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Ces tracasseries administratives qui nous pourrissent la vie

Certificat de caractère

Nous sommes tous passés par là. On s’est souvent retrouvé dans l’obligation de prendre un ou plusieurs jours de congés, attendre de longues heures, des jours, voire des mois entiers, pour des procédures administratives. Qu’est ce qui cloche ? Zoom sur les situations insupportables les plus souvent rapportées.

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Certificat de caractère : Ce papier qui vous condamne à vie

« Le certificat de caractère, c’est pire que la prison. Il vous condamne à vie. 40 ans après un délit commis à l’âge de 17 ans, vous pouvez être encore chômeur car cela figure toujours sur ce bout de papier », explique un habitant de Vacoas.

Delbard F., de Quatre-Bornes, raconte qu’il a fait une application pour son certificat de caractère au poste de police de Rose-Hill depuis le 21 décembre dernier. Il était supposé l’obtenir le 15 janvier 2018 mais quand il a contacté la rédaction en mars dernier, il n’avait rien reçu. «  J’ai fait une demande d’embauche et j’ai besoin de ce certificat pour le présenter à la compagnie afin d’être employé, dit Delbard. J’ai déjà contacté le poste de police de Rose-Hill et un officier m’a dit que le dossier n’était pas encore arrivé. »

Un préposé explique que cette procédure prend en général un mois avant que le certificat ne soit disponible. « Si la personne a des antécédents, cela prendra plus de temps. » Le numéro de référence du dossier lui avait été communiqué pour faire un suivi du cas.

Petit conseil : lorsqu l’on doit faire une nouvelle demande de certificat de caractère, il est bon de préserver l’ancien et d’en remettre une copie au moment de l’application. Cela pourrait activer les choses.


EAU : le 170 ou le cauchemar téléphonique

« Monn fatigue telefonn zot ! » Il ne se passe pas un jour sans que de nombreuses personnes appellent au 170 pour rapporter les ‘problem dilo’. « L’attente au bout du fil est insupportable. Si, auparavant, il fallait prendre une demi-journée pour se déplacer, désormais, il faut une journée entière ne serait-ce que pour appeler. C’est comme le loto : si vous arrivez à les joindre, c’est que vous avez gagné au gros lot même si vous n’êtes pas sûr d’obtenir des gains. »

Le ministre lui-même en avait fait l’expérience. Un préposé avance que, depuis, le système a été amélioré. « Nous faisons des vérifications régulières pour nous assurer de répondre aux attentes de la population. »


Achat sur internet : la « prudence » de l’ICTA

L’autorité régulatrice, en collaboration avec la Mauritius Revenue Authority (MRA), contrôle les appareils électroniques qui entrent sur le territoire. Dans certains cas, ces produits sont purement et simplement interdits d’entrée et doivent être renvoyés au fournisseur.

C’est ce qui est arrivé à un auditeur de Radio Plus dont la mésaventure a été traitée le mercredi 27 juin 2018 dans l’émission Xplik Ou K. Il a expliqué avoir acheté un rooter sur Internet. Il s’agit d’un appareil pour la transmission du signal Wi-Fi dans son domicile afin de lui permettre de se connecter. Cependant, lorsqu’il est allé chercher son colis à la poste, on l’a informé que l’appareil avait été saisi par la MRA.

Selon les dires de l’auditeur, les douaniers lui ont demandé le certificat de conformité. Il le leur a soumis après l’avoir reçu du fournisseur, mais cela n’a pas suffi à la MRA qui lui a indiqué que son rooter émettait un signal de 23 dbm alors qu’à Maurice, la limite est de 20 dbm. Donc pour 3 dbm de plus, bonjour les problèmes !

Dans une réponse écrite, l’Information and Communication Technologies Authority( ICTA) indique que le contrôle strict des appareils électroniques, arrivant à Maurice, a pour but d’assurer qu’ils sont en conformité avec les normes internationales. L’autorité précise que les signaux émis par ces appareils peuvent nuire à la santé et émettre des interférences sur les fréquences utilisées pour la communication et par les radios, par exemple.
Le Défi Quotidien a demandé à

Dev Sunassy, président de la Mauritius Information Technology Industry Association (MITIA), s’il trouve que l’ICTA est trop prudente. « Oui et non. Le contrôle est important mais il faut revoir la façon de faire. Certains paramètres sont établis et sans contrôle, ce serait l’anarchie avec des risques d’interférence si les équipements sont trop puissants. Ceci dit, pour les produits grand public, les contrôles sont trop contraignants. Selon moi, il faut revoir la loi sur certains produits. Pour le cas du rooter évoqué, il est vrai qu’un appareil trop puissant peut créer des interférences sur les réseaux des voisins. Toutefois, il faut que l’ICTA soit plus souple pour les particuliers qui utilisent ces produits à titre privé. Je pense par exemple qu’un signal de 23 dbm n’est pas excessif », commente le professionnel.


Les interminables enquêtes de la police

Est-ce que les enquêtes peuvent durer éternellement ? Victime d’un vol, transformez-vous en Sherlock Holmes car l’enquête de la police risque de durer jusqu’à… Nul ne le sait pas.

