

La FCC cherche aujourd’hui à déterminer si les primes obtenues pour ces opérations ont été calculées de manière justifiée ou si elles sont excessives et non motivées. Ces bonus financiers sont actuellement examinés à la loupe afin de vérifier leur conformité avec le barème des paiements de Reward Money.

Anil Kumar Dip, alors CP, avait déclaré lors d’un point de presse qu’il fournissait lui-même certaines informations à l’ASP Seewoo pour des opérations ciblant des saisies importantes de stupéfiants. La FCC souhaite obtenir des éclaircissements sur les opérations menées entre février et juillet 2024 en interrogeant tous les membres de cette équipe. 

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