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Me Raouf Gulbul : «Seule la sentence de Chandra Dip a changé, pas la déclaration de culpabilité» 

Les trois invités, José Moirt, Milan Meetarbhan, et Shameer Hussenboccus, sur le plateau de l’émission au Coeur de l’info, lundi.

Me Raouf Gulbul est intervenu le lundi 9 janvier 2023 dans la première édition de l’année de l’émission « Au cœur de l’info », laquelle était consacrée à toute la polémique entourant la grâce présidentielle accordée au fils du commissaire de police (CP). Il a fait ressortir que la déclaration de culpabilité de Chandra Dip n’a pas été cassée. « Seule une cour de justice peut le faire. C’est uniquement la sentence de 12 mois de prison qui a changé et qui a été convertie en une amende de Rs 100 000. » 

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Quid des revendications pour qu’il y ait davantage de transparence par rapport aux grâces accordées ? « Notre Constitution a été ainsi depuis 1968 », a répliqué Me Raouf Gulbul. Faut-il dans ce cas amender la Constitution ? À cette question, il a répondu : « Est-ce l’affaire Dip qui pose problème ou l’article 75 de la Constitution ? Prenons cela objectivement sans faire référence à personne. On doit se dire qu’en 2023, il nous faut un débat constitutionnel, sans émotion ni agenda politique, pour décider s’il faut amender ou pas l’article 75. » Il a précisé qu’il faut y réfléchir en gardant la tête froide. Il a aussi souligné l’importance de faire confiance aux personnes qui sont à la tête des institutions. « M. Matadeen est un ancien chef juge de carrière. C’est imprudent de dire qu’il s’est laissé influencer », s’est indigné Me Raouf Gulbul. 

L’avocat Milan Meetarbhan a, pour sa part, plaidé pour plus de transparence. Il a évoqué deux choses distinctes : d’abord qui sont ceux qui ont bénéficié de la grâce présidentielle, puis pour quelles raisons. « Il peut toujours y avoir de la transparence, pas nécessairement en donnant les raisons, mais uniquement en publiant la liste des personnes qui ont bénéficié de la grâce. » 
Me José Moirt a, quant à lui, déclaré que l’affaire serait passée comme une lettre à la poste si Linion Pep Morisien, dont il est membre, n’avait pas donné l’alerte. « Ce cas démontre qu’il y a deux systèmes de justice qui opèrent en parallèle », a-t-il lancé. 

Me Shameer Hussenbocus est aussi d’avis qu’il faut davantage de transparence. « La commission peut venir dire combien de cas ont été traités, le backlog, le délai pour traiter les cas, etc. Tout doit être accessible », a-t-il dit. 

Me Goolamally : « Cela n’aurait pas été un live issue s’il ne s’agissait pas du fils du CP »

« S’il ne s’agissait pas de Chandra Dip et si son père n’était pas CP, il n’y aurait pas eu de problème. C’est devenu un ‘live issue’ parce qu’il s’appelle Dip », avance l’avocat Samad Goolamally. Ce dernier se dit contre les commentaires que la commission de pourvoi en grâce doit donner les raisons qui l’ont incitée à accorder la grâce ou non à une personne. Il poursuit qu’il faut certes de la transparence au sein de nos institutions mais, dit-il, « de là parler de ‘conspiracy’ est inconcevable ». 

Navin Unoop : « Une erreur de jeunesse »

Le vice-président de la Voice of Hindu affirme ne pas vouloir faire l’avocat de quiconque. « Je ne défends pas un individu mais le système. Il est chagrinant que des personnes attaquent au lieu de faire des analyses. Dans certains cas, il s’agit d’une erreur de jeunesse. En donnant la grâce, on encourage ces jeunes.  », évoque ce dernier.

Me Lovania Pertab : « Les commissions doivent avoir des guidelines »

La présidente de Transparency Mauritius, Me Lovania Pertab, dit constater que les institutions opèrent de la même façon depuis l’indépendance. Le concept de la démocratie ayant changé, elle demande plus de transparence et de redevabilité dans les actions des institutions. « Quand une commission est payée par les fonds publics, il faut de la redevabilité », lance-t-elle. 

Elle souligne aussi que le Président de la République est un nominé, de même que le président de la commission de pourvoi en grâce. « Étant donné qu’ils sont des nominés, les personnes ont tendance à avoir des doutes. C’est pour cette raison qu’il faut que les commissions aient des guidelines. Tout doit être accessible, notamment les raisons d’accorder le pardon », estime cette dernière qui insiste que la bonne gouvernance doit prévaloir.

 

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