Il a perdu maison et épouse, et s’est vu contraint de placer ses deux enfants chez des proches. Kalim Azad Azhar, âgé de 50 ans, dort dans la rue depuis un an. Il ne sait plus à quelle porte frapper pour obtenir de l’aide. L’homme nous conte ses malheurs, à défaut de les compter…
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Son histoire inspirerait sans doute les grands dramaturges de notre siècle, si tant elle transperce le cœur. Kalim Azad Azhar n’était pourtant pas cet homme meurtri par les soucis et submergé par la douleur. Ce marchand ambulant de 50 ans, qui vivait auparavant à la Canal Bathurst à Port-Louis, avait une belle vie, où il était entouré d’une épouse et de deux filles aimantes. Cela, avant de voir sa vie basculer brusquement dans un tourbillon de malheurs emportant sa maison dans un premier temps, puis celle qui partage sa vie des suites d’une longue maladie.
Le mardi 14 avril 2015 a été, sans doute, la dernière fois que Kalim savourait de bons moments en famille dans sa maison de trois pièces, faite de béton et de tôle. Puis, aux alentours de 18 h 30, son épouse et ses deux filles, âgées de huit et 12 ans, se sont rendues chez un voisin. « Lorsque ma femme est rentrée à la maison, elle a immédiatement senti une forte odeur de gaz à l’intérieur. Elle est tout de suite ressortie en compagnie de mes filles pour chercher de l’aide chez les voisins », raconte Kalim.
Mais c’était déjà trop tard. Après l’explosion d’une bonbonne de gaz, la maison a été complètement ravagée par un incendie. « Les pompiers ont pu circonscrire le feu. Hélas, nous n’avons pas pu sauver grand-chose. Tout est parti en fumée. Je n’étais pas chez moi à ce moment-là. Mon épouse m’a appelé pour me demander de rentrer tout de suite. J’étais heureux que mes filles et elle n’étaient pas dans la maison. Toujours est-il que je savais qu’il allait être difficile de tout reconstruire… »
La petite famille a alors trouvé refuge chez des proches. Mais un malheur ne surgissant jamais seul, Kalim a perdu, peu de temps après, son épouse, emportée par une longue maladie. Le veuf décidera de placer ses filles – dont l’aînée souffre de problèmes psychiatriques – chez des proches de son épouse. Lui, dormira sous un kiosque du jardin de Plaine-Verte. Le quinquagénaire avait, dans un premier temps, trouvé refuge au centre Goomany, avant d’y être chassé.
« Depuis, je dors sous ce kiosque. J’ai beau essayé de trouver une maison meublée à louer pour y emmener mes enfants, en vain ! Les loyers s’élèvent à Rs 5 000, Rs 6 000 et je n’en ai pas les moyens, surtout depuis que les marchands ambulants ne peuvent plus travailler comme avant », déplore-t-il. Kalim affirme avoir multiplié les démarches afin de bénéficier d’une aide auprès du gouvernement pour obtenir une nouvelle maison. Mais une fois de plus, les choses se sont corsées.
Nouvel obstacle
« La National Empowerment Foundation (NEF) a accepté de nous construire une maison avec deux chambres sur le terrain où j’habitais. Toutefois, celui-ci appartenait à mes parents. Il me fallait donc la signature de tous les héritiers, affirmant qu’ils n’avaient aucune objection à ce que j’y érige ma maison. Mais l’une des héritières a refusé de signer et veut Rs 300 000. Mo pena sa kas-la. NEF dir li pa pou kapav fer narnie pou mwa », indique-t-il.
Malgré son statut de sans domicile fixe, Kalim est toujours vêtu de vêtements propres. Avant d’aller travailler chaque matin, il se rend chez son ami Nooroudin, qui accepte de lui laisser prendre une douche et de lui laver ses vêtements. « Parfwa mo begn dan moske osi. Mo gard lespwar ki enn zour mo pou refer mo lakaz ek ki mo pou nepli viv dan lari », lance le pauvre homme, qui fait appel à la générosité des Mauriciens pour l’aider à reconstruire sa maison et, par extension, sa vie. Tous ceux qui souhaitent aider Kalim peuvent l’appeler au 54 28 46 57.
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