Le refus de réponse du gouvernement autour des décaissements effectués par la Mauritius Investment Corporation (MIC) et les entreprises bénéficiaires enfle la polémique. Le sujet a été abordé dans l’émission ‘Au cœur de l’Info’ animée par Jane Lutchmaya et Anoop Dhookeeya, le mercredi 21 juillet.
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Le mode de fonctionnement de la MIC, filiale de la Banque de Maurice, engendre l’indignation, d’autant plus que cet organisme gère quelque Rs 80 milliards représentant l’argent des contribuables. La gestion de la MIC, qui devrait normalement opérer selon des valeurs basées sur la transparence et la bonne gouvernance, suscite des interrogations. Cela évoque que la MIC fonctionne selon la Company’s Act et ne peut divulguer certaines informations.
Pour Faizal Jeeroburkhan de Think Mauritius, la transparence est à la base de la bonne gouvernance et la pierre angulaire de la démocratie. Et l’absence de transparence laisse insinuer qu’il y a anguille sous roche. Ce qui exaspère Xavier-Luc Duval, leader de l’opposition, c’est l’objection de Renganaden Padayachy d’apporter des réponses sur les Rs 30 milliards issues de la Banque centrale et déboursées par la MIC. « N’étant pas une banque, la MIC n’est pas soumise au secret bancaire. C’est le devoir d’un ministre de répondre aux questions. Pour le principe, c’est inacceptable que notre argent soit utilisé sans qu’on sache qui sont les récepteurs des investissements », argue Xavier-Luc Duval.
Éthiquement parlant, les clarifications demandées par l’opposition sont justifiables, selon Geetanee Napal, chargé de cours en éthique à l’Université de Maurice. Il est de la responsabilité des décideurs d’instaurer un sentiment de confiance, sans quoi interviendra logiquement des doutes et des problèmes relatifs. Ceci dit, la culture à Maurice semble propice à l’absence de transparence. À tel point que la fraude et la corruption deviennent acceptable dans notre style de vie, selon Faizal Jeeroburkhan.
Or, Kugan Parapen, porte-parole de Rezistans ek Alternativ, rappelle que dans le monde les sauvetages financiers sont suivis de précisions. Ainsi, pour ce dernier, la solution face à la problématique de transparence de la MIC serait le désengagement de la Banque centrale à l’institution. « En vérifiant le board de la MIC l’on constate qu’il y a conflit d’intérêt avec la Banque de Maurice. D’ailleurs, la page web où l’on peut vérifier cette information ne marche plus », concède Kugan Parapen.
Jusqu’à quand le gouvernement pourra-t-il repousser les interrogations concernant la MIC ? N’est-ce pas dans l’intérêt du gouvernement que de faire part des investissements prometteurs, s’il y en a qui ont permis de sauver des emplois ? À en croire l’économiste Pierre Dinan, la MIC devra très prochainement publier son rapport annuel. « En tant que Legal Person, la MIC se doit de publier son bilan financier. Certes, il était important de venir de l’avant avec des mesures exceptionnelles au vu des circonstances qui l’étaient aussi, mais le fait de puiser dans les réserves de la Banque centrale ne doit pas se répéter », argumente Pierre Dinan.
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