L’ONG Parapli Rouz a été inauguré le jeudi 17 décembre. Elle s’engage dans la lutte contre la violence envers les travailleuses et travailleurs du sexe.
« Les lois par rapport aux droits humains sont dépassées à Maurice. Il est grand temps de promulguer une loi où les droits humains sont respectés ». C’est ce qu’a précisé Me Rama Valayden à l’inauguration de l'ONG Parapli Rouz, le jeudi 17 décembre. Cet événement a été organisé dans le cadre de la journée mondiale contre la violence envers les travailleuses et travailleurs du sexe.
Cette ONG a démarré sa lutte pour l'avancement des droits des travailleurs du sexe à Maurice depuis 2010. Le projet avait été initié par Chrysalide.
Inter
Me Rama Valayden a dénoncé l’hypocrisie de certains Mauriciens, voire des politiciens. « Il est un fait que la prostitution existe sous plusieurs formes dans plusieurs salons de massage. De plus, certains représentants de la loi, dont les policiers, se montrent violents envers les travailleurs du sexe. Plusieurs personnes ont tendance à étiqueter ces travailleurs du sexe de personnes immorales alors que c’est la tâche d’un jury de juger de l’immoralité ». L’avocat précise qu’il ne suffit pas d’amender la loi, « il faut aussi développer une culture de tolérance, et cela doit commencer dès le plus jeune âge ». Le député Alan Ganoo abonde dans le même sens quant aux modifications à apporter à la loi, concernant les travailleurs du sexe. « Cela fait plusieurs années que le cabinet n’a pas apporté des changements à la législation relative à la protection des travailleurs du sexe. Ma présence aujourd’hui démontre ma solidarité envers ces travailleurs ». Deux pourcents de la population mauricienne, soit 9 125 femmes sont des travailleuses du sexe, selon une étude menée par le ministère de la Santé en 2014. Pour la coordinatrice de Parapli Rouz, Sophie Montocchio, ces chiffres ne reflètent pas la réalité car les transgenres et les homosexuels n’y sont pas recensés. « L’objectif de notre association est de combattre la violence envers ces gens. Pendant notre tournée à travers le pays, nous avons constaté que de nombreux Mauriciens ne considèrent pas la prostitution comme un métier. Ceux qui se montrent violents envers les travailleuses du sexe les considèrent comme des criminelles qui ne respectent pas la loi. À noter que 84 % des femmes sont victimes d’agression verbale, 163 % de violence physique, 28 % de viol et 12 % ont été hospitalisées », a souligné Sophie Montocchio.Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !