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« Le dollar joue un rôle important sur le marché global et comme actif dans les réserves des banques centrales sans compter que beaucoup de transactions commerciales se font dans cette monnaie. La dédollarisation est un ‘wishful thinking’ de longue date pour diminuer le pouvoir et l’impact de la politique américaine sur le monde », explique Chandan Jankee, ex-ambassadeur de Maurice en Russie. D’ailleurs, poursuit-il, de plus en plus de banques centrales se tournent vers l’or comme réserve. « Et depuis la guerre entre l’Ukraine et la Russie, la Russie fait pas mal de démarches pour regrouper plusieurs pays, surtout avec les BRICS, pour travailler sur un nouveau modèle de liquidité internationale pour effectuer des transactions. C’est un moyen, dans une certaine façon, de riposter contre les États-Unis. Mais cela dit, plusieurs pays - même s’ils font partie des BRICS, comme l’Inde, l’Afrique du Sud, la Chine, le Brésil - ont encore des intérêts pour travailler avec les États-Unis », fait ressortir Chandan Jankee.
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De son côté, Alexandre Sanchini, CEO de Blue Ship Capital, souligne qu’il a été question d’une monnaie unique pour les pays en voie de développement. « Or, il n’y a pas beaucoup de monnaies uniques qui ont été une réussite. Il y a certes l’euro, mais tout n’est pas parfait non plus pour cette devise. Il y a aussi le Bitcoin qui est présenté comme la monnaie du futur. Et là, paradoxalement, Trump, qui s’oppose à la dédollarisation, est un supporteur du Bitcoin. Sa politique n’est pas cohérente. Il faudra être prudent », suggère Alexandre Sanchini.
Pour Assad Bhuglah, diplomate et spécialiste des affaires internationales, la dédollarisation est un vrai débat. « Il y a une tendance pour aller dans cette direction, mais je ne sais pas à quel point ceux qui s’engagent vers cette voie vont réussir. Certes, avec la politique actuelle de Trump, il y aura plus d’initiatives de la part des pays pour faire du commerce avec leurs propres monnaies. D’ailleurs, plusieurs groupes régionaux essaient de réduire leur dépendance face au billet vert », ajoute-t-il.
Les recommandations si le pays songeait à aller dans cette direction
- Si Maurice envisage la dédollarisation, qu’il ne le fasse pas seul, suggère Assad Bhuglah. « Nous devons le faire avec le soutien d’un bloc régional, comme l’Union Africaine. Mais, tout cela n’est pas pour demain », soutient le diplomate.
- De son côté, Imrith Ramtohul estime que la diversification monétaire n’est pas une si mauvaise chose. « À Maurice, si on peut payer en roupies indiennes quand on achète avec l’Inde ou en rands quand on fait des affaires avec l’Afrique du sud, pourquoi pas ? Ce n’est pas mauvais de faire nos paiements directs en d’autres devises », souligne-t-il.
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