Les routes continuent de faucher des vies à Maurice, et les statistiques pour la période de janvier au 14 août 2025 dressent un tableau préoccupant. Si le nombre total de victimes a légèrement diminué – 82 décès en 2024 contre 75 depuis le début de l’année –, certaines tendances restent alarmantes.
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La catégorie la plus touchée demeure celle des motocyclistes, avec 39 morts en 2024 et 32 en 2025. Les piétons connaissent une hausse, passant de 15 à 19 décès, tandis que les conducteurs voient leur bilan grimper de 11 à 13 morts.
Mais c’est chez les seniors que la situation est la plus inquiétante. Les décès chez les personnes de 60 ans et plus ont plus que doublé, passant de 15 en 2024 à 31 au 14 août 2025, soulignant leur vulnérabilité, qu’ils soient piétons ou conducteurs.
Un exemple dramatique illustre ce danger. Gooroovadoo Seetanah, religieux de 77 ans, a été renversé le 6 août, alors qu’il circulait à motocyclette sur la route principale à Amaury. L’impact l’a grièvement blessé à la tête et il a été placé en soins intensifs à l’hôpital Sir Seewoosagur Ramgoolam, où il a succombé le 11 août.
Son fils, ancien policier chargé des enquêtes sur les accidents, pointe la vitesse comme cause probable : « Sur le lieu de l’accident, j’ai constaté une longue trace de freinage, signe que la voiture roulait à vive allure. Le conducteur tentait de dépasser un autobus au moment de l’impact et n’a pas pu l’éviter. Mon père se rendait à sa prière du matin. »
La disparition du religieux a bouleversé sa famille. « Ma fille de 7 ans était très proche de son grand-père, c’était son meilleur ami. J’ai eu beaucoup de mal à lui annoncer la nouvelle », confie le gendre du défunt.
Selon les statistiques, les horaires les plus meurtriers restent les soirées et nuits, entre 18 h 01 et minuit, avec 35 morts en 2024 et 23 à la mi-août 2025. À cette période, visibilité réduite, fatigue et parfois alcool aggravent les risques.
Ces chiffres montrent qu’en dépit des campagnes de sensibilisation, la prudence reste insuffisante. Les experts appellent à une prévention continue ciblant les usagers vulnérables, notamment les motocyclistes et les seniors, et à un renforcement des contrôles aux heures critiques.
Sur les routes, la moindre erreur peut coûter une vie. Derrière chaque statistique se cachent des familles bouleversées, rappelant que la sécurité routière est l’affaire de tous.
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