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[Blog] Quel avenir pour les chauffeurs de taxi ? 

A ce jour, alors que les carottes étaient presque cuites, l’annonce de l’honorable Nando Bodha et du conseiller Ken Arian a assuré les associations des chauffeurs de taxi que la compagnie de transport Uber ne pourra pas s’implémenter à Maurice. 

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Une démarche qui semble jouer en faveur des chauffeurs de taxi qui s’opposaient à la venue d’Uber à Maurice. Uber, mode de transport moderne qu’on trouve d’ailleurs dans plusieurs pays à travers le monde exprimait, en effet, son intérêt de venir s’installer à Maurice afin d’offrir aux Mauriciens un service de transport à la fois rapide et efficace. 

Ce mode de transport repose principalement sur une technologie qui permet aux passagers de faire leur choix en utilisant une application mobile permettant de connecter les passagers et les chauffeurs. Tout ceci se déroule évidement, vous l’avez bien compris en quelques clics avec une connexion d’internet. Cette appli vous permet de faire le choix de votre voiture, la destination qui vous convient, l’heure et le chauffeur, entre autres. Un service selon vos préférences ! 

Pour faire le tour de l’horizon, intéressons-nous d’abord avec la nouvelle qui a défrayé la chronique avec les chauffeurs de taxi, il y a quelques semaines, alors qu’un arrangement avait été prévu avec le Mauritius Commercial Bank et Uber Transport. Cette nouvelle s’est  répandue comme une traînée de poudre et est aujourd’hui la pomme de la discorde. La pomme qui est loin d’être croquée par la plupart des chauffeurs de taxis qui s’opposent à la venue de ce mode de transport. 

Leur revendication : ils craignent qu'Uber entraîne une métamorphose et que leurs emplois soient compromis. Pour la plupart des Mauriciens, l’arrivée d’Uber aurait été une aubaine car qui dit transport qui dit accessibilité et un prix abordable afin de pouvoir voyager. Surtout pour la classe moyenne. Mais pour la plupart de nos chauffeurs de taxi, l'arrivée d'Uber est pire qu’un cauchemar car ils verront leurs emplois s’arracher et leurs revenus  diminueront. Certes, il s'agit d'une victoire pour nos chauffeurs de taxi ; tout ceci avec l'aide des lois en vertu de la Road Traffic Act. Ces lois ont rendu la venue d’Uber difficile car elles nécessitent certains amendements. Ce qui n’est pas d’actualité, selon le ministre des Infrastructures publiques, Nando Bodha. 

Parmi ces lois, on retrouve certains articles tels que l'article 103 qui fait mention qu'Uber n’est pas autorisé à s’arrêter pour embarquer ou déposer des passagers. En outre, les articles 104 et 105 démontrent qu’Uber n’est certes pas illégale mais nécessite un amendement afin de pouvoir opérer.

Au-delà de ces implications, quelques questions méritent d'être posées ? N’est-il pas temps de revoir le système dans lequel opèrent nos chauffeurs de taxi ? Car ils bossent jour et nuit pour gagner leur pain. Mais à la fin ils arrivent difficilement à joindre les deux bouts. Essaye-t-on de se voiler la face  une vérité au goût amer ? 

Cinquante ans après notre indépendance, n’est-il pas temps d’avoir un système de transport fiable et efficient ? On ne peut faire d’amalgame sur la souffrance de ces taximen qui doivent eux aussi trouver leur part dans l’économie mauricienne. Il est temps de se réinventer et de permettre à ces gens de trouver la lumière au bout du tunnel. Quelle  est la solution ? Une solution qui doit être à la fois réaliste et dans l’intérêt de tous les chauffeurs de taxi ainsi que les passagers qui de jour en jour voient leur portemonnaie souffrir à cause des augmentations ou encore des tarifs excessifs. 

Rendre rentable et offrir un salaire décent est possible, mais cela demande la participation de tous les parties prenantes avec au sommet, le gouvernement ainsi que les taxis man eux-mêmes. 

D’abord, pourquoi ne pas introduire un Taxi Information System qui regroupe tous les taxis à travers Maurice pour que les gens puissent savoir sur les pick up point, les trajets qui sont offerts ou encore les coûts associés ? Tout cela permettra une meilleure transparence et l’accès à l’information. Entre autres, une application mobile ayant la même spécificité peut être développée par nos jeunes Mauriciens diplômés dans la filière de la technologie, ce qui les rendra employables.

Tout le logiciel pourra être géré par nos compatriotes ce qui entraînera une baisse dans le taux de chômage. Avoir un tarif système où les prix des trajets doivent être rédigés et rendus publics ou même affichés dans les taxis. Tout ceci demande des consultations autour d'une table afin de trouver la bonne formule et  un accord, voire une win-win situation. 

Autre proposition : introduire un ticketing system, tout comme les autobus, les taxis auront aussi la de responsabilité de remettre aux passagers un ticket indiquant les moindres détails sur le trajet. Un code de conduite et un bon encadrement doit être aussi établi pour  les chauffeurs et passagers, car il faut qu’il y ait une bonne ambiance et de bonnes relations entre le client et le chauffeur, ce qui assurera la survie des taxis à Maurice.

Nous avons toutes les ressources nécessaires pour moderniser et changer le mode d’opération des taxis. La volonté de tout un chacun doit  prévaloir. 

Umrit Lokeshwar (Yovan) 
 

 

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