Pire : un ex-conseiller victime de harcèlement, il y a quelques années, porte plainte à la police. De temps en temps, il s’enquiert de l’évolution de l’enquête. La semaine dernière, à sa grande surprise, il apprend que l’enquête est terminée car il y a une note dans son dossier qui mentionne que le principal concerné a fait une demande de withdrawal. Où ? Quand ? Comment ? Personne ne le sait. Il a porté plainte, à cet effet, à l’Indepedent Police Commission. Espérons qu’il verra la lumière au bout du tunnel…

Puis, il y a les accidents de la route qui ne cessent de battre les records. Il semble que les policiers en ont marre, qu’ils sont fatigués de devoir enquêter, encore et encore, sur les accidents de la route. Alors, pour les rapports, patience, patience ! 

L’inspecteur Shiva Coothen explique que toute personne qui désire en savoir plus sur une enquête peut passer personnellement au poste de  police ou rencontrer le responsable de la zone. « Il faut cependant comprendre qu’une enquête peut durer beaucoup de temps car il est important de bien réunir les preuves. »


Aucune loi pour certaines compagnies d’assurance ?

On a l’impression qu’ils travaillent au petit bonheur et que ce sont ce sont eux qui font la loi. Aucun standard ? Kevin Mungoo est dépité. Il a fait un accident depuis 2013 dans la voiture de sa femme. Depuis cinq ans, on est censé la réparer. « Elle finira pas pourrir ! ». Pourtant, il n’est pas en tort, affirme-t-il, car c’est la partie adverse qui est responsable de l’accident. « Les deux assurances concernées le savent sauf que pour une raison inconnue, l’assurance adverse, ne pouvant entrer en contact avec son client, refuse de payer. » L’assurance de la victime n’en a absolument rien à faire.

Il y a des compagnies d’assurance qui n’ont qu’un département, celui des ventes. Customer care, connaît pas ! À chaque fois qu’on les appelle pour les doléances de leurs clients, ils ne répondent jamais. Si par chance on arrive à les joindre, ils nous envoient balader. Paiement rapide, dites-vous ? Non, c’est coup de pied rapide….

Qu’est-ce que le gouvernement attend pour y mettre de l’ordre une fois pour toutes ? Si la loi oblige chaque automobiliste à assurer son véhicule,  ne devrait-on pas s’attendre à ce que ces compagnies ne fassent plus la pluie et le beau temps ?


La Citizen Support Unit pour soulager les citoyens

citizen support unit

Selon Girty Eleonore, depuis la mise en place de cette plateforme sous l’égide du bureau du Premier Ministre, la majorité des requêtes sont réglées en 24 heures.  « Sur 46 000 cas, nous avons un taux de réussite de 67 % en moyenne, mais à chaque fois qu’il pleut, il y a une hausse et le taux de réussite peut baisser », explique-t-il. Les demandes qui prennent plus de temps sont celles qui sont liées aux problèmes infrastructurels notamment les projets de drains pour lesquels il y a un consultancy qui doit être fait. « Les lacunes de la  Citizen Support Unit sont le manque d’équipements tels que les ordinateurs. Puis, il faut du temps aux nouveaux membres qui intègrent l’équipe pour s’adapter et être formés. Mais nous faisons en sorte qu’il n’y ait pas de manquement. L’autre problème, c’est la communication. Les personnes ne donnent pas des informations exactes comme, par exemple, leurs numéros de téléphone ou alors elles ne vérifient pas leur courriel. »

Sécurité sociale : toc toc toc, qui est là ?

Que répondre quand on vous dit : « Monn fatige al sekirite sosial, telefon pa pe gayn repons mem  ?» Eh bien, c’est pareil pour nous. De nombreuses requêtes envoyées au ministère de la Sécurité Sociale restent sans réponse. Les concernés sont découragés. « Nous avons l’impression de mendier », confie une jeune maman dont le bébé souffre de malformation. Même sentiment chez une mère de famille qui ne cesse de frapper aux portes de la Sécurité sociale afin d’obtenir un appareil auditif pour son beau-père.

Il est évident que le ministère de la Sécurité sociale reçoit de nombreuses requêtes et que toutes ne peuvent être concluantes. Cependant, n’a–t-il pas le devoir d’informer ? Il semble que ce ministère soit tout simplement amputé d’un bon  service de communication.

Toc, toc, toc, monsieur le ministre ? Celui-ci a répondu à notre journalise : « Je n’ai pas le temps de parler aux journalistes, j’ai beaucoup de travail et je prèfère me concentrer sur mon travail.  »

Quand les services de la Santé rendent malade

Beaucoup avait parié qu’un médecin à la tête du département de la Santé allait y mettre bon ordre. Car qui est mieux placé qu’un médecin pour connaître tous les dessous du système afin de l’améliorer ? Mais bon… Les doléances continuent de pleuvoir. Si bien que certains se demandent s’il ne faudra pas nommer deux ministres à la Santé. Entre les attentes pour les opérations et la queue pour obtenir des documents permettant de partir à l’étranger pour des soins, il faut s’armer de patience. Idem pour les rapports médicaux s’ils ne sont pas carrément introuvables.

Lazer Abdullah en sait quelque chose. Percuté par une ambulance, il lui a fallu attendre quatre mois pour qu’il ait enfin son rapport médical.  En attendant, il ne peut pas travailler, il doit rembourser ses emprunts. Une situation qui a fortement contribué à le rendre encore plus mal.

Jameel Yeadally, responsable de communication à la Santé explique : « L’erreur est humaine et cela peut arriver que les dossiers s’égarent ou que les procédures prennent un peu plus de temps, mais de manière générale les employés de la Santé font un travail formidable. »

 

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