
Avec 40 ans d’expérience dans le domaine hôtelier, le chef Kishore Andhin, aujourd’hui à la retraite, a vu passer des brigades, des cuisines étoilées et des services impeccables. Mais depuis trois ans, c’est dans les salles de classe de l’École culinaire Aline Leal (ECAL) qu’il transmet son savoir en tant qu’instructeur du programme culinaire Food Production (NC3). Sa mission ? Offrir une seconde chance à des jeunes en difficulté scolaire en partageant bien plus que des techniques : une passion, une voie et un avenir.
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« Ce programme culinaire, approuvé par le MITD et la MQA, est d’une durée de deux ans. Avec les moyens disponibles mais surtout avec le cœur, nous travaillons avec des jeunes en difficulté, souvent marqués par des parcours chaotiques. À l’ECAL, nous les regroupons, accompagnons et encourageons, et surtout, nous révélons leurs talents en cuisine », souligne-t-il.
« Ce qu’il leur faut, c’est quelqu’un pour croire en eux »
Les résultats parlent d’eux-mêmes cette année : deux élèves ont obtenu une distinction et cinq autres ont également réussi leurs examens. « C’est une immense fierté pour moi personnellement, et pour toute l’équipe de l’ECAL. Ces enfants n’ont pas eu leur place dans le système éducatif classique, mais ici, ils brillent… »
Pour Kishore Andhin, la réussite ne se mesure pas uniquement en diplômes. « Ce métier s’apprend sur le terrain. Beaucoup de chefs n’ont pas de qualifications formelles, mais ils possèdent le savoir-faire et l’amour du métier. Ce n’est pas le papier qui fait le cuisinier, c’est la passion, la rigueur et le travail », affirme-t-il.
Il insiste sur l’importance de l’encadrement : « Un enfant en difficulté a besoin d’un coup de pouce, d’une main tendue. L’ECAL est là pour les préparer à devenir les chefs de demain. Mais il faut aussi que les parents et les éducateurs soient présents, bienveillants et engagés. »
Parlant de Stebane Sineyah, l’un de ses élèves les plus marquants, Kishore Andhin se souvient qu’à son arrivée à l’ECAL, il n’avait pas confiance en lui. « Il ne croyait pas que ce qu’il faisait pouvait lui servir. On l’a pris en main, on lui a parlé de la vie, des obstacles et surtout de ce que ce certificat pouvait représenter : un véritable passeport pour la vie. Aujourd’hui, grâce à l’encadrement reçu, à son propre courage et à ses efforts, Stebane a obtenu une distinction. Il a mis ses connaissances en jeu, osé croire en lui et en est sorti gagnant. Nous sommes extrêmement fiers de lui. »

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