Escroquerie au Marché central : des épices valant Rs 1 000 vendues à Rs 7 900

Les arnaques au marché de Port-Louis continuent de plus belle. Les associations de commerçants s’élèvent contre des pratiques qui portent atteinte à l’image du secteur touristique et de Maurice.

Des épices vendues à prix d'or. Un marchand du Marché central dénonce la pratique (qui se poursuit, hélas !) de certains marchands sans scrupules qui plument des touristes naïfs. Un de ces commerçants malhonnêtes a réclamé Rs 7 900 à un touriste français pour des épices, alors que ces produits accommodant nos bons plats ne coûtaient pas plus de Rs 1 000.

« Ce n'est pas la première fois que ce genre d'arnaque se produit au bazar de Port-Louis, confie à notre rédaction Saïd (prénom fictif.) « Il semble qu'avec la complicité de plusieurs personnes opérant dans le secteur du tourisme, tout un système a été mis en place pour monter ces arnaques. »

Pour en savoir plus, Xplik ou K a appelé l’inspectorat du marché central. On nous a expliqué que seule la mairie est autorisée à exprimer son avis sur la question. Contacté, le lord-maire Daniel Laurent explique qu'il souhaiterait intervenir dans cette affaire, à condition que les clients arnaqués ou les témoins oculaires de ces pratiques viennent témoigner. « Il faut des preuves tangibles pour initier des actions légales et appropriées », indique le lord-maire.

Ne pas s'aventurer au marché central

Au Marché central, l’auteur présumé de cette escroquerie aux épices opère avec impunité. Certains affirment que ce monsieur serait proche d'une personne influente. Par conséquent, les autres commerçants ont peur des représailles et n’osent pas le dénoncer. »

Évidemment, tous les touristes ne débarquent pas au bazar d’eux-mêmes. Des rabatteurs les y conduisent : ce sont des guides ou des chauffeurs de taxi. D’autres personnes prennent le relais pour les mener à ces marchands peu scrupuleux.

« Pourtant, les responsables des hôtels découragent les touristes à s'aventurer au Marché central », indique Raj Appadoo, de l'Association des magasins de Port-Louis.

Qui est à blâmer dans ces cas d'escroquerie ? Les victimes de ces mauvaises pratiques sont une catégorie de personnes faisant vivre une industrie qui est un pilier de notre économie.

« Certes, des taximen touchent une commission quand ils amènent des clients », indique Asraf Ramdin, secrétaire général de la Taxi Owners' Union, mais les principaux fautifs dans cette affaire, ce sont les autorités qui font preuve de laxisme. Raj Appadoo, lui, blâme l'absence de policiers et d’inspecteurs municipaux.

« Toutefois, l'Association des hôteliers et restaurateurs de l’île Maurice (AHRIM) et les autorités ont prévu une campagne de communication pour les touristes, afin de les mettre en garde contre ces arnaques », indique Jocelyn Kwok, directeur de l’association. « Certains de nos membres ont reçu des menaces ou font l'objet de railleries lorsqu’ils mettent en garde les touristes de leurs établissements contre certains commerçants malhonnêtes. Je regrette profondément ces pratiques au Marché central, qui perdurent depuis des années, et écornent gravement l’image du secteur hôtelier. C’est toute une éducation du public qu’il faut refaire »