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Électricité photovoltaïque : les « relations » de SFER avec le CEB devant l’Icac

panneaux solaires.jpg Un fournisseur de panneaux photovoltaïques serait « favorisé » par le CEB.

Un fournisseur reçoit du CEB la liste des personnes qui veulent produire de l’électricité à partir de panneaux photovoltaïques installés chez elles. Ce qui lui donne un avantage aux autres firmes. Un client s’est plaint auprès du CEB pour violation de la Data Protection Act et une enquête interne a débouché sur un dossier remis à l’Icac.

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Pourquoi un fournisseur de panneaux photovoltaïques bénéficie-t-il  d’informations privilégiées du Central Electricity Board (CEB) au détriment d’autres compétiteurs ? C’est la question à laquelle a essayé de répondre le département d’audit interne du CEB après la plainte d’un particulier. Ce dernier a été contacté par un représentant commercial de Sfer pour un devis grâce aux coordonnées transmises par le CEB. Ce qui constituerait une violation de la Data Protection Act et confèrerait un avantage commercial à Sfer aux autres fournisseurs de panneaux solaires.

Après une enquête interne, le dossier a été déposé à la Commission anticorruption (Icac). SFER estime que l’affaire relève d’une campagne de dénigrement de la part de ses concurrents.

Tout débute par une plainte de Deshmuk Kowlessur, le 28 juin 2017 au CEB : « I received the referred phone call from a person claiming to be a sales representative of SFER and going by the name of Mr  Issac Peer. Claiming to be in receipt of an email from the CEB, whereby he was informed that my application had been successful, he was getting in touch to see if I would be interested with the commercial offers of SFER. »

Deshmuk Kowlessur a effectivement reçu un appel et un courriel d’Issac Peer, conseiller solaire chez SFER, le 24 mai et le 19 juin respectivement. Le courriel comprend un devis de
Rs 345 000, avec l’adresse et le numéro personnels de Deshmuk Kowlessur.

Ce qui indigne ce dernier : « The document accurately represented my name, residential and installation address and my mobile phone number […] Unfortunately, the foregoing impels the conclusion that my personal details as well as information about my application may have been shared with SFER, without my knowledge or prior consent. »

Cette plainte a motivé une enquête du département d’audit du CEB pour déterminer les circonstances dans lesquelles Sfer a obtenu ces coordonnés. Une fois complété, le dossier a été transmis à l’Icac. « Il s’agit d’une enquête comme une autre, assure Seety Naidoo, président du conseil d’administration du CEB, nous n’avons pas d’autre choix que de référer le dossier à l’Icac, mais à ce stade, nul n’est pointé du doigt. » L'intervention de l’Icac était une recommandation du département d’audit, dit-il.

« Aucune instruction »

Shamshir Mukoon, directeur par intérim du CEB, a répondu à notre sollicitation par courriel : « Je confirme que je n'ai donné aucune instruction à quiconque pour communiquer les détails personnels à des tiers qui n'ont rien à faire avec un client SSDG. »

Le Défi Plus a interrogé Issac Peer, le représentant commercial qui avait contacté Deshmuk Kowlessur. Ce dernier explique qu’il n’a fait que son travail. « Je n’ai pas grand-chose à vous dire, si ce n’est que je suis salarié de la compagnie. Je reçois des fiches avec les noms et coordonnés des clients. »

Le président de la firme, Bruno Cohen, nie tout contact « privilégié » avec le CEB. Il estime qu’il s’agit d’une manoeuvre de ses concurrents pour le dénigrer : « Nous ne sommes pas du tout au courant de cette enquête, nous avons trois ou quatre rudes concurrents. L’an dernier, nous avons été victimes d’une campagne de dénigrement et nos clients ont reçu des lettres anonymes. »

Selon Bruno Cohen, il faudrait enquêter pour savoir comment ces détracteurs ont obtenu les coordonnés de tous les clients de SFER. « Il y a 2 000 dossiers déposés par an au CEB, si on avait leurs coordonnés, nous les aurions contactés en masse et il y aurait eu plus de plaintes. C’est une manoeuvre de la concurrence pour nous nuire », dit-il.

D’autres fournisseurs du secteur disent être au courant de cette pratique. Prakash Ramiah, Chief Operating Officer, de Leal Energy Ltd, confie : « Chez Leal Energy, on ne demande pas ce genre d’informations. Les clients sont libres de venir vers nous ou non. C’est vrai que plusieurs d’entre eux se sont plaints d’avoir été abordés par d’autres fournisseurs qu’ils n’ont jamais contactés. »

Une situation qui donnerait une mauvaise impression. Prakash Ramiah se montre virulent : « Il y a un gros problème d’éthique et de déontologie. C’est une mauvaise pratique que je dénonce. »

 

